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Les produits wallons victimes de concurrence déloyale?

De nombreux aliments importés sont commercialisés aux côtés de denrées wallonnes, dont la production requiert le respect de normes plus sévères en matière de bien-être animal, de protection des cultures, d’environnement… N’est-ce pas tolérer une forme de concurrence déloyale ?

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Ecolo

Pour nous, les importations qui ne respectent pas les normes belges, sans étiquetage sur les conditions de production, sans contrôles suffisants aux frontières, et à prix cassés à coup de dumping, vont totalement à l’encontre de la demande des agriculteurs et des consommateurs. Au niveau européen, nous nous battons pour que des normes de bien-être animal, sociales et environnementales soient prises en compte dans le cadre des négociations avec les pays tiers et pour que les États membres ne se livrent pas une concurrence déloyale dans le marché intérieur européen. Nous sommes aussi favorables à une exception agricole dans les traités de libre commerce.

Dans le même temps, l’Europe soutient largement ses exportations de manière indirecte avec les aides de la PAC (aide au revenu et payements couplés). Ceci engendre une concurrence déloyale par rapport aux pays du Sud où les produits européens se sont imposés avec des prix artificiellement bas et mettent hors marché l’agriculture locale, avec des conséquences désastreuses. Notre parti est favorable à des contrôles plus sévères aux frontières, mais aussi à une réforme des politiques européennes, pour éliminer toute forme de concurrence déloyale, interne et externe. Dans ce cadre, la reterritorialisation des systèmes alimentaires, soutenue par des politiques européennes, devrait être une priorité pour mettre fin à ces distorsions.

cdH

Nous plaidons, depuis de nombreuses années, pour l’instauration d’une « Exception agricole » au niveau européen afin que l’agriculture ne soit plus une variable d’ajustement de traités de libre-échange. On ne peut mettre en compétition nos agriculteurs avec les productions d’autres parties du monde où les conditions et les coûts de productions sont moindres et viennent ruiner nos efforts et engagements environnementaux. Nous plaidons également pour l’adoption de droits de douane adaptés en fonction des conditions de production. Ces droits de douane seraient, par exemple, rehaussés si le pays producteur n’impose pas des normes environnementales ou sanitaires aussi élevées que celles imposées aux producteurs européens.

En cas de distorsion de concurrence, les clauses OMC doivent être activées. Notre parti a également plaidé pour des procédures plus transparentes et plus directes d’activation de ces clauses dans le cadre des accords commerciaux.

MR

Bien que le commerce international offre des opportunités aux exportations belges, il peut également menacer le secteur agricole en s’ouvrant trop aux importations étrangères. Dans ce cas, il s’agit alors d’une concurrence déloyale pour les producteurs belges. En effet, les producteurs étrangers ne sont pas toujours tenus aux mêmes exigences environnementales, sociales ou qualitatives que leurs concurrents belges.

Notre parti plaide pour des accords de libre-échange équilibrés, qui imposent aux partenaires le respect de nos standards en matière environnementale, sanitaire, de bien-être animal et de protection des consommateurs. Nous plaidons pour la réalisation systématique d’études afin de connaître le seuil d’importation à ne pas dépasser afin de ne pas déstabiliser le marché agricole européen. Ce seuil doit fixer une ligne rouge à ne pas franchir par l’Union européenne dans le cadre des futures négociations d’accords de libre-échange.

En août 2018, le Ministre Reynders avait demandé la création d’un « groupe d’experts agricoles-accords commerciaux ». Ce groupe rédige actuellement une étude nationale évaluant les impacts cumulatifs des accords commerciaux européens sur le secteur agricole belge.

DéFI

Nous considérons que le consommateur et le citoyen belge ou européen ont le droit d’opter pour plus de protection des animaux ou de l’environnement. S’il décide de le faire en imposant des réglementations strictes aux producteurs, les pouvoirs publics doivent imposer ces mêmes conditions aux biens importés. C’est clairement plus juste d’une part et logique d’autre part. Si ces contraintes entraînent un coût, le consommateur doit également en accepter le prix.

PTB

Pour notre parti, toute nouvelle politique agricole commune est incompatible avec les traités de libre-échange. Ces traités sont une menace pour l’agriculture paysanne car ils imposent l’importation de produits agricoles issus d’une agriculture industrielle ne respectant pas les mêmes normes environnementales, sanitaires et sociales que celles que nous voulons appliquer ici.

Nous voulons une politique agricole qui tend à la souveraineté alimentaire au niveau européen, où la production est planifiée le plus possible par rapport aux besoins du marché intérieur et non vers la grande exportation sur les marchés mondiaux. Nous voulons relocaliser la production le plus près possible de la consommation, en stimulant les circuits courts, les ceintures alimentaires autour des villes, les marchés locaux et les marchés de gros comme les MIN en France, l’agriculture soutenue par les communautés, etc.

Nous entretiendrons des relations commerciales avec les pays du Sud sur base des principes d’avantages mutuels et d’égalité, et également pour les aider à développer leur agriculture afin qu’ils puissent acquérir eux aussi leur souveraineté alimentaire.

PS

Afin de lutter contre la concurrence déloyale des producteurs étrangers, de garantir un niveau de protection élevé aux consommateurs et de réduire l’impact de l’agriculture mondiale sur l’environnement, nous proposons de :

– Analyser la possibilité d’un prélèvement fiscal sur les produits alimentaires importés dans l’Union européenne dont la production a occasionné des dégâts environnementaux ;

– Veiller à ce que tous les produits alimentaires mis en vente sur le marché européen respectent les normes de production européennes.

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