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3,2 millions pour booster la filière avicole wallonne

Ce budget servira notamment à soutenir l’installation de nouveaux producteurs mais aussi à encourager la création d’une casserie et de plusieurs unités d’abattage de proximité, dont le manque se fait grandement ressentir en Wallonie.

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Si la Wallonie, au contraire d’autres régions, n’a pas développé une tradition intensive de son secteur avicole, elle se distingue sur le plan qualitatif : 40 % des éleveurs wallons élèvent des volailles de chairs alternatives (bio, Qualité différenciée, AOP, IGP…) pour un pourcentage identique en poules pondeuses bio. En outre, ces modes de production sont en plein essor : de 20.000 poulets de chair de type alternatif au début des années 2000, le sud du pays en compte aujourd’hui à 3,4 millions d’unités. Soit 75 % de la production belge !

Seule ombre au tableau, et non des moindres : la Wallonie consomme deux fois plus de poulets et trois fois plus d’œufs qu’elle n’en produit.

40 nouveaux poulaillers

par an

Face à ce constat, le ministre wallon de l’Agriculture, René Collin, entend dynamiser l’entièreté de la filière avicole wallonne comptant près de 400 exploitations professionnelles avicoles, plus de 21,5 millions de poulets et 1,7 million de pondeuses. « Car le secteur avicole dispose d’avantages certains ! », clame-t-il.

Et de les citer : « Premièrement, les cycles de production sont courts, ce qui limite les risques de marché et de trésorerie. Deuxièmement, détenir un élevage avicole permet d’améliorer la rentabilité des exploitations ».

En outre, tant les espèces que l’offre ou encore les circuits de commercialisation sont variés. « Sans oublier que la production wallonne est non seulement qualitative, respectueuse de l’environnement et tournée vers le circuit court mais aussi fortement liée au sol », poursuit le ministre.

Ajoutons encore que la consommation d’œufs et de volaille est moins impactée par les chutes de consommation des produits d’origine animale, comparativement à ce qui est observé dans d’autres filières de production.

C’est donc en collaboration avec le Collège des producteurs que le ministre a développé un Plan Stratégique pour la filière avicole. Sur 10 ans, ce programme mobilisera 3,2 millions d’euros dans un premier temps avec pour objectif une croissance annuelle de l’ordre de 9 %. Sur le terrain, cela devrait se traduire par la création de 40 nouveaux poulaillers par, an dont 90 % en production alternative.

En huit axes

Pour y parvenir, le plan stratégique se décline en huit étapes :

– soutien à l’installation et à l’investissement (par rapport aux évolutions réglementaires en termes de bien-être animal et environnemental) ;

– marquage obligatoire des œufs à la ferme ;

– protection des termes « ferme » et « fermier » ;

– création d’une casserie et de 3 à 5 unités d’abattage de proximité ;

– soutien à un programme de recherche scientifique spécifique ;

– développement de cahiers des charges en qualité différenciée ;

– accompagnement à la mise en place d’organisations de producteurs ;

– promotion de l’offre au travers d’actions marketing ciblées.

« L’exemple du Plan Stratégique bio démontre qu’une mobilisation des acteurs autour d’objectifs communs peut engendrer des résultats significatifs. Mon ambition est identique pour le secteur avicole », conclut René Collin qui souhaite donc « mettre en place des outils qui permettront aux producteurs de doper la valeur ajoutée de leurs matières premières tout en préservant les valeurs de l’agriculture wallonne : le lien au sol, la proximité, la qualité et l’innovation ».

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