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Libramont 2018, une édition au thème fédérateur

La 84e édition de la grand-messe du monde agricole belge s’est déroulée fin juillet sous un soleil radieux. Cette année, la Foire mettait en lumière le concept d’agriculture urbaine avec une conviction : les agriculteurs urbains ne sont pas concurrents des agriculteurs traditionnels mais plutôt leurs alliés.

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Dans son discours inaugural, auquel assistaient plusieurs ministres du fédéral et de la Wallonie, Jean-François Piérard, président de la Foire agricole de Libramont a tout d’abord rappelé le thème de la Foire  : « Qui nourrira nos villes demain ? Nos agricultrices et nos agriculteurs ! Ceux qui, au fil des décennies, ont acquis une telle maîtrise du vivant que nous pouvons trouver aujourd’hui dans nos assiettes, une infinie variété de fruits, de légumes et de viandes, tous issus de nos cultures ou de nos élevages. »

Agriculture urbaine : ambassadrice plutôt que concurrente

Il l’affirme, à l’avenir l’agriculture sera essentiellement urbaine et périurbaine. En 2050, trois humains sur quatre habiteront les villes. Celles-ci s’étireront sur les campagnes et les fonctions s'interpénétreront. En Belgique, nous sommes déjà familiers de ce phénomène. En effet, si l’on tient compte des critères de la Banque Mondiale qui considère qu’une ville est une agglomération de 1.000 habitants au moins, 98 % de nos concitoyens sont des urbains. Notre agriculture est déjà essentiellement périurbaine. »

Jean-François Piérard a ainsi souligné la complémentarité existant entre les agriculteurs traditionnels et les nouveaux agriculteurs urbains. « En 2013, la Région Capitale comptait 21 exploitations agricoles. La tendance ne fera que s’amplifier. la permaculture, l’aquaponie, l’hydroponie, qui ont fait cette année leur apparition dans les allées de Foire, permettent d’ouvrir des perspectives illimitées et de fournir aux villes une production locale significative en utilisant un minimum de surface au sol. Paradoxalement, ces nouveaux agriculteurs urbains ne sont pas les concurrents ou les adversaires de ceux qui exercent en périphérie. Au contraire, ils en sont les ambassadeurs. En rapprochant la production des consommateurs, ils recréent le lien humain, la confiance et la bienveillance mutuelle »,

« Avec la fin de la régulation des marchés, les agriculteurs doivent se réapproprier la commercialisation de leurs produits », a-t-il poursuivi. « L’agriculture doit mettre en valeur l’excellence de ses produits, les faire connaître et les ériger avec fierté au rang prestigieux d’une marque. Non, le Blanc-Bleu-Belge n’est pas une vulgaire bidoche que l’on peut brader pour en faire un produit d’appel dans les supermarchés. C’est un produit noble, élevé avec soin et patience, qui doit inspirer le respect du consommateur », a encore affirmé Jean-François Piérard.

« À cet égard, les agriculteurs urbains, qui ne sont pas des enfants de la PAC et qui ont surgi au milieu même du cadre vie de leurs propres consommateurs, ont des leçons utiles à partager. Mesdames et Messieurs les agriculteurs urbains, la Foire de Libramont, qui n’appartient à personne sinon au monde agricole, est votre foire, comme elle est, depuis 92 ans, celle de tous les paysans, agriculteurs, cultivateurs, exploitants agricoles, fermiers qui l’ont fait grandir et embellir », a conclu son président.

Plusieurs voix se sont exprimées dans ce sens tout au long de l’événement, « Le thème choisi cette année a bien fonctionné. On aurait pu penser qu’il s’agissait d’un thème clivant mais il a en fait été très fédérateur. Cela a permis d’implémenter des solutions dans les stands. Tout le monde s’est approprié cette thématique », se sont réjouis les organisateurs. Le thème a également inspiré la Région de Bruxelles Capitale, qui était officiellement représentée avec un stand et sa ministre de l’Environnement, Céline Fremault. Cette édition 2018 a aussi été marquée par la visite du Premier ministre Charles Michel qui s’est rendu à Libramont samedi, en famille.

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