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Azote potentiellement lessivable: les points auxquels être attentif

Quelque 487 agriculteurs ont été sélectionnés dans le cadre de la campagne de suivi des APL, et 191 autres sont en programme d’observation. Vous êtes concernés ? Voici quelques éléments auxquels il est important de prêter attention.

Temps de lecture : 5 min

Dans le cadre du Programme de gestion durable de l’azote, chaque année en fin de parcours cultural, des contrôles mesurent la teneur en azote potentiellement lessivable (APL), c’est-à-dire le reliquat azoté minéral contenu dans le sol. Il s’agit de l’azote présent sous forme de nitrate, non prélevé par les plantes.

Comme vous le savez, contrairement à l’azote organique et ammoniacal, le nitrate, est soluble dans l’eau. Il est donc susceptible d’être emporté par les pluies vers les nappes phréatiques et présente un risque pour l’environnement.

Etes-vous soumis au contrôle APL ?

L’administration sélectionne aléatoirement chaque année 5 % des exploitations wallonnes, principalement situées en zone vulnérable. Les agriculteurs des exploitations désignées sont avertis par courrier vers la fin du mois de septembre. Les prélèvements de sol débuteront le 15 octobre pour se clôturer le 30 novembre.

Comment se passe le prélèvement ?

Au minimum sept jours avant l’échantillonnage, un laboratoire agréé, mandaté par le Service public de Wallonie, prend contact avec les agriculteurs concernés, afin de renseigner la date de prélèvement. Par exploitation, 3 parcelles sont choisies par l’administration.

Les échantillons doivent être représentatifs de la parcelle.

Le préleveur prend soin d’éviter les zones de stockage, d’abreuvement et les fourrières. Il prélève 15 carottes sur 90 cm de profondeur en terres arables et 30 carottes sur 30 cm en prairies.

Votre présence est utile

La présence de l’agriculteur est importante au moment du prélèvement. Il peut ainsi indiquer au préleveur les limites des parcelles échantillonnées, les zones d’abreuvement, les lieux de stockage des fumiers ou toute autre portion de surfaces traitées différemment du reste de la parcelle. Si une parcelle est drainée, l’agriculteur indique également l’emplacement des drains, afin d’éviter tout dégât. Il faut savoir que si l’agriculteur empêchait l’échantillonnage d’avoir lieu, son exploitation serait jugée non-conforme.

Dans quel cas, est-il possible de demander une parcelle de remplacement ?

Si une des parcelles a subi des dégâts de gibiers ou encore si le prélèvement semble être difficile, voire dépourvu de sens, les agriculteurs peuvent faire appel à une parcelle de remplacement. C’est également possible, si les parcelles de betteraves sont arrachées avant le 15 octobre. Dans ce cas, il importe de le signaler rapidement. En effet, l’arrachage précoce des betteraves peut entraîner une augmentation significative du reliquat azoté dans le sol, engendrée par la minéralisation de l’humus et les résidus de récolte laissés sur le sol.

Et après…

Une fois les échantillons de sol prélevés, ceux-ci sont analysés en laboratoire. Les résultats d’analyses sont envoyés par courrier à l’Administration et aux agriculteurs dans les 10 jours ouvrables suivant le prélèvement. Si le courrier présente des erreurs, l’agriculteur peut contacter le laboratoire pour corriger les informations.

De même, si les résultats ne correspondent pas aux attentes de l’agriculteur, une contre-analyse peut être réalisée, sur une ou plusieurs parcelles échantillonnées précédemment. Cette contre-analyse est effectuée aux frais de l’agriculteur, par un laboratoire agréé au choix. Elle doit cependant, être demandée dans les 15 jours ouvrables suivant le premier prélèvement et effectuée au plus tard pour le 20 décembre de l’année d’échantillonnage. Dans ce cas, les résultats les plus favorables sont pris en compte par l’Administration.

Les résultats de vos parcelles seront ensuite comparés aux valeurs mesurées dans le réseau de « fermes de référence », réparties sur la Wallonie. Cette façon de procéder permet de prendre en compte les conditions météorologiques spécifiques de l’année sur les résultats d’APL. Par exemple, si cette année, les parcelles présentaient un risque d’obtenir des résultats d’APL élevés, les fermes de référence seraient également dans ce cas.

En annexe à votre courrier de résultats, vous trouverez une fiche qui reprend à titre purement indicatif la limite de conformité la plus basse et la plus élevée pour chaque classe de culture depuis 2008. Ces informations ne permettent aucunement de s’assurer du statut de vos parcelles. Contactez votre conseiller Protect’eau pour juger la pertinence ou non d’une contre-analyse.

Conformité ou non-conformité ?

La conformité ou non-conformité des trois parcelles et de l’exploitation sera communiquée pour le 28 février 2019 au plus tard.

Une exploitation est considérée conforme si elle remplit deux conditions :

– au minimum deux des trois parcelles présentent un résultat APL sous le seuil de conformité ;

– aucune des parcelles ne présente à la fois un résultat qui excède de plus de 100 kg NO3/ha le seuil de conformité, ni un résultat deux fois supérieur à la limite de conformité.

Si, au contraire, une exploitation est jugée non conforme, celle-ci entre dans le programme d’observation. Dès lors, elle sera soumise au contrôle APL jusqu’à ce qu’elle sorte de ce programme. L’échantillonnage de 3 parcelles se fera, chaque année, aux frais de l’agriculteur. Pour sortir de ce programme d’observation, il faudra obtenir une évaluation positive deux années consécutives.

Pour aller plus loin…

Outre le document « APL : Les 8 règles d’or » joint au courrier que vous venez de recevoir, une fiche thématique détaillant la procédure APL est disponible. N’hésitez pas à la demander à votre conseiller Protect’eau.

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