Willy Borsus: «L’agriculture est un pilier de l’économie que nous devons soutenir»

En visite chez Caroline (à gauche) et Cécile (au centre) Schalenbourg, Willy Borsus a affirmé vouloir « être fréquemment sur le terrain  pour écouter les demandes des agriculteurs et ainsi apporter des réponses concrètes aux problèmes qu’ils rencontrent ».
En visite chez Caroline (à gauche) et Cécile (au centre) Schalenbourg, Willy Borsus a affirmé vouloir « être fréquemment sur le terrain pour écouter les demandes des agriculteurs et ainsi apporter des réponses concrètes aux problèmes qu’ils rencontrent ». - J.V.

Profitant de sa première visite officielle – chez Caroline et Cécile Schalenbourg, agricultrices à Haneffe (province de Liège) – Willy Borsus a exposé ses priorités pour le secteur agricole wallon. Son ambitieux programme s’articule autour de quatre axes majeurs qui le guideront tout au long de la législature, soit jusqu’en 2024. « Ces quatre axes tiennent compte des difficultés que rencontrent les éleveurs et cultivateurs wallons mais aussi de la diversité de l’agriculture régionale », précise-t-il d’emblée.

Augmenter le revenu agricole

Le ministre souhaite, en premier lieu, ramener du revenu dans les fermes. « Pour ce faire, il faut accroître la valeur ajoutée des productions agricoles. Transformer le lait en fromage, les céréales en farine, découper ses propres carcasses… génèrent une plus-value non négligeable. Il faut donc soutenir la transformation à la ferme. »

Sur ce point, Willy Borsus compte mobiliser le secteur public et voir comment il peut répondre aux problèmes pratiques rencontrés sur le terrain. Et ce, que ce soit pour les filières viandeuse, laitière, végétale, bio, conventionnelle… « Toutes les formes d’agriculture demandent autant d’attention les unes que les autres. »

Soutenir les filières « déficitaires »

Certaines filières, trop peu présentes en Wallonie, seront davantage soutenues et développées. « Nous ne produisons pas suffisamment de viande ovine, de légumes ou encore de chanvre. La Wallonie importe donc ces denrées pour répondre à la demande des consommateurs et entreprises. Et ce ne sont là que quelques exemples parmi d’autres. »

« Toutes les formes d’agriculture demandent autant d’attention les unes que les autres. »

Une situation que le ministre ne veut plus voir perdurer. Ainsi, en concertation avec tous les acteurs du secteur (centre de recherche, fédérations agricoles, coopératives…), il souhaite identifier et soutenir les filières concernées.

Valoriser les produits wallons, aussi à l’export

Troisième point du programme : la valorisation des produits agricoles wallons au sein même de la Région. « Pourquoi aller chercher ailleurs ce que l’on produit chez nous ? », s’interroge le ministre qui souligne également « la qualité de nos productions végétales et animales ». Son administration s’attellera donc à faire connaître et aimer les produits wallons, en misant sur le commerce de proximité (magasins à la ferme, épiceries locales, coopératives…)

« Les agriculteurs wallons présentent un niveau de compétence très élevé. Il ne faut pas en rougir mais bien en tirer parti. »

Cet axe se décline aussi en une version « internationale ». « Dans plusieurs domaines, les agriculteurs wallons présentent un niveau de compétence très élevé. Il ne faut pas en rougir mais bien en tirer parti. » Comment ? En étant présent à l’exportation. Le Commerce extérieur faisant partie des attributions du ministre Borsus, l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex) a déjà été chargée de soutenir prioritairement la valorisation des produits agroalimentaires wallons.

Simplifier les démarches administratives

Attendue par les agriculteurs, maintes fois annoncée par les gouvernements successifs, la simplification administrative figure parmi les priorités du nouveau ministre. Celui s’est engagé à passer en revue toutes les formalités administratives avec les secteurs concernés en vue d’identifier celles qui peuvent être simplifiées.

À ce sujet, les agriculteurs wallons sont d’ailleurs invités à contacter son cabinet afin de lui faire part des difficultés majeures qu’ils rencontrent.

J.V.

Réconcilier agriculteurs et consommateurs

Willy Borsus a encore pour ambition et délicate tâche de réconcilier les agriculteurs et les citoyens. « La distance actuelle entre ces deux « mondes » s’explique par un manque de connaissance. Mais d’un côté comme de l’autre, je ressens une volonté de communiquer, de s’intéresser à l’autre. Il faut maintenant retisser les liens qui ont disparu », détaille-t-il.

Et d’ajouter : « Il est essentiel que les agriculteurs soient valorisés à leur juste valeur et que les consommateurs le reconnaissent ! ».

Le direct

Le direct