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Le lait, une denrée précieuse au Nord comme au Sud

Le samedi 1er juin, à l’occasion de la Journée mondiale du lait, Manneken-Pis urinera du lait habillé de son costume d’éleveur ouest-africain. Par cette action, l’ONG belge Vétérinaires Sans Frontières, en collaboration avec des éleveurs de la coopérative Faircoop, veut demander plus d’attention pour les éleveurs laitiers ouest-africains. Le lait est pour eux une source importante d’alimentation et de revenus.

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Le samedi 1er juin, à l’occasion de la Journée mondiale du lait, Manneken-Pis urinera du lait habillé de son costume d’éleveur ouest-africain. Par cette action, l’ONG belge Vétérinaires Sans Frontières, en collaboration avec des éleveurs de la coopérative Faircoop, veut demander plus d’attention pour les éleveurs laitiers ouest-africains. Le lait est pour eux une source importante d’alimentation et de revenus.

En Afrique de l’Ouest, 60 % de la population vit de l’élevage et de l’agriculture. Les animaux leur fournissent du lait, du fumier et un revenu. Pour les familles africaines vulnérables en milieu rural, le lait est une des rares sources de protéines. Le manque de lait entraîne la malnutrition. Le lait joue donc un rôle essentiel dans la lutte contre la faim et la pauvreté. Dans les régions sèches et désertiques, l’élevage est souvent le seul moyen de subsistance.

Alors qu’une vache belge produit en moyenne 25 à 35 litres de lait par jour, une vache africaine ne donne dans le meilleur des cas que 2 à 3 litres. Durant la saison sèche, elles produisent même moins d’un litre par jour par manque d’eau, de pâturages et de soins vétérinaires. Le peu de lait que les éleveurs ouest-africains peuvent vendre ne leur rapporte presque plus rien car les excédents laitiers européens inondent et déstabilisent le marché local.

À l’occasion de la Journée mondiale du lait, Vétérinaires Sans Frontières appelle donc les décideurs politiques européens à ne plus inonder les pays d’Afrique de l’Ouest avec les excédents laitiers européens. L’ONG demande également qu’un prix équitable pour leur lait soit accordé aux producteurs laitiers en Afrique de l’Ouest et en Europe. « À cause de la surproduction, le prix du lait en Europe est également au plus bas. Aujourd’hui, un éleveur vend son lait 34 centimes d’euro le litre, alors qu’il a besoin de 45 centimes au minimum pour couvrir ses frais ». Enfin, elle sollicite le soutien de la production, la transformation et la distribution locales du lait dans les pays d’Afrique de l’Ouest.

En marge de cette journée, la Cellule d’information agriculture, Celagri, rappelle également que « dans notre régime alimentaire, le lait et les produits laitiers sont difficilement remplaçables. S’en passer impliquerait un changement radical de nos paysages et de notre régime alimentaire, au détriment de la santé de nos sols, et de l’équilibre de notre alimentation. Consommé de façon rationnelle, le lait a toute sa place dans notre quotidien : c’est un aliment complet, riche en protéines, qui contient 22 minéraux essentiels, dont le calcium. »

Quel que soit le continent, le lait reste donc un aliment de base précieux, qui mérite notre considération et dont il faut soutenir la production correcte, raisonnée et équitable.

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