Au potager : le semis précoce d’oignons à replanter au printemps
La production d’oignons au potager peut prendre diverses formes. Parmi celles-ci, le semis très précoce d’oignons, en couche ou sous serre, permet d’obtenir des plants qui seront replantés en plein air au printemps. La production donnera des bulbes de gros calibre, un peu à l’image de la technique employée pour les poireaux.
Les types de production d’oignons au potager sont nombreux : le semis dense d’oignons blancs peut produire des petits oignons à confire, le semis en pleine terre en mars ou début avril peut donner des oignons blancs ou de couleur de conservation, le semis de fin d’été permet l’obtention d’oignons à récolter en bottes au printemps (type Vaugirard). Les plantations de bulbilles sont des techniques fréquentes également en potagers pour obtenir des oignons de gros calibre à récolter en fin d’été.
Le semis précoce d’oignons à replanter au printemps est autre technique qui fait l’objet de cet article.
Les variétés blanches, jaunes, rouges…
Les oignons blancs « à confire » sont semés d’une manière presque identique à celle décrite ici pour la pépinière. Mais nous ne transplantons pas et laissons grossir les bulbes sur place jusqu’à l’obtention du calibre souhaité.
Les oignons blancs peuvent également être cultivés comme décrit ici, pour une récolte et consommation directe, sans longue conservation. Cela permet de se rattraper dans le cas où nous aurions raté le semis à la fin août ou début septembre des oignons de type Vaugirard.
Les oignons de couleur, jaunes et rouges notamment, conviennent bien pour une longue conservation. De nombreuses variétés sont disponibles, dont des hybrides. Parmi les variétés classiques, nous avons aussi « Jaune paille des vertus », « Rouge de Brunswick », « Rouge de Florence », « Rouge de Huy », « Rijnsburger », entre autres.
Bien préparer le sol
Pour un semis précoce, nous choisissons un espace de semis dans une couche ou une serre. Le sol doit être décompacté mais ne pas être foisonné (le volume ne doit pas augmenter). Concrètement, le sol sera ameubli sur une profondeur d’une quinzaine de cm et sera ensuite raffermi par un tassement à la planche ou au rouleau.
Nous ratissons la surface à semer pour enlever les mottes de terre de la surface à semer.
Il est aussi possible de réussir de beaux semis en optant pour une terrine.
Enfin, une autre manière de travailler consiste à semer 3 à 4 graines par mini-motte pressée, en s’inspirant de la technique développée pour la salade de blé (mâche).
Semis, tassement et arrosage !
Les sillons sont séparés de 15 cm environ, en laissant un écartement plus large tout les 1,2 m pour permettre le passage du jardinier lors des futures opérations de désherbage.
Les sillons sont peu profonds : environ 1 cm. Nous semons 1 à 2 graines par cm de ligne. Le recouvrement se fait avec le dos du râteau pour n’amener que de la terre fine.
Le tassement se fait ensuite avec le râteau ; cette opération est très importante pour obtenir un contact franc entre les semences et le sol.
Ensuite, nous arrosons et maintenons la fraîcheur en répétant les arrosages jusqu’à la levée. Il est important que le processus de germination ne subisse aucune interruption.
La levée peut être observée, 10 à 20 jours après le semis, selon la température.
La replantation en pleine terre, 10 à 12 semaines après le semis
L’emplacement à réserver à cette production dans le potager doit varier dans le temps en respectant une rotation longue : au moins 6 ou 7 années avec d’autres espèces de la famille des alliacées. C’est très important pour les maladies comme la pourriture blanche (Sclerotium cepivorum).
Quand les plants auront 3 vraies feuilles en plus du fouet qui est la feuille cotylédonaire, nous pouvons prévoir l’arrachage dans la pépinière et la plantation en pleine terre. N’oublions pas d’arroser copieusement la veille de l’arrachage pour faciliter celui-ci. Nous serons environ 2 mois et demi à 3 mois après le semis.
Nous plantons alors tous les 8 cm dans la ligne, en espaçant les lignes de 25 cm, pour obtenir une densité de près de 50 plantes par m². Nous enfonçons les plants en veillant à ne pas retourner les racines vers le haut. Le bulbe naissant est positionné juste sous le niveau du sol.
Dans le cas des mini-mottes à 3 plantes par mottes, nous les plantons à 25 cm entre mottes, la densité globale d’oignons est donc presque la même par m². Les oignons se gênent en peu en apparence, mais le grossissement reste très correct, notamment parce que le stress de plantation est très réduit. Un autre avantage est la facilité des binages dans le rang.
