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Le marché français des agroéquipements se redresse… mais s’inquiète

Après avoir accusé de lourdes pertes de 2014 à 2016, le machinisme « bleu-blanc-rouge » reprend des couleurs. Le « made in France » est d’ailleurs gage de ventes, tant sur le marché intérieur qu’à l’export.

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A près plusieurs années de disette, le marché français du machinisme agricole tend à se redresser. En effet, alors que les ventes de matériels neufs étaient évaluées à 5 milliards d’euros en 2016, elles ont progressé de 1 % en 2017 et bondi de 5 % en 2018 pour atteindre 5,3 milliards (voir figure 1 ).

Figure 1 : le marché français des agroéquipements (matériels neufs), de 2009 à 2018 (en milliards d’euros).
Figure 1 : le marché français des agroéquipements (matériels neufs), de 2009 à 2018 (en milliards d’euros). - Axema

En outre, les industriels de l’agroéquipement entament 2019 avec optimisme. Axema, leur syndicat, s’attend à une croissance du chiffre d’affaires total de 4 à 5 %. Cette hausse devrait être plus marquée au premier semestre qu’au second, en raison notamment de la tenue du Sima, bien que son impact précis sur les ventes soit difficile à chiffrer.

Des investissements en grandes cultures

« 2019 devrait être globalement favorable aux cultivateurs français, et par conséquent aux agroéquipementiers. Les cours des matières premières remontent, ce qui renforce les trésoreries. Le climat sera plus propice aux investissements, bien que des disparités régionales devraient être observées », précise Anna Vinet, chargée d’études auprès d’Axema. Pour preuve, des bons de commande ont déjà été signés durant le Sima. D’autres devraient l’être dans les semaines à venir.

A contrario , les éleveurs investiraient moins cette année, de nombreuses dépenses ayant été consenties en 2018. Aucun recul significatif n’est toutefois attendu.

Les agriculteurs français optent souvent pour du matériel « bleu-blanc-rouge ». « Que le constructeur et le concessionnaire soient proches est important. » Les tracteurs fabriqués par de « nouveaux » constructeurs (indiens ou chinois, par exemple) peinent quant à eux à trouver leur public. « D’une part, leurs performances ne correspondent pas au marché français ; d’autre part, ils n’embarquent pas les mêmes technologies. »

Excellentes exportations

L’exportation a le vent en poupe, notamment à destination des pays de l’Est, du Canada et des États-Unis. En Afrique de l’Est et Australie, les agriculteurs ont souffert de la sécheresse, ce qui a impacté le volume exporté. Un retour à la hausse est attendu dans les mois à venir.

Sur le marché européen, les ventes frontalières réussissent bien à la France. Ainsi, elle augmente son chiffre d’affaires chez la plupart de ses voisins : Allemagne (+19 %), Grande-Bretagne (+9 %), Belgique (+6 %), Espagne (+5 %) et Italie (+5 %). À l’échelle mondiale, près de 70 % de la production française d’agroéquipements sont exportés.

Toutefois, des incertitudes demeurent. « La question du Brexit n’est toujours pas réglée… Nos industriels se demandent comment se dérouleront les futures relations commerciales avec la Grande-Bretagne. » L’avenir de la politique agricole commune après 2020, relativement vague, suscite également de nombreuses interrogations.

J.V.

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