Mitsubishi L200: pour bosser stylé

Si les Américains sont les spécialistes incontestés du pick-up « full size », les Japonais donnent depuis longtemps le « La » en matière de pick-up « 1 tonne ». Dans le cas du L200, ce sont 40 ans d’expérience qui sont mis à profit pour le développement de cette génération 6.

Pas sage

Pour parler du design d’abord, Mitsubishi avoue en toute transparence avoir été sérieusement bousculé dans ses habitudes (comme tant d’autres concurrents d’ailleurs) par le succès insolent que rencontre le Ford Ranger depuis son renouvellement en 2012. Il se vend en effet en Europe deux fois plus de Ranger que du plus proche poursuivant.

Pour Mitsu, ce succès repose notamment sur le look très expressif du Ford, qui – avec la fiscalité avantageuse, bien sûr – a contribué à convaincre au-delà de la clientèle ayant un réel besoin professionnel d’un pick-up. D’où le changement radical du style du L200. De très (trop ?) sage, il devient l’un des plus extravertis de la catégorie et, à notre avis, ça lui va très bien.

L’habitacle change en revanche très peu, si ce n’est par l’intégration plus harmonieuse du nouveau système multimédia et de quelques boutons de commandes, par plus de petits espaces de rangement, et surtout par de nouveaux sièges offrant un excellent maintien.

Tout change

Techniquement par contre, tout change. Le châssis et les freins ont été renforcés, l’amortissement est revu avec entre-autres 6 lames à l’arrière au lieu de 5, les angles spécifiques de franchissement progressent et, surtout, le L200 reçoit un nouveau moteur et de nouvelles boîtes, qui lui permettent de répondre aux strictes normes d’émissions Euro 6d-Temp. Le turbo diesel 2.5 180 ch est donc remplacé par un 2.2 150 ch, associé à une boîte manuelle 6 rapports ou à une boîte auto 6 rapports également, contre 5 auparavant.

Sur le plan de « l’outillage », Le L200 reçoit en série une transmission 4x4 unique dans la catégorie (voir encadré), la boîte courte et le verrouillage de différentiel arrière. Enfin sur le plan de la sécurité, en plus d’équipements déjà habituels comme le contrôle de stabilité d’une remorque, le freinage automatique d’urgence, etc., le L200 est le premier du segment à recevoir une surveillance d’angle mort et une surveillance de trafic arrière. Tout cela sera donc de série au lancement, mais le constructeur proposera d’ici quelques mois une version plus « basique ».

Sur la route, le Mitsubishi L200 ne déçoit pas. Configurée pour respecter les normes d’émission, la mécanique délivre certes ses 150 ch sans trop se presser (surtout avec la boîte auto), mais cela ne se ressent vraiment que lors des relances à vitesses autoroutières et, plus important, l’effet est bien réel sur la conso : d’un peu plus de 8 l/100 km à vitesse stabilisée, à 13 l/100 km en conduite tout-terrain. Bons scores !

Enfin l’insonorisation est très honnête et le confort, évidemment sautillant à vide, se fait plus qu’acceptable dès que la benne est chargée d’une centaine de kilos. Bref, Mitsubishi signe ici un nouveau L200 qui ne perd pas son statut d’excellent outil de travail, qui soigne un peu plus le confort au quotidien et la sécurité, qui consomme moins et qui, surtout, a une gueule d’enfer ! Nous avons aimé.

Laurent Zilli