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Sortie du Royaume-Unie de l’UE: des négociations rapides sur un accord de libre-échange

La présidente de la Commission européenne prévient le Premier ministre britannique que le délai de 11 mois prévu pour négocier la relation post-Brexit entre l’UE et le Royaume-Uni est extrêmement court. Les États-Unis aussi espèrent rapidement entamer – et conclure – des négociations avec Londres sur un accord de libre-échange.

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La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen accompagnée de Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE, a rencontré à Londres le 8 janvier le Premier ministre britannique Boris Johnson pour faire le point sur l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’UE et aborder la question de leur future relation commerciale.

L’occasion pour Ursula von der Leyen, de mettre à nouveau en garde le locataire de Downing Street concernant le délai très court – 11 mois – dont le Royaume-Uni et l’UE disposeront, à partir de février, pour négocier leur relation post-Brexit. L’UE est « prête à concevoir un nouveau partenariat avec des droits de douane nuls, des quotas nuls, un dumping nul », a déclaré la présidente de la Commission de Bruxelles. Mais, a-t-elle prévenu, sans extension de la période de transition » post-Brexit, il ne sera pas possible d’obtenir un accord sur chaque aspect de cette future relation qui doit couvrir le commerce, la sécurité, les affaires étrangères, les relations culturelles, les transports ou encore le domaine de la pêche.

La période de transition post-Brexit et de négociation de la relation stratégique entre le Royaume-Uni et les Vingt-sept commencera le 1er février, lorsque les parlements britannique et européen auront ratifié l’accord de retrait acté en octobre.

La Croatie qui vient de prendre pour les six prochains mois la présidence du Conseil de l’UE estime que le commerce et la pêche doivent constituer les deux domaines prioritaires qui devront faire l’objet d’un accord d’ici fin 2020.

Les USA sont aussi dans les starting-blocks

Les États-Unis espèrent également pouvoir débuter très rapidement après le retrait du Royaume-Uni de l’UE des négociations pour un accord commercial bilatéral. Le négociateur en chef en matière agricole du représentant américain au commerce, Gregg Doud, affirme que cela se fera très rapidement. « Je pense que les gens seront étonnés de la rapidité avec laquelle nous pourrons démarrer les négociations avec le Royaume-Uni lorsque cette occasion se présentera », souligne-t-il dans le Podcast du Farm Journal. Et de préciser : « Nous avons déjà passé en revue avec le Congrès les objectifs de négociation, ce qui constitue en quelque sorte les discussions préalables. »

Pour le principal syndicat agricole britannique, la NFU (National Farmers’ Union) l’essentiel sera d’examiner tous « les futurs accords commerciaux et de s’assurer que nous ne permettons pas l’importation de denrées alimentaires qui seraient illégales pour nos agriculteurs ». Pour cela, elle demande qu’une commission sur les normes alimentaires soit mise sur pied.

L’ombre de la politique agricole commune

Le Royaume-Uni va « se débarrasser de l’ombre de la pac » après 2020, s’est félicité Theresa Villiers, secrétaire d’Etat du Royaume-Uni à l’Environnement, à l’Alimentation et aux Affaires rurales, lors de la conférence agricole d’Oxford le 8 janvier. Une fois sorti de l’UE, le Royaume-Uni prépare un nouveau système « plus simple et plus équitable » de soutien des agriculteurs qui seront rétribués pour des actions en faveur de l’environnement et du climat « basé sur le principe de l’argent public pour les biens publics ».

Entre les deux, la transition commencerait dès 2021 : « Nous commencerons alors à réduire les paiements directs de manière équitable et progressive », a précisé Theresa Villiers. Un financement de 2,85 milliards de livres (3,46 Mrds €) va être débloqué pour soutenir le secteur agricole jusqu’en 2022 (2,06 Mrds € en 2020-2021 et 1,4 Mrds € en 2021-2022) afin de maintenir les paiements directs au même niveau qu’en 2019 et complétait le financement de l’UE pour les projets de développement rural que les agriculteurs recevront jusqu’en 2023 au plus tard.

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