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États-Unis et Japon: un mini-accord commercial, très agricole

En pourparlers depuis plusieurs mois, le Japon et les États-Unis ont signé le 25 septembre le premier volet d’un accord de libre-échange ouvrant en particulier le marché japonais aux produits agroalimentaires américains, viande de bœuf et de porc en tête.

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Le président américain, Donald Trump et le Premier ministre japonais, Shinzo Abe ont signé le 25 septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, un mini-accord commercial, qu’ils négociaient depuis le mois d’avril, portant en particulier sur les produits agricoles mais pas encore sur le secteur automobile comme le souhaitait le Japon.

C’est la « première étape d’un formidable nouvel accord commercial, et dans un avenir plutôt proche, nous devrions aller plus loin », a annoncé Donald Trump. Néanmoins, a précisé Shinzo Abe, « aucun tarif douanier supplémentaire ne sera imposé » sur les automobiles japonaises le temps des négociations. En échange de la baisse des droits de douane frappant les produits agricoles américains, en premier lieu le bœuf et le porc, le Japon exigeait l’engagement de l’administration américaine qu’elle n’infligerait pas de tarifs douaniers de 25 % sur ses exportations de voitures.

De réductions tarifaires sur 7,2 Mrd $ d’exportations agricoles

Cet accord était attendu avec impatience par les agriculteurs aux États-Unis. Le Japon est déjà le troisième marché d’exportations pour les produits agricoles des États-Unis malgré des droits de douane moyens de 17,3 % sur les produits agricoles américains. Sur les 14,1 Mrd $ de produits agroalimentaires américains exportés au Japon en 2018, 5,2 Mrd $ étaient déjà exemptés de tarifs douaniers. Avec ce nouvel accord, ce sont l’équivalent de 7,2 Mrd $ supplémentaires qui sont concernés par un allégement des tarifs douaniers.

Tokyo réduira progressivement ses droits de douane sur le bœuf frais et congelé, ainsi que le porc frais et congelé. Les droits de douane sur le bœuf notamment passeront de 38,5 % à 26,6 %.

Les droits de douane seront éliminés immédiatement sur plus de 1,3 Mrd $ de produits agricoles américains dont les amandes, les myrtilles, les airelles, les noix, le maïs sucré, le sorgho céréalier, les brocolis ou encore les pruneaux. Les droits de douane seront progressivement éliminés sur le vin fromages et le lactosérum, l’éthanol, la volaille congelée, le porc transformé, les cerises fraîches, les abats de bœuf, les pommes de terre surgelées, les oranges ou les produits à base d’œuf. Et des quotas d’importations tarifaires, à un taux généralement nul, seront fixés pour le froment, les produits à base de blé, le malt, le glucose, le fructose, la fécule de maïs et de pomme de terre.

Autre objectif: concurrencer l’UE

Côté américain, les tarifs douaniers seront levés ou réduits sur 40 Mio $ d’importations notamment les figues, le thé vert ou la sauce de soja. Les États-Unis ont également accepté de modifier leur contingent tarifaire mondial de l’OMC pour l’ouvrir plus largement aux importations de bœuf japonais. L’accord prévoit également que soient éliminées ou réduites les taxes sur les importations de certains biens industriels japonais, comme les turbines à vapeur ou les vélos.

En 2018, les États-Unis ont accusé avec le Japon un déficit commercial de 56,8 Mrd $. Le Japon a notamment exporté pour 51 Mrd $ de voitures. Sur ce dossier les discussions vont se poursuivre entre Washington et Tokyo.

Les producteurs de porcs américains, qui exportent 25 % de leur production, ont vendu pour 1,6 Mrd $ au Japon en 2018 et les exportations de bœuf américain ont atteint 2 Mrd $ soit environ un quart de leurs exportations totales.

Le secrétaire américain à l’Agriculture, Sonny Perdue juge que cet accord permettra aux producteurs américains de concurrencer plus efficacement les pays qui bénéficient actuellement de tarifs préférentiels sur le marché japonais ». L’UE en premier lieu, qui a signé en 2018 un accord commercial avec le Japon en 2017.

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