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Malgré la sécheresse, un vent d’optimisme a soufflé sur Libramont

Alors que la Foire de Libramont vient de fermer ses portes, Natacha Perat et Jean-François Pierard, respectivement directrice générale et président de la Foire, se sont réjoui du bon cru 2018, tant le visitorat, était qualitatif et optimiste. De bonne augure pour la suite ?

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Avec plus de 203.000 visiteurs sur le site de Libramont et plus de 6.300 visiteurs sur le site de Bras Haut, les organisateurs ont réalisé un bon cru 2018 ! « On a ressenti beaucoup de fierté, de volontarisme dans les travées de la Foire. C’est important d’autant que nous travaillons depuis des années sur cette notion », note la directrice.

Et de souligner le succès de la thématique. « Qui nourrira nos villes demain ? est d’abord un succès de foule. On aurait pu le penser clivant, il a été fédérateur. » Nombreux sont les agriculteurs de valeurs qui étaient d’ailleurs liés à la thématique. « On est très fiers d’avoir pu connecter ces acteurs. Nous sommes dans notre rôle d’acteur de changement, d’espace de dialogues, de solutions… tendances… Et, avec ce thème, le smart farming, la présence des avocats, des notaires… nous avons voulu aider les porteurs de projets à se projeter concrètement dans le futur. »

La chaleur a marqué les esprits

Si la foire a été marquée par des chaleurs caniculaires, les organisateurs n’ont pas été pris à défaut. « Notre dispositif de sécurité face aux aléas climatiques est rodé depuis de très nombreuses années… Nous n’avons rencontré aucun gros problème de santé, ni chez les visiteurs, ni chez les animaux », explique le président.

« Si les visiteurs sont partis plus tôt lors de la canicule de vendredi, cette perte s’est résorbée les jours suivants. Cela a toutefois eu une conséquence intéressante pour la foire : la qualité du visitorat. Les travaux agricoles étant terminés, les professionnels sont venus nombreux et plusieurs fois, ce qui donne un très bon baromètre pour cette édition 2018 de la Foire », poursuit Natacha Perat.

Une sérénité retrouvée

D’autant que les organisateurs opèrent dans un climat de sérénité retrouvée. « Nous avons opéré un recentrage stratégique majeur et très radical. Le fait d’avoir construit le bâtiment de la Foire nous a un temps éloigné de l’agriculture, ce qui a troublé la lecture de tout un chacun sur le projet Libramont. Nous avons donc réentamé depuis 2016 un dialogue très fort, parfois viril, pour être à l’écoute du monde rural, ce qui a permis une grande pacification et beaucoup plus de compréhension mutuelle. »

« Toutes nos activités se sont largement recentrées sur ceux-ci, que ce soit au sein ou hors de la foire. Les initiatives « hors Foire » ont permis d’améliorer le dialogue et d’apporter des réponses pointues à des problématiques pointues », poursuit La directrice.

Elle nuance : « Je ne dis pas que nous proposons des solutions toutes faites à l’agriculture, mais cela nous a permis de cibler nos actions. Il y a une volonté très forte de continuité. Le Sommet des éleveurs et celui des producteurs, rythment l’année pour aborder des thèmes nouveaux et pour rencontrer le secteur et ses attentes.

M. Pierard enchérit : « La Foire nourrit les Sommets et inversement. Au dernier Sommet des éleveurs, il était question de création de marque BBB, d’où la présence d’avocats cette année sur le site. C’est une aide que nous voulons apporter. L’année prochaine, il n’est pas exclu de faire venir des notaires et des experts-comptables pour permettre aux gens d’avoir un soutien structurel dans leurs projets. »

« Si toutes les initiatives ne rencontrent pas le succès escompté, l’important est de voir qu’une réflexion est entamée et que chacun des entrepreneurs va avoir des opportunités. »

Une relève qui s’organise

Autre point positif, la jeunesse présente et investie lors des concours. « C’est important de s’assurer que les jeunes puissent reprendre le flambeau. C’est aussi notre rôle de pouvoir leur apporter des réponses. Ils contribuent également à cet optimisme qui flotte dans le secteur malgré qu’il soit compliqué, bien que porteur. Si nous pouvons susciter des vocations, nous continuerons dans cette voie. Pour ce faire, il faut non seulement des modes de communication et des activités qui répondent à leurs préoccupations et à leur façon de régler les problèmes. »

Davantage de délégations internationales ?

Le succès des dernières années de la foire attire plus volontiers les internationaux. Pour la première fois, cette année, toute la diplomatie belge s’est rendue à Libramont. « Nous avions les représentants des bureaux économiques du monde entier. Les perspectives sont réjouissantes, d’autant qu’un programme y est dédié dans l’entreprise. Pour assurer une visibilité la plus forte possible au monde agricole, il est important de sortir des frontières, ne fût-ce qu’intellectuellement », estime Natacha Perat.

Une Journée de l’herbe tous les deux ans ?

La cinquième édition de la Journée de l’herbe s’est tenue le mardi à Bras-Haut. Organisée tous les quatre ans en sus des quatre jours traditionnels de la Foire agricole, l’événement a permis la présentation d’une centaine de machines de récolte, de conditionnement de fourrage et de sursemis, sur une quarantaine d’hectares. Malgré la sécheresse de ces dernières semaines, les prairies étaient suffisamment fournies pour permettre un bon déroulement des démonstrations. Durant l’événement, les organisateurs ont exprimé leur souhait de rendre cette journée bisannuelle.

Notons que l’organisation a encore une fois atteint ses objectifs en termes de visiteurs. Un visitorat du même acabit que celui de la Foire. Un succès qui pousserait l’organistation à réitérer cet événement tous les deux ans.

La journée internationale de la prairie

En marge de la Journée de l’Herbe, se déroulait également la Journée internationale de la prairie (JIP). L’occasion d’informer et de vulgariser sur les bonnes pratiques de gestion des prairies et de permettre des échanges entre pays sur des thématiques liées aux prairies, dont le rôle écologique est essentiel.

La Journée internationale de la prairie, est le fruit d’une collaboration entre quatre pays, via la Grande Région : la Belgique (Wallonie et Communauté germanophone), l’Allemagne (Länder de Rhénanie Palatinat et de la Sarre), le Grand-Duché de Luxembourg et la France (région Grand Est). L’occasion pour les différents représentants de ces régions de renouveler un accord de coopération qui datait de 2001.

La prochaine édition de la Foire aura lieu du 26 au 29 juillet 2019 et prendra à nouveau des accents forestiers. Année impaire oblige, deux journées de démonstrations forestières seront organisées les 30 et 31 juillet à Bertrix en prolongation des quatre jours traditionnels.

Propos recueillis par DJ et P-Y L.

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