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Constuire une piste équestre en fonction de son utilisation!

Parmi les aménagements équestres, l’un des postes les plus importants n’est autre que la construction d’une piste. Sur le marché belge, bon nombre d’entreprises spécialisées dans le domaine proposent différentes méthodes de fabrication. Avant de se lancer dans un tel projet, il est important d’y voir clair.

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A vant d’entamer la construction d’une piste, ou d’une quelconque infrastructures équestres, quelques conditions sont à remplir.

En Belgique, la détention de plus de deux chevaux fait l’objet d’une déclaration environnementale. Et c’est également le cas pour la création d’une piste. Si celle-ci est inférieure à 2.000 m² une déclaration environnementale est requise et si elle dépasse les 2.000 m², il s’agit alors d’une demande de permis d’environnement.

A noter qu’une nouvelle piste, qu’elle soit extérieure ou intérieure, doit être implantée à plus de 20 m d’une eau de surface, d’un point d’entrée d’égout public ou encore d’un ouvrage de prise d’eau. Dans le cas où des habitations se trouvent aux alentours, elle doit se trouver à une distance d’au moins 50 m de celles-ci.

La piste ne peut pas être utilisée entre 22h et 7h et l’exploitant se doit de l’arroser afin qu’il n’y ait pas trop de poussière qui s’en dégage.

Enfin, des dispositions doivent être prises afin que le ou les chevaux ne puissent pas s’en échapper.

Une piste en fonction de son utilisation

Disposer d’une piste de qualité reste primordial pour la santé des articulations des chevaux et pour faciliter leur locomotion.

A l’heure actuelle, c’est important de réfléchir au type de sol sur lequel tra vailler surtout en vue de résultats sportifs.

On recherche de préférence une piste ferme, qui garantisse un effet amortissant, qui ne glisse pas, dont le sable est non abrasif, résistant à l’usure tout en retenant l’humidité.

Plusieurs types de piste existent sur le marché et d’autres en sont seulement au stade d’étude. Le choix de la structure et de la composition dépend de l’utilisation que l’on en a.

Un cavalier de dressage n’a pas les mêmes attentes qu’un cavalier d’équitation western. En termes de dimensions, un cavalier de dressage envisage généralement une piste de 20 m sur 60 m tandis qu’un cavalier d’obstacle pense plutôt à une surface d’environ 2.500m² pour faciliter ses enchaînements.

Le budget varie en fonction du type de piste et des matériaux utilisés. On retrouve aussi bien des pistes de sable, de granulat de pneus liés à une résine de synthèse, de copeaux de feutre, ou encore de sable mélangé à des fibres synthétiques. Certains mélanges sont conçus afin de ne nécessiter aucun arrosage.

L’aménagement

Une fois le type de piste déterminé, il faut penser à son aménagement. Pour lequel il est important de prendre en compte le drainage, le revêtement et l’arrosage.

Pour une piste extérieure, nous devons penser à ces périodes de pluie qui inondent les terrains. La qualité du sous-sol est donc importante et le système d’évacuation d’eau doit être réfléchi en termes de pente liée à l’utilisation de drains. Point de vue des matériaux, la sous couche doit être suffisamment drainante et le revêtement adapté. Plus le sable est fin, plus la perméabilité de la couche de travail est faible et moins l’eau s’évacue bien.

Pour la mise en œuvre, il faut préparer le terrain en commençant avec une base de pierres ou de graviers sur plusieurs centimètres. Vient ensuite le mélange de sable, ou de sable et de fibres en polyester ou polypropylène, sur 12 à 15 cm. Celui-ci doit être parfaitement nivelé afin que le sol soit droit.

La qualité du sable et sa granulométrie jouent un rôle mais la teneur en silice détermine sa résistance et il doit également être pauvre en argile.

Enfin, il est important de bien délimiter la piste par une bordure afin d’éviter que le sable ne se disperse.

Entretien

Pour garder une piste de qualité et éviter que le sable ne se détériore, retenons qu’il est important de retirer les crottins et toute autre matière organique telles que les feuilles mortes. Il faut l’arroser régulièrement afin de maintenir un taux d’humidité suffisant qui l’empêchera de devenir profonde, poussiéreuse et limitera le déplacement du sable. Un entretien journalier à l’aide d’un élément mécanique adapté à la surface est nécessaire pour ré-égaliser le terrain et reboucher les fonds et les bosses faits par les chevaux au travail. En fonction de l’utilisation que l’on en a, une certaine quantité de sable est à rajouter tous les trois, quatre ans.

Aux Ecuries Caval Dress’Stables à Herchies

Du côté d’Herchies, Mélanie Salamone est la propriétaire d’une écurie dont la discipline principale est le dressage. Depuis peu, son projet est de changer sa piste intérieure de 1.125m² et sa piste extérieure de 836m². Celles-ci ont plus de 15 ans et présentent des différences de niveaux qu’il faut corriger. Le géotextile mis en place à l’époque remonte à plusieurs endroits ce qui fait que des cailloux appartenant à la sous couche drainante remontent à la surface.

Pour réaliser les travaux, elle et son mari, Jean-François Hacardiaux, ont décidé de tout prendre en charge eux-mêmes. Sacré challenge, mais pour lui, électricien de formation, ce n’est qu’un défi de plus à relever.

Les attentes de cette coach et juge de dressage sont d’avoir une piste de qualité, avec un sol bien droit, élastique, peu poussiéreux et peu profond pour faciliter au maximum le travail des chevaux. Son choix s’est porté sur une piste en sable blanc avec l’ajout de fibres. Pour réaliser les aménagements, ils comptent deux jours pour la piste intérieure et trois jours pour la piste extérieure. Il leur faut retirer le sable en place actuellement, niveler le sous-sol avec une grue. Ajouter 10 centimètres de poussier. Installer 11 centimètres de sable. Défaire les fibres afin de les mélanger à celui-ci. Arroser au maximum la piste afin que le mélange se tasse et se mette bien en place. Pour la piste extérieure, les aménagements seront quelques peu différents. Pour garder la perméabilité du sable, ils doivent concevoir une pente d’un centimètre par mètre et installer des drains tout le long entre la piste couverte et la piste extérieure.

Pour toute personne voulant se lancer dans un tel projet, Mélanie Salamone conseille de bien se renseigner et de trouver les bonnes personnes à qui s’adresser. C’est un travail accessible à tous à partir du moment où l’on est bien entouré. L’avantage de faire sa piste soi-même c’est évidemment le budget. Mais au niveau de la coordination des différents corps de métiers, le fait de s’adresser à une entreprise évite certains tracas. Il faut donc peser le pour et le contre. Son dernier conseil est de bien penser à l’éclairage et à l’arrosage car ce sont 2 éléments indispensables de la conception d’une piste, qu’elle soit extérieure ou intérieure.

Céline Mary

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