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Comment retrouver vos produits sur la table des Bruxellois?

De plus en plus d’initiatives de supermarchés «alternatifs» travaillant en direct avec des agriculteurs fleurissent à Bruxelles. Il faut dire que le marché est porteur, de nombreux Bruxellois souhaitant avoir accès à des aliments de qualité produits localement. L’occasion pour nous de comprendre les relations que ces «nouveaux supermarchés» entretiennent avec les producteurs qui les approvisionnent et d’ainsi connaître les stratégies à adopter si l’aventure vous tente en tant que fournisseur.

Temps de lecture : 3 min

Trois supermarchés « alternatifs » de la capitale nous ont ouvert leurs portes : le « Belgomarkt » à Ixelles, la « Bees Coop » à Schaerbeek et le « Barn Bio Market » à Etterbeek. Chacun de ces magasins à ses caractéristiques propres en termes de produits (100 % belge ou non, 100 % bio ou non) mais ils ont comme points communs leur volonté d’être une alternative à la grande distribution et de travailler en direct (exclusivement ou non) avec des agriculteurs belges. Une occasion à saisir pour les agriculteurs wallons qui ont donc l’opportunité de commercialiser leurs produits via ce type de canaux.

Nourrir nos villes depuis nos campagnes

À Bruxelles, de nombreux magasins d’alimentation bio ont fleuri depuis une dizaine d’années. Le bémol ? Leurs étals sont souvent garnis de produits venant d’au-delà des frontières de notre plat pays, et ce même si ces produits sont typiques du terroir wallon. Les légumes proviennent, par exemple, des Pays-Bas, les pommes de terre d’Israël et les confitures d’Italie.

Du travail reste à faire pour améliorer les circuits d’approvisionnement des grandes villes du pays depuis les campagnes wallonnes… Et c’est là l’un des challenges quotidiens des trois magasins évoqués qui font office de pionnier en la matière.

De plus en plus de familles se tournent vers le « zéro déchet ». Les producteurs doivent  donc adapter leur packaging et des produits sont proposés en vrac.
De plus en plus de familles se tournent vers le « zéro déchet ». Les producteurs doivent donc adapter leur packaging et des produits sont proposés en vrac.

Leur premier défi était d’arriver à trouver les producteurs wallons capables de leur fournir de manière stable sur l’année tous les produits locaux dont ils ont besoin. Une fois leurs fournisseurs trouvés, un deuxième défi d’ordre stratégique est apparu pour ces magasins : chaque producteur n’a, en général, qu’une petite gamme de produits à proposer. Cela démultiplie le nombre de fournisseurs… et donc de livraisons… et donc de facturation.

Ce travail supplémentaire à un coût pour ces magasins qui doivent alors mettre en place différentes stratégies pour rester concurrentiels sur le marché bruxellois : favoriser le vrac, limiter le nombre de référence, mettre en avant la charte qualité de leurs produits ou encore faire travailler bénévolement leurs membres.

Transparence sur les prix

Vous l’aurez donc compris, la stratégie de ces trois supermarchés « alternatifs » n’est pas de faire pression sur le prix payé aux producteurs pour augmenter leurs bénéfices. Prix qui est d’ailleurs souvent fixé par les producteurs eux-mêmes et auquel seront additionnées des marges fixes et transparentes.

Des affiches permettent de connaître les producteurs et leurs réalités.
Des affiches permettent de connaître les producteurs et leurs réalités.

La philosophie de ce enseignes est, en effet, de développer des partenariats à long terme avec les producteurs-fournisseurs, le tout basé sur la confiance et le respect mutuel. Autre avantage pour les producteurs : les délais de paiement qui sont bien plus courts, en comparaison de la grande distribution. Ils varient de 1 à 4 semaines maximum pour ces trois magasins.

Rats des villes et rats des champs

Un clivage existe toujours entre les modes de consommation des citoyens de la ville et ceux des campagnes. À Bruxelles, les consommateurs sont, notamment, de plus en plus exigeant sur le côté « zéro déchet ». L’offre doit également être adaptée au goût de ces consommateurs citadins : une glace au cuberdon, qui a du succès en Wallonie, ne semble par exemple par fonctionner dans la capitale…

Ces nouveaux supermarchés « alternatifs » ont en ce sens deux cartes à offrir aux producteurs wallons. D’un côté, ils connaissent les goûts et attentes des clients de la capitale et peuvent vous conseiller pour adapter au mieux votre offre. De l’autre côté, ils peuvent être les ambassadeurs de vos produits et des histoires qu’ils recèlent. Une manière donc de recréer du lien entre rats des villes et rats des champs…

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