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À la ferme pédagogique de la Strée, accueil et animation sont le cœur de l’activité

La ferme de la Strée, à Froidthier, n’est pas une ferme laitière classique. C’est une ferme pédagogique au cœur du Pays de Herve où José Drouguet et sa compagne, Catherine Leroy, ont placé l’accueil des visiteurs au cœur des activités. La découverte des animaux de la ferme et la participation aux travaux agricoles sont proposées aux nombreux écoliers et personnes handicapées qui découvrent l’exploitation ainsi qu’aux occupants du gîte et des chambres d’hôtes aménagés à la ferme.

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C’est en 1977 que José Drouguet reprend la ferme laitière de ses parents, à Froidthier dans l’entité de Thimister-Clermont. Une ferme on ne peut plus classique à l’époque au Pays de Herve, avec une quarantaine de vaches, quelques cochons et 25 ha. L’exploitation n’évolue guère au fil des ans et vers l’an 2000, avec la nécessaire mise aux normes pour les citernes, se pose la question de la modernisation et même de la survie de l’exploitation. Sans aménagement, elle était condamnée à cesser ses activités. C’est Catherine, éducatrice spécialisée travaillant avec des personnes handicapées qui propose la création d’une ferme pédagogique. Pourquoi pas ? Contact est pris avec Accueil champêtre et un projet est élaboré…

Une ferme pédagogique et plus encore

Le projet de ferme pédagogique est mûri et développé durant 2 années avant de démarrer en 2005. Le succès est rapidement au rendez-vous. Le bouche-à-oreille fonctionne très bien, explique Catherine. Au départ, les enfants étaient accueillis au rez-de-chaussée de la maison, mais c’était petit, poursuit-elle. Comme le succès se confirmait au fil du temps, les exploitants n’hésitent pas à franchir une nouvelle étape. Et de taille puisque l’entièreté de l’exploitation est transformée. En 2009, l’ancienne étable des vaches est aménagée en salle pédagogique et une nouvelle étable pour les 40 vaches laitières (comme au début) est construite. L’aménagement de l’exploitation se poursuit au cours des années suivantes avec la transformation du fenil en gîte pour l’accueil de 5-6 personnes, tandis qu’une partie du corps de logis est transformée en chambres d’hôtes. Ces logements ouvrent leurs portes en février 2013.

La sécurité des bâtiments avant tout

La nouvelle étable des vaches – une stabulation libre sur caillebotis- a été conçue pour l’accueil des visiteurs et écoliers. La sécurité passe avant tout. Toutes les bêtes sont d’un côté de l’étable. Les visiteurs ne peuvent accéder qu’au couloir d’alimentation, à l’avant des animaux. Le jeune bétail est logé dans des box, à côté de la stabulation des laitières. Il reste à l’étable jusqu’au premier vêlage. Cela permet de mieux repérer les chaleurs mais surtout d’avoir des animaux dans l’exploitation lors des visites. Un hangar-fenil de grande capacité pour le stockage des balles de foin joint l’étable.

La traite est effectuée dans une salle de traite 1x7 postes. La production laitière est livrée à la laiterie. La production et les performances des laitières ne sont pas vraiment une préoccupation de l’éleveur. C’est l’accueil et l’animation des visiteurs qui constituent le cœur des activités.

Un autre bâtiment est adossé à l’étable. Moutons chèvres, porcs, volailles en tous genres y sont logés dans de nombreux box au milieu desquels les visiteurs peuvent circuler aisément. Tout comme l’étable des vaches, ces installations sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

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Bienvenue à tous

Les exploitants accueillent environ 1.200 enfants chaque année. La majeure partie d’entre eux a entre 2,5 ans et 10 ans et vient des écoles de la région. Mais grâce à la collaboration avec 2 centres de séjours en classes vertes – le castel Notre-Dame à Remersdael et les Fawes à Charneux-Herve –, les exploitants accueillent aussi des enfants de Bruxelles et d’un peu partout en Wallonie. « Une journée ou une demi-journée est consacrée à la découverte de notre ferme au cours de leur séjour en classe verte », explique José Drouguet. Les visites des écoles s’échelonnent surtout du carnaval à la Toussaint, avec un pic de fréquentation de Pâques à juin, juste au moment des récoltes des fourrages. « Nous faisons donc appel à une entreprise pour ces travaux, poursuit l’exploitant. Nous recevons aussi des visites d’enfants allant quitter la crèche ainsi que de personnes âgées venant de homes. Durant les vacances scolaires, 6 semaines de stage à la ferme sont aussi organi sées, avec au programme, des soins aux animaux, des bricolages et des activités culinaires. Des anniversaires sont aussi organisés à la ferme les mercredis et samedi après-midi. »

Le foin est stocké dans un hangar attenant à l’étable des vaches. Le foin est aisément distribué par les enfants ou les personnes handicapées en visite. Sa distribution ne nécessite pas d’outil comme ce serait le cas pour de l’ensilage.
Le foin est stocké dans un hangar attenant à l’étable des vaches. Le foin est aisément distribué par les enfants ou les personnes handicapées en visite. Sa distribution ne nécessite pas d’outil comme ce serait le cas pour de l’ensilage.

Accueil de personnes avec un handicap

En dehors des vacances scolaires, l’exploitation accueille aussi chaque semaine 7 groupes de 6 personnes handicapées accompagnées de leurs éducateurs. Ils viennent des institutions d’Andrimont et de Blegny. Certains viennent même de Loncin, sur les hauteurs de Liège. Ces enfants ou adultes moins valides viennent soigner les animaux (nourrissage notamment). « Pour eux, c’est une activité similaire à l’hippothérapie », explique Catherine. Une personne de la ferme les encadre en général. L’accueil de ces groupes s’accorde assez bien avec les visites scolaires.

Enfin les exploitants acceptent aussi les visites libres de familles, de grands-parents avec leurs petits-enfants. Il n’est pas rare que ces enfants soient déjà venus avec l’école, ajoutent nos hôtes.

Les diverses activités pédagogiques

Les activités de la ferme sont tout naturellement axées sur la découverte des animaux. En général, deux activités sont réalisées en matinée. J. Drouguet se charge de la traite d’une vache, à la main tandis que sa compagne fait découvrir les animaux de la ferme. À côté des animaux traditionnels -cochons, moutons (Texel et Hampshire), chèvres, lapins, cobayes, poules (Nègre-soie, barbu d’Uccle, Araucana avec leurs œufs verts), canards, oies, cailles et pigeons- les jeunes visiteurs peuvent aussi découvrir des animaux plus exotiques. Comme les 3 alpagas, le lama, un émeu, un nandou ou encore une truie laineuse « Mangalitza » d’origine hongroise. Les animaux sont aussi nourris par les écoliers. Très souvent la visite se termine par un tour en char à bancs, pour la plus grande joie des jeunes visiteurs.

Des stagiaires françaises

Avec tous les animaux à soigner et les visites à encadrer, le travail ne manque pas à la ferme. Pour les aider et assurer l’encadrement suffisant lors des visites, les exploitants accueillent régulièrement des stagiaires françaises depuis 12 ans. « Au départ, nous avons été contactés par une école du nord de la France qui recherchait des fermes pour les stages de ses étudiants. En Belgique, les étudiants des écoles d’agriculture ne recherchent pas des stages dans des fermes pédagogiques. Ils préfèrent des exploitations plus classiques et professionnelles », explique Catherine. Cette année, 8 stagiaires françaises, venus de toutes les régions (Vendée, Alsace…) ont fait escale dans leur ferme.

Gîte et chambres d’hôtes

Le gîte à la ferme et les chambres d’hôtes ont un taux d’occupation de l’ordre de 30 %. « Ce n’est pas suffisant mais pour l’instant, cela ne nous dérange pas car nous avons suffisamment de travail avec les activités pédagogiques », explique Catherine. Les chambres d’hôtes sont majoritairement occupées le week-end, ce qui nous convient parfaitement, poursuit-elle. La région, au cœur du Pays de Herve, à 15 km des Pays-Bas et à 20 km de l’Allemagne ne manque pas d’attrait. Et ces logements attirent un public désireux de séjourner dans une ferme active. Nombre de visiteurs profitent du cadre champêtre autour de l’exploitation. Ces activités d’hôtellerie ne manquent donc pas de potentiel mais seront développées plus tard, pour nous assurer un complément de revenus à la pension, lorsque nous ne nous occuperons plus des activités pédagogiques, déclarent nos hôtes.

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