Maraîchage: le concombre et melon de serre, surveiller attentivement l’oïdium et les acariens!

La récolte avance à raison de 2 à 3 passages par semaine pour éviter le grossissement excessif des fruits et le freinage de la production.
La récolte avance à raison de 2 à 3 passages par semaine pour éviter le grossissement excessif des fruits et le freinage de la production. - F.

Hormis quelques entreprises spécialisées, la culture du concombre et du melon en Wallonie concerne essentiellement les maraîchers orientés vers la vente directe ou en circuits courts.

Ces deux cultures sont installées sous serre maraîchère et permettent une alternative à la tomate en été.

Les champignons causant l’oïdium et les acariens qui se développent sur les feuilles des cucurbitacées sont favorisés par de hautes températures et une faible humidité relative.

Des plantes bien alimentées en eau supportent mieux les attaques des acariens et régénèrent mieux de nouvelles feuilles.

Le suivi de la culture

Les arrosages du concombre et du melon sont menés à des rythmes différents de ceux requis pour la tomate. Leur enracinement est plutôt superficiel alors que celui de la tomate est puissant et descend profondément dans le sol.

La conduite est menée sur une tige pour les plants francs et sur deux tiges pour les plants greffés sur variétés fortes.

Les variétés de concombre de type «hollandais» sont généralement parthénocarpiques (formation de fruits sans fécondation). En melons, au contraire, n'oublions pas la fécondation par les insectes.
Les variétés de concombre de type «hollandais» sont généralement parthénocarpiques (formation de fruits sans fécondation). En melons, au contraire, n'oublions pas la fécondation par les insectes. - F.

L’oïdium: agir dès les premiers symptômes !

Les sélectionneurs ont pu obtenir de beaux progrès quant à la résistance à la cladosporiose, aux virus CMV et CVYV et à d’autres maladies sur les variétés de concombres de type hollandais (long et non épineux) pathénocarpiques, mais de manière moins nette sur melons. Pour l’oïdium et le mildiou, les avancées sont significatives.

Malgré les avancées significatives vers davantage de tolérance des variétés, restons attentifs pour pouvoir intervenir dès les premiers symptômes sur feuille.
Malgré les avancées significatives vers davantage de tolérance des variétés, restons attentifs pour pouvoir intervenir dès les premiers symptômes sur feuille. - F.

Nous rencontrons néanmoins des signes plus ou moins marqués de présence d’oïdium sur le feuillage avec des conséquences ultérieures sur les fruits (déformations).

Nous savons que relever l’humidité relative dans la serre favorise l’oïdium dû à Sphaerotheca fuliginea, alors que les formes dues à Golovinomyces cichoracearum (anciennement Erisiphe) sont moins sensibles à ce facteur. Golovinomyces est la plus fréquente dans nos conditions de culture Il faut une observation au laboratoire pour distinguer ces deux espèces.

Il est intéressant d’envisager une protection fongicide dès les premiers symptômes, avec un des produits homologués pour cet usage, en bio et en conventionnel (voir www.fytoweb.be).

Notons que le soufre est toléré dans des cahiers de charge bio, il s’emploie de préférence quand la température est inférieure à 35ºC.

Les acariens: la prévention !

Les acariens tétranyques développent leurs populations à la face inférieure des feuilles et sont favorisés par des températures élevées, plus de 30ºC. Le bassinage des feuilles perturbe leur reproduction et limite de cette manière leur extension.

Plusieurs espèces se manifestent dans nos serres dont Tetranychus urticae (tétranyque tisserand), Tetranychus cinnabarinus (araignée rouge).

Le plus souvent, ce sont les taches chlorotiques – jaunissement – sur les feuilles qui attirent notre attention. En observant la face inférieure des feuilles, à l’aide d’une loupe, nous pouvons observer simultanément des œufs, des larves, des protonymphes, des deutonymphes et des adultes. Ce sont les piqûres à la face inférieure de la feuille qui provoquent la décoloration des deux faces de la feuille sur la zone couverte par la population d’acariens.

La présence des acariens est détectée par les premiers signes de chlorose sur feuille. Sur cette photo, l'attaque est forte et généralisée.
La présence des acariens est détectée par les premiers signes de chlorose sur feuille. Sur cette photo, l'attaque est forte et généralisée. - .

L'examen de la face inférieure de la feuille permet de confirmer ou d'infirmer la cause de la chlorose. Ici, les populations d'acariens (tétranyque tisserand) recouvrent toute la surface du limbe, seules les nervures ne sont pas complètement chlorosées.
L'examen de la face inférieure de la feuille permet de confirmer ou d'infirmer la cause de la chlorose. Ici, les populations d'acariens (tétranyque tisserand) recouvrent toute la surface du limbe, seules les nervures ne sont pas complètement chlorosées. - F.

Nous trouvons souvent des notes techniques recommandant de bassiner le feuillage pour réduire l’extension des populations d’acariens phytophages. Mais la lutte commence par une bonne élimination des déchets de culture en automne, un bon nettoyage des parois, piquets, supports en fin de saison et une surveillance des plants qui entrent dans la serre au printemps.

Il est possible d’apporter des acariens prédateurs qui jouent efficacement le rôle d’auxiliaires. Il existe aussi des produits homologués en culture conventionnelle.

F.

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