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Friands de produits frais bio, les Wallons ont augmenté leurs dépenses de 40%

Signe que les habitudes des consommateurs changent petit à petit, chaque Belge a consacré 46 € aux produits frais bio en 2018, soit 6,50 € de plus qu’en 2017. C’est néanmoins sur les tables du sud du pays que l’on retrouve le plus ce type de produit, en témoigne l’incroyable hausse des dépenses des ménages wallons.

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Outre un panorama du paysage agricole bio wallon, Biowallonie dresse un état des lieux de la consommation de produits bio dans notre région. Et la structure d’encadrement de la filière de constater que l’attrait des consommateurs belges et wallons pour les produits bio poursuit son ascension. Pour preuve, la part de marché du bio ne cesse d’augmenter depuis 2008, de même que les dépenses des consommateurs.

760 millions pour le bio

Les dépenses totales des ménages belges pour les produits bio (alimentaires et non alimentaires) s’élevaient à 760 millions d’euros l’année dernière, soit une hausse de 15 % par rapport à 2017. Cette augmentation est nettement supérieure à l’accroissement de 1,1 % des dépenses pour les biens de grande consommation (aliments, boissons, produits de pharmacie et produits non alimentaires).

Biowallonie explique cette situation par une hausse de la consommation bio en Wallonie et par la fréquence d’achat moyenne qui augmente pour les produits bio (+1 acte d’achat par an) mais recule dans son ensemble (-4 actes d’achat par an).

Le Wallon dépense de plus en plus

La part de marché des produits alimentaires frais bio (y compris les produits surgelés et les produits d’épicerie comme les céréales, le riz, les pâtes sèches, le vin et la bière) ne cesse d’augmenter depuis 2008 et s’établit actuellement à 3,2 %, contre 2,8 % en 2017. En Région wallonne, cette part est plus importante et s’élève à 4,8 % (3,5 % en 2017). Elle a plus que triplé en 10 ans !

L’année écoulée, les dépenses pour les produits frais bio ont avoisiné les 522 millions d’euros, soit une augmentation de 18 % à l’échelle nationale. Des disparités sont néanmoins observées entre les régions. Ainsi, en Wallonie et en Région bruxelloise, les hausses sont respectivement de 40 % et 5 %. Au nord du pays, les dépenses se maintiennent par rapport à 2017. Entre 2009 et 2018, les dépenses bio ont doublé en Flandre et triplé en Wallonie.

L’alimentation d’origine végétale (pommes de terre, légumes et fruits) représente toujours la plus grande part des dépenses bio (40 %, contre 23 % en conventionnel) (figure 1). Les produits d’origine animale (viandes, poissons et œufs) s’adjugent 24 % des dépenses, contre 40 % dans la filière conventionnelle. Les parts allouées aux produits laitiers et aux céréales sont respectivement de 21 % (20 % en conventionnel) et de 12 % (9 % en conventionnel). Le vin et la bière représentent quant à eux 3 % des dépenses en bio (9 % en conventionnel).

Figure 1
: répartition des dépenses des ménages belges par catégorie de produits frais, en bio et en conventionnel, en 2018. (Biowallonie)
Figure 1 : répartition des dépenses des ménages belges par catégorie de produits frais, en bio et en conventionnel, en 2018. (Biowallonie)

L’éternel top 3 : lait, légumes et fruits

En considérant la population totale, chaque Belge a consacré, en moyenne, 46 € aux produits frais bio durant l’année 2018, soit 6,50 € de plus qu’en 2017.

Si l’on classe les dépenses alimentaires bio par catégorie de produits, les produits laitiers se retrouvent une nouvelle fois en première position, avec 9,54 € dépensés par habitant. Suivent les légumes (8,32 €/habitant) et les fruits (6,69 €/habitant). La viande et la volaille (5,69 €/habitant) et les œufs (2,61 €/habitant) terminent le top 5. Les substituts de viande et de produits laitiers peinent, quant à eux, à décoller et restent sous la barre de 1 €/habitant (figure 2 ).

Figure 2
: dépenses alimentaires bio par catégorie de produits (€/habitant) en 2017. (Biowallonie)
Figure 2 : dépenses alimentaires bio par catégorie de produits (€/habitant) en 2017. (Biowallonie)

En Belgique, la part de marché des produits frais varie fortement d’un produit à l’autre. Les trois catégories ayant la plus grande part de marché sont les substituts de viande bio (27 % du marché belge des alternatives végétariennes), les œufs bio (18 % des œufs consommés en Belgique) et les légumes bio (8,7 % des légumes consommés). À l’échelle wallonne, ce top 3 est identique.

95 % des Belges ont acheté bio

Depuis plusieurs années, la part des Belges achetant au moins une fois un produit bio dans l’année s’était stabilisée à 90 %, soit 9 Belges sur 10. En 2018, ce nombre est monté à 95 %. Comme en 2017, les familles qui achètent régulièrement bio (au moins une fois par semaine) représentent 11 % des acheteurs. Elles réalisent 60 % des dépenses bio.

Les légumes, les fruits et les produits laitiers constituent les denrées bio les plus achetées par les consommateurs. En effet, 71 % d’entre eux, soit presque 3 familles sur 4, ont acheté au moins une fois des légumes bio en 2018. La moitié d’entre eux a acheté au moins une fois des fruits et ils sont tout autant à avoir opté pour des produits laitiers. En quatrième position, on retrouve les œufs, achetés par un ménage sur 3. En cinquième position figurent les pommes de terre, acquises par une famille sur 5. Pain et viande ont été achetés par un peu moins d’une famille sur 5.

Le secteur de la pomme de terre affiche la plus forte croissance, relève Biowallonie. De 2005 à 2018, le nombre d’acheteurs a quadruplé.

Les magasins bio talonnent la grande distribution

Si les supermarchés classiques restent un des plus gros canaux de distribution des produits alimentaires bio avec 35 % du marché belge (figure 3), leur part diminue d’année en année puisqu’ils détenaient encore 49 % du marché en 2009. Cela peut s’expliquer par l’augmentation de l’offre en produits bio dans les magasins de type hard discount (Aldi ou Lidl). Ceux-ci s’adjugent 10 % du marché en 2018, contre 1 % seulement en 2009. Biowallonie note néanmoins une certaine stagnation pour ces acteurs, dont la part de marché se maintient au même niveau depuis 2016.

Figure 3
: canaux de distribution des produits alimentaires bio en Belgique en 2018 (en
% des dépenses). (Biowallonie)
Figure 3 : canaux de distribution des produits alimentaires bio en Belgique en 2018 (en % des dépenses). (Biowallonie)

Les magasins bio (y compris Bio-Planet) se situent juste derrière les supermarchés classiques, avec 33 % du marché, soit seulement 2 % de plus qu’en 2009. On retrouve ensuite les magasins de proximité/de quartier avec 14 % du marché. Loin derrière figurent les fermes et marchés de producteurs ainsi que les marchés avec respectivement 5 % et 3 % des parts restantes.

En Wallonie, la même tendance est observée. Les supermarchés (Bio-Planet inclus) s’adjugent 42 % des parts de marchés et sont suivis des magasins bio (30 %) et du hard discount (7 %).

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