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Un nouveau plan stratégique, pour doper la filière horticole comestible wallonne!

Développé en partenariat avec le Collège des producteurs, le Plan stratégique pour la filière horticole wallonne comestible mobilisera pas moins de 6,1 millions sur 10 ans. À son terme, soit en 2028, le chiffre d’affaires du secteur, évalué actuellement à 130 millions, devra avoir enregistré une croissance de 35 %.

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Contrairement à d’autres régions, la Wallonie n’a pas développé une tradition intensive de son secteur horticole. Toutefois, elle se distingue par la qualité de ses productions et la proximité qui lie les horticulteurs et les consommateurs. Bien qu’elle ne représente « que » 3 % de la surface agricole utile wallonne, soit 22.000 ha, la filière horticole wallonne génère en outre un chiffre d’affaires de plus de 130 millions, soit 8 % du total des productions agricoles.

Les légumes wallons s’adjugent 13 % de la production belge avec, d’une part, une filière dédiée au marché du frais (4.000 ha et 335 producteurs) et, d’autre part, une filière destinée à la transformation (16.000 ha et 2.000 producteurs). Quant aux fruits wallons, ils représentent 9 % des fruits belges. On distingue notamment 180 ha destinés à la production de petits fruits dont la majorité, 150 ha, est réservée aux fraises ainsi que 1.450 ha d’arboriculture basse-tige (pommes, poires…).

« La consommation annuelle de fruits et de légumes en Wallonie représente un marché de 724 millions. Or, la part des fruits et légumes importés s’élève à 600 millions. C’est un challenge pour notre agriculture qui se traduit par un taux d’approvisionnement de seulement 17 % », constate René Collin. Et le ministre wallon de l’Agriculture d’aborder également l’export : « De plus, 90 % des légumes destinés à la transformation sont exportés sous forme de surgelés. 40 % de nos pommes sont consommés à l’étranger et ce chiffre monte à 60 % pour nos poires ! »

En quatre axes

Ces différentes raisons ont poussé le ministre a développé un Plan stratégique pour la filière horticole, comme il l’avait déjà fait pour le bio et, plus récemment, pour la filière avicole.

Développé en collaboration avec le Collège des producteurs, ce plan s’articule en quatre axes, pour un montant de 6,1 millions répartis sur 10 ans. Il vise ainsi :

– une meilleure commercialisation, par le développement d’outils logistiques renforçant la compétitivité des producteurs wallons ;

– un encadrement amélioré, par la professionnalisation du secteur au travers notamment d’un suivi technique soutenu des Centres pilotes et des outils de formation ;

– une promotion accrue, au travers d’actions ciblées menées par l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (Apaq-w) et la rédaction d’un cahier des charges en qualité différenciée pour la diffusion d’une pastille spécifique au secteur ;

– un apport accru de la recherche scientifique au secteur, par le développement de nouvelles variétés et d’alternatives biologiques et mécaniques aux pesticides.

« Ce Plan doit permettre à la Wallonie d’augmenter d’ici 10 ans le chiffre d’affaires du secteur de 35 %. Ce qui devrait permettre à 360 nouveaux producteurs de s’engouffrer dans cette filière et d’orienter 3.400 ha de cultures supplémentaires vers celle-ci », espère René Collin. Et d’ajouter : « Ce Plan constitue une fenêtre d’opportunités pour la diversification des exploitations avec des outils qui permettront aux producteurs de doper la valeur ajoutée de leurs matières premières tout en préservant les valeurs de l’agriculture wallonne : le lien au sol, la proximité, la qualité et l’innovation. »

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