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La tension a baissé en fin d’année pour le marché des ingrédients laitiers.

La tension sur les marchés des produits laitiers semble se réduire en cette fin d’année. Les cours du beurre comme ceux des fromages sont orientés à la baisse. Face à une production en recul, le déstockage de la poudre maigre se poursuit à un rythme élevé, maintenant une pression sur les cours.

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L es cours de la poudre maigre ont légèrement évolué à la hausse en novembre, toujours maintenus sous pression par les stocks importants et les ventes aux enchères européennes. La cotation ATLA sur le marché spot a gagné 100 €/t en 4 semaines. Début décembre, elle affichait 1.700 €/t, un niveau se situant entre celui de 2017 (+19 %) et de 2016 (-16 %).

Alors que les fabrications européennes de poudre maigre ont enregistré en septembre leur 6e mois consécutif de recul par rapport à 2017, et une production sur 9 mois en recul de 1% par rapport à 2017, les ventes aux enchères des stocks d’intervention permettent de satisfaire la demande.

L’automne connaît en effet une accélération des ventes. Avec un déstockage de 27.000 t en octobre, les stocks ont été ramenés à 252.000 t au 1er novembre. La baisse devrait se poursuivre puisque 56.000 t ont été vendues sur le seul mois de novembre. Les stocks devraient donc passer sous la barre des 200.000 t d’ici la fin 2018. Si le prix minimum d’acceptation des offres d’achat a légèrement progressé à 1.300 €/t, il reste encore très bas et freine la hausse des cours.

La légère progression des cours s’observe également en Océanie, où ils ont rebondi en novembre (+55 €/t en 1 mois) pour atteindre 1.800 €/t, son 2e plus haut niveau de l’année.

La hausse s’est poursuivie aux États-Unis pour le 4e mois consécutif à 1.740 €/t. La poudre maigre européenne est toujours compétitive sur le marché international ce qui facilite les exportations européennes qui demeurent sur les 3 premiers trimestres plus élevées qu’en 2017 (+1 %). Le marché international demeure cependant abondé par les États-Unis dont les envois progressent de 26% sur les 9 premiers mois, grâce à d’importantes disponibilités, qui ont compensé le retrait de la Nouvelle-Zélande.

La remontée des cours devrait être lente cet hiver et contenue par la remise sur le marché des produits à l’intervention, malgré la collecte laitière européenne ralentie.

Moindre tension

sur le marché du beurre

Le recul des cours du beurre entamé en juillet s’est poursuivi en novembre, de manière plus modérée que le mois précédent. La cotation ATLA sur le marché spot affichait 4.400 €/t début décembre, après avoir perdu 250 €/t en novembre. Ce niveau demeure inférieur à celui de 2017 (-10 %) et de 2016 (-4 %). Il se situe également très en-deçà du prix moyen des contrats (5.100 €/t).

La concurrence sur le marché international, avec les fortes exportations néozélandaises (+17 % par rapport à 2017 sur le 3e trimestre) et l’arrivée de nouveaux pays comme l’Uruguay, l’Ukraine ou l’Inde maintient une pression sur les prix au niveau mondial et également en Europe. Compte tenu des cours élevés, le beurre européen reste non compétitif sur le marché mondial. En septembre, les envois européens ont reculé pour le 7e mois consécutif par rapport à 2017, si bien que les exportations cumulées ont fléchi de 11 % sur les 9 premiers mois.

En conséquence, les transformateurs européens ont réduit les fabrications de beurre qui sont repassées en septembre sous celles de 2017 (-1 %) et qui ont faiblement progressé sur 9 mois (+1,4 % vis-à-vis de 2017).

Mais certaines informations laissent penser que le recul des cours pourrait être freiné dans les semaines à venir. Les dernières enchères du Global Dairy Trade début décembre ont enregistré une légère remontée des cours (+3 % par rapport à l’enchère précédente), même si le niveau atteint reste le 2e le plus bas depuis le début de l’année.

Le prix FOB du beurre en Nouvelle-Zélande s’est également stabilisé en novembre. Le pic de collecte néozélandais étant passé, les fabrications devraient diminuer. En outre, la consommation de beurre par les ménages allemands a progressé en octobre et en novembre, tirée par des prix au détail en recul et l’approche des fêtes. Enfin, les stocks européens de beurre affichent des niveaux relativement bas pour la saison, ce qui pourrait soutenir les cours.

Recul

des cours des fromages

Face à une demande limitée, les cotations européennes des fromages ont reculé en novembre. Après 8 mois consécutifs de hausse, le cours du gouda (fromage commodité) a enregistré un recul de 90 €/t en novembre, à 3.140 €/t. Le cours océanien du cheddar a poursuivi sa chute entamée en juin et retrouve son niveau du début de l’année, sous les 3.000 €/t.

Le cours de l’emmental, peu échangé hors UE, est plus chaotique et a baissé en novembre (-140 €, -3 % d’un mois sur l’autre), repassant sous son niveau de l’année dernière (-1 %).

Les stocks européens de fromages restent en début d’automne à des niveaux relativement élevés pour la saison, même s’ils ont entamé une baisse en septembre. Face à ces volumes stockés et à une demande contenue, les industriels européens ont freiné les fabrications fromagères, qui sont repassées en août et septembre sous le niveau de 2017 (respectivement -2 % et -4 %). Après un fort démarrage en début de l’année, les fabrications cumulées ont égalé le niveau de 2017 sur les 3 premiers trimestres.

La demande semble moins dynamique en cette fin d’année sur les marchés européen et mondial. Les exportations européennes de fromages sur pays tiers ont légèrement reculé au 3e trimestre (-1 % par rapport à 2017) sur un marché mondial plutôt calme où les échanges internationaux ont stagné. D’un côté le dynamisme de l’Australie (+16 %) et de l’Argentine (+24 %) a compensé le retrait de la Nouvelle-Zélande (-2 %), des États-Unis (-5 %) et de l’UE.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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