Un concours de Trait Ardennais qualitatif!

Le cheval de trait Ardennais semble bien se porter. Nombreux sont les petits éleveurs à être venus à Libramont avec un ou deux chevaux pour se frotter aux plus grandes écuries. Le Stud-book a ainsi pu faire étal d’une base large, nécessaire pour la reproduction.

Un lot de juments exceptionnelles

Yves Olivier : « Par rapport à l’année dernière, nous avons une légère diminution en termes de participants. Toutefois les chevaux qui ont été présentés sont de très bonne facture. Les juges étrangers invités à venir officier à Libramont étaient également unanimes pour le dire. » « Nous avions d’ailleurs un lot de juments exceptionnelles présentées par tous les éleveurs. Le travail de sélection paie et les produits d’élevage arrivent à maturité ! », analyse M. Olivier.

« Nous sommes ravis d’avoir pu observer des chevaux typés Ardennais, qui ont de la correction au niveau des aplombs et qui ont évolué dans les allures, que ce soit au pas ou au trot ! Les sujets sont plus dynamiques. Je retrouve aujourd’hui des chevaux comme on pouvait en voir il y a quelques années. »

Si les concours visent à préserver un certain héritage du passé, à savoir un cheval lourd, épais, à la fesse bien ronde…, à travers les concours du lundi, on a observé une tendance à l’allégement du cheval pour l’attelage. Ce dernier pourrait en effet permettre à certains éleveurs de mieux valoriser leurs produits.

Des marchés de niche pour le Trait Ardennais

« L’attelage n’est qu’une niche à travers laquelle certains éleveurs arrivent à maintenir le Trait Ardennais à flots, mais il n’est pas, à lui seul, la solution. Le Stud-book se doit d’arriver à garder un certain nombre de poulinages par an (environ 300), pour éviter notamment une certaine consanguinité et garder une base de reproduction assez large », explique le vice-président. D’autres initiatives se développent chez nous et en France, comme le cheval en ville, l’entretien des Ravel, le maraîchage, le travail du sol dans les vignes… Toutefois elles se doivent d’être rémunératrices. « Nous ne voulons pas remplacer le moteur mais travailler en partenariat avec celui-ci. C’est, pour moi, la bonne solution. D’autant que ces diversifications ne toucheront que quelques chevaux. », explique-t-il.

Depuis quelques années, des marchés émergents, comme la Chine et le Japon, permettent aux éleveurs de vendre leurs chevaux pour la viande. Cela crée une spirale positive pour emmener les prix vers le haut. « Tout doucement, les marchés qui étaient jusqu’alors très fermé s’ouvrent peu à peu à notre race. Et cela semble rémunérateur pour nos éleveurs. Certains pays de l’Est montrent également de l’intérêt. Nous devons donc, à mon sens, faire la promotion Trait, comme elle a pu exister durant ses années de gloire. »

Maintenir une bonne génétique chez nous

Si nombre de mâles de qualité sont prisés à l’étranger, il est toutefois difficile d’en garder de relativement bons en Wallonie. « Le Stud-book doit être vigilant afin de pouvoir garder une certaine génétique amélioratrice pour nos juments. Nous sommes entre deux eaux. En tant que Stud-book, nous nous devons d’aller chercher les bons poulains et de les mettre en avant pour optimiser les qualités de l’élevage wallon. »

P-Y L.

Photos : B. L.

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