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Cours du porc: les besoins chinois se concrétisent par des hausses à travers le monde

De la Bretagne aux États-Unis, les cours du porc ont rebondi après plusieurs mois de stagnation sur fond de demande chinoise en hausse, ou présumée comme telle.

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La cotation du marché du porc breton (MPB) a rebondi de 5 cents lors de la séance du 14 mars, soit la hausse maximale permise, ce qui ne s’était plus produit depuis le début de l’année 2015, rapporte le cadran de Plérin dans sa note de conjoncture le 18 mars. Après plusieurs mois de stagnation entre 1,16 et 1,2 euro le kilo, ce rebond, qui porte la cotation à 1,233 euro le kilo, « exprime une amélioration de la demande intérieure et extérieure puisque de nombreux abattoirs français doivent également répondre à une demande chinoise en croissance ». Pour rappel, la Chine est fortement touchée par la peste porcine africaine, et ses achats sont annoncés en forte hausse sur le second semestre. L’échéance se rapproche : « Les besoins chinois se précisent et se concrétisent par des hausses de cours partout dans le monde », constate le MPB.

Rumeurs aux États-Unis

Aux États-Unis, les prix ont augmenté durant toute la semaine passée, constatent les Bretons. Outre-Atlantique, ce n’est pas une hausse des importations chinoises qui serait la cause du rebond des prix, mais « une rumeur selon laquelle la Chine s’apprêterait à acheter davantage de porc américain », rapportent les analystes canadiens du CDPQ. « Selon le ministère chinois de l’Agriculture, entre novembre et janvier, le cheptel de truies chinois aurait décliné de 7 %, l’équivalent de 2,8 millions de truies. Par comparaison, le cheptel américain se chiffre à un peu plus de 6 millions de truies ».

Plusieurs incertitudes planent autour de ces estimations de Pékin. Tout d’abord, selon le CDPQ, « la plupart des analystes estiment que la Chine ne dévoile pas tous les foyers » de peste porcine africaine (PPA). Ensuite, les analystes américains estiment que « le gouvernement chinois pourrait être réticent envers l’achat de grandes quantités de porc étranger, encore davantage des États-Unis », rapporte le CDPQ.

Ottawa investit dans les « chiens détecteurs »

Les prochains mois s’annoncent porteurs pour les élevages des grands exportateurs mondiaux (Union européenne, États-Unis, Canada, Brésil…). Encore faut-il qu’ils restent eux-mêmes indemnes de peste porcine africaine. Pour ce faire, la France, toujours sous la menace, parfait sa clôture. Au Canada, la ministre de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a annoncé le 14 mars un budget « pouvant aller jusqu’à 31 millions de dollars » canadiens (environ 20 M€) pour prévenir une arrivée de la maladie, rapporte la presse locale. Selon les analystes québécois du CDPQ, ces sommes serviront à « accroître le nombre de chiens détecteurs dans les aéroports canadiens afin de prévenir l’importation de produits de viande illégaux au Canada ». Selon leurs informations, 24 équipes cynophiles seront ajoutées au cours des cinq prochaines années, portant à 39 le nombre des équipes spécialisées dans l’analyse des produits alimentaires, végétaux et animaux.

La République Tchèque indemne de PPA

La République Tchèque a annoncé le 13 mars qu’elle est le premier pays auparavant touché officiellement exempt de peste porcine africaine et ne sera plus soumise aux restrictions de l’UE en place pour combattre l’épizootie. La Commission européenne a formellement décidé le 12 mars de lever » toutes les restrictions relatives à la peste porcine africaine en République Tchèque où aucun cas n’a été déclaré depuis avril 2018 », selon un document parvenu à l’autorité vétérinaire tchèque (SVS). La décision a été transmise à la SVS par Bernard Van Goethem, directeur général à la santé et à la sécurité alimentaire de la Commission européenne. « La République Tchèque est à l’heure actuelle le seul pays à avoir réussi à éradiquer complètement la peste porcine africaine sur son territoire », a affirmé la SVS, dans un communiqué.

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