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Seulement 5 à 10% du potentiel de biogaz actuellement exploités en Belgique

Environ 5 à 10% du potentiel de biogaz est actuellement exploité en Belgique. Or, utiliser tous les flux de biomasse disponibles sur le territoire permettrait d’atteindre une production de 15,6 TWh par an, selon Valbiom, ASBL wallonne œuvrant à la valorisation de la biomasse. Pour elle, la transition énergétique passe notamment par le déploiement du gaz vert. Mais donc aussi par le développement d’une filière de biométhanisation dans le pays.

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Selon une récente étude du bureau de consultance européen spécialisé dans les énergies durables Navigant, un quart du gaz consommé actuellement en Europe pourrait être remplacé par une solution renouvelable. Il est ainsi possible de produire annuellement plus de 120 milliards de m3 de biométhane et d’hydrogène vert à travers le continent.

Alors que la transition vers un futur neutre en carbone est engagée et que la Belgique planche sur la version finale de son Plan national Energie-climat (PNEC), le pays a les cartes en main pour faire du biométhane un allié important dans cette transformation majeure, estime Valbiom. L’asbl profite donc de ces «Rencontres de la biomasse», organisées à Liège entre futurs investisseurs, agriculteurs, décideurs politiques, industriels et biométhaniseurs, pour mettre en avant ce gaz vert, un vecteur énergétique à haut potentiel.

Ce potentiel de biogaz pourrait en effet représenter un apport significatif aux objectifs du PNEC tant en énergie renouvelable qu’en émissions de gaz à effet de serre. Il peut représenter plus de 80% du chemin à parcourir, souligne l’association. «A l’heure actuelle, en Belgique, nous exploitons environ 5 à 10% du potentiel de biogaz. Utiliser tous les flux de biomasse disponibles sur notre territoire permettrait d’atteindre une production de 15,6 TWh par an», situe Matthieu Schmitt, son chef de projet biométhanisation.

Le biogaz peut ainsi être valorisé soit en électricité et chaleur via des modules de cogénération, soit être épuré en biométhane pour être, par exemple, injecté dans les réseaux de gaz naturel existants. Dans ce cas, le rendement délivré par le producteur s’élève à plus de 90% de l’énergie produite, le gaz peut être stocké en grande quantité pour faire face à l’intermittence des énergies éoliennes et solaires et le réseau est existant et offre des capacités de transport importantes, appuie Valbiom. Selon l’ASBL, en Wallonie, le gisement pourrait par exemple représenter plus de 40% du gaz de distribution. Cependant, on ne peut produire de biométhane sans le développement d’une filière adéquate, prévient-elle. Et l’agriculture a un grand rôle à y jouer, d’après Valbiom, puisqu’elle possède 80% des gisements. A ses yeux, les agriculteurs sont potentiellement les premiers moteurs de cette transition et la biométhanisation et le biogaz constituent «le pivot central de la future économie circulaire du monde rural». La biométhanisation apportera de la résilience aux exploitations agricoles en besoin de diversification, vante l’association, tout en contribuant de manière importante au restockage de carbone dans les sols et au recyclage de nombreux résidus.

(Belga)

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