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Le G7 Environnement adopte une charte biodiversité

Les ministres de l’Environnement du G7 ont adopté lundi une charte pour la biodiversité, non contraignante, au moment où un groupe d’experts de l’ONU lance un cri d’alarme sur l’état catastrophique de la nature.

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Les sept pays les plus industrialisés (France, Canada, Allemagne, Etats-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni) sont également parvenus à la rédaction d’un communiqué final commun, après deux jours de discussions, mais avec un paragraphe différent pour marquer les divergences avec les Etats-Unis sur le climat.

Ce communiqué «est vraiment partagé sur tous les aspects», a assuré le ministre français de la Transition écologique François de Rugy lors d’une conférence de presse. «Andrew Wheeler a vraiment oeuvré pour que nous puissions avoir ce communiqué commun», assuré le ministre en parlant du patron de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Les discussions ont été «productives», a commenté ce dernier. Les Etats-Unis ont refusé de s’associer au paragraphe 25 «sur le fait de rehausser notre ambition en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre» et ont «demandé que soit adjoint un petit texte, qui est donc le paragraphe 26 et qui est leur position propre», a précisé M. de Rugy. Ce paragraphe indique que «les Etats-Unis réitèrent leur intention de se retirer de l’Accord de Paris sur le climat et réaffirment leur ferme volonté de promouvoir la croissance économique, la sécurité et l’accès énergétique et la protection de l’environnement». «Nous reconnaissons le besoin de mesures transformatrices, à la hauteur du défi mondial posé par la biodiversité, et sommes déterminés à assumer notre part de cette tâche», assure par ailleurs le texte.

Le commissaire européen à l’Environnement et neuf pays invités (Mexique, Chili, Niger, Gabon, Egypte, Inde, Indonésie, îles Fidji, Norvège) ont aussi participé à cette réunion à Metz. La charte adoptée par les pays du G7 et une partie des pays invités servira de «socle» aux politiques publiques, a expliqué la secrétaire d’Etat française à la Transition écologique Brune Poirson.

Ce texte non contraignant comporte trois points pour «accélérer et intensifier nos efforts pour mettre fin à la perte de biodiversité», «encourager l’engagement d’autres acteurs» et «soutenir l’élaboration et la mise en oeuvre d’un cadre mondial post-2020 pour la biodiversité, sans aucun objectif précis ou chiffré. Plusieurs rencontres internationales auront lieu d’ici 2020 autour de la biodiversité, question un temps occultée par la lutte contre le réchauffement climatique. La plus importante sera la réunion des Etats membres de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15) à Kunming, en Chine, à l’automne 2020. Elle doit fixer un agenda pour protéger la biodiversité dans les années à venir, après l’échec à remplir la plupart des engagements pour 2011-2020, connus comme les «objectifs d’Aichi». Les responsables politiques pourront s’appuyer sur le rapport publié lundi par le groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES).

Déforestation, agriculture intensive, surpêche, urbanisation galopante, mines: 75% des terres et 66% des océans ont été gravement modifiés par les activités humaines. Résultat: environ un million d’espèces animales et végétales sur les quelque 8 millions estimées sur Terre sont menacées d’extinction, dont «beaucoup dans les prochaines décennies». Un constat en accord avec ce que de nombreux scientifiques décrivent depuis des années: le début de la 6e «extinction de masse», non mentionnée dans le rapport, et la première dont l’Homme est responsable. La France espère «progresser en terme de négociations diplomatiques pour que les engagements soient plus précis» d’ici le G7 fin août à Biarritz, a fait savoir M. de Rugy. En 2020, les Etats-Unis assureront la présidence tournante du G7.

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