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Une tendance globalement à la hausse sur le marché des produits laitiers

Dans un contexte de ressource laitière peu abondante dans les grands bassins laitiers excédentaires, les marchés internationaux des produits laitiers sont globalement orientés à la hausse. La demande dynamique tire les cours du beurre et des fromages, tandis que la fin de l’écoulement des stocks d’intervention assainit le marché de la poudre maigre. Seul le marché du lactosérum demeure perturbé par les conséquences de la Fièvre porcine africaine en Chine et le conflit commercial sino-étatsunien.

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Le cours du beurre néozélandais a fortement progressé, sous l’effet d’une production saisonnière en recul et destinée à honorer les contrats, ainsi que d’une demande internationale dynamique. A 5.000 €/t (+10% par rapport à 2018) en avril, il a gagné 50% depuis le creux de décembre 2018. Il se situe désormais au-dessus des cours des produits européens exportés (4.350 €/t) et étatsuniens (4.440 €/t). La hausse semble cependant avoir marqué le pas début mai d’après les enchères sur la plateforme GloablDairyTrade. Malgré une hausse depuis la fin 2018 (+15%), le beurre européen destiné à l’exportation a ainsi gagné en compétitivité ce qui devrait permettre un écoulement facilité sur le marché international.

Cette hausse des cours mondiaux ne s’est pas encore répercutée sur le marché européen. Après avoir reculé entre janvier et mars, la cotation Atla sur le marché spot a légèrement progressé pour retrouver en avril son niveau de début janvier à 4.300 €/t (-27% vis-à-vis de 2018).

Les fabrications européennes de beurre ont été faibles en février et affichent dorénavant une baisse de 1% par rapport à l’an dernier sur les deux premiers mois de l’année. Les stocks seraient revenus à des niveaux plus normaux. Les exportations ont donc reculé en conséquence au 1er trimestre (-22%) largement compensées par une forte hausse des envois néozélandais (+30%). L’Inde a également accru ses expéditions (+72%) et se place dorénavant à la 4e place des exportateurs de beurre. Elle devance les États-Unis dont les exportations ont reculé de 3% et dont la production a cédé 2% en février et 4% en mars.

Remontée des cours de la poudre maigre

La cotation Atla de la poudre maigre est remontée lentement en avril pour dépasser début mai le seuil des 2.000 €/t (2.080 €/t, +40% par rapport à 2018), après avoir légèrement reculé en février et mars sous l’effet de la mise sur le marché des stocks d’intervention. Début 2019, le cours de poudre néozélandaise est repassé au-dessus du cours européen, conséquence de la forte baisse saisonnière de la collecte et des faibles stocks. Avec une hausse de 7% entre janvier et avril, à 2.270 €/t, l’écart s’est encore accru pour atteindre près de 20%. La tendance semble cependant être à la stabilisation des cours depuis mi-avril.

Ces hausses des cours sont la conséquence stocks réduits et de fabrications faibles dans les 3 grands bassins laitiers. Les fabrications de poudre de maigre ont été réduites dans l’UE (-5,4% par rapport à 2018 en janvier et février) mais aussi en Nouvelle-Zélande où les conditions météorologiques ont affecté la production laitière en mars. Aux États-Unis, elles ont enregistré un léger recul de 0,5% sur le 1er trimestre. Les exportations ont donc ralenti en février et mars, notamment à partir des États-Unis et de Nouvelle Zélande. L’Union européenne a continué à animer le marché international sur le 1er trimestre (+26%), écoulant les stocks d’intervention.

Mais les acheteurs restent attentistes, entre les incertitudes du Brexit et les interrogations sur l’avenir politique de l’Algérie, 3e importateur mondial de poudres de lait. En outre, les achats mexicains et chinois de poudres étatsuniennes ont été freinés par la hausse des droits de douane appliqués dans le cadre du conflit commercial qui les opposent aux États-Unis.

Fromages : hausse sur le marché mondial

En Europe, le cours du gouda (fromage ingrédient) est resté stable aux alentours de 3.000 €/t (+6% vis-à-vis de 2018) depuis le début de l’hiver comme celui de l’emmental (spécialité peu échangé) quasi-stable à 4.400 €/t. Avec des fabrications stationnaires sur les deux premiers mois, les fromages ont continué d’être privilégiés par les transformateurs européens, dans un contexte de recul de la production laitière et de mise sur le marché des stocks à l’intervention de poudres maigre. La valorisation du couple fromage-lactosérum s’est encore révélée plus attractive que celle du beurre-poudre. Les exportations européennes ont progressé de 2% / 2018 au premier trimestre, parallèlement à une demande européenne plutôt morose.

La production a diminué en Nouvelle-Zélande, en lien avec la baisse saisonnière accentuée cette année, et a légèrement reculé aux États-Unis sur au 1er trimestre (-0,5%). Les cours du cheddar en Océanie comme aux États-Unis poursuivent leur redressement depuis fin 2018, respectivement de +34% et +19% entre décembre 2018 et avril 2019, pour atteindre 3.800 €/t (+24%) et 3.830 €/t (+14%). Ces hausses sont à rapprocher des exportations dynamiques des deux pays au 1er trimestre (+11% chacun).

Cependant, les stocks étatsuniens ont de nouveau progressé depuis décembre 2019, se situant en mars 4 % au-dessus de leur niveau de 2018, conséquence d’un ralentissement de la consommation de fromages aux Etats-Unis.

Cours du lactosérum sous pression

L’ambiance haussière ne bénéficie pas à la poudre de lactosérum dont les cours sont sous pression, malgré des productions fromagères plutôt baissières dans les grands pays exportateurs. Ils ont perdu 19% entre janvier et avril aux États-Unis pour afficher 747 €/t, un niveau cependant toujours supérieur à celui de 2018 (+22%). La cotation en France a également perdu 5% depuis janvier, à 760 €/t (+10%).

Les exportations européennes affichent un recul de -6% au 1er trimestre 2019, celles des États-Unis, 2e exportateur mondial, une chute de 30%par rapport à l’an dernier. La demande de la Chine, premier client des Etats-Unis, s’est fortement réduite, conséquence de la baisse de production porcine due à la propagation de la Fièvre Porcine Africaine et du relèvement des droits de douane sur ce produit dans le cadre du conflit commercial qui oppose les deux pays. Malgré des fabrications réduites (- 15%), les stocks sont remontés en mars à leur niveau le plus élevé depuis février 2018.

La Chine tire le marché mondial

La Chine demeure le principal acteur sur les achats de produits laitiers en ce début 2019. Au cours des 3 premiers mois, ses importations ont bondi de 29% en poudres grasses, de 28% en poudre maigre, de 15% en lait liquide, de 20% en poudres de lait infantile et de 63% en crème. Seuls ses achats de beurre sont en recul (-21%) par rapport à des volumes importants début 2018.

D’après Tendances Lait et Viande (Idele)

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