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Epandage en prairie: la saison commence…

Les premiers épandages de lisier et assimilés vont commencer. Le PGDA prévoit cependant quelques conditions à respecter en situation hivernale. Le respect de ces règles contribue, par ailleurs, à une meilleure valorisation des matières fertilisantes et à une diminution des pertes dans l’environnement.

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En prairie, les épandages de fertilisants organiques à action rapide – tels que les lisiers, les purins et autres fumiers mous – sont à nouveau autorisés depuis le 16 janvier. Les épandages de fumiers et de composts sont, quant à eux, autorisés toute l’année en prairie, à l’exception, en zone vulnérable, d’une période de 6 semaines, du 1er octobre au 15 novembre inclus.

Conditions d’épandage

Qu’il soit organique ou minéral, l’apport d’engrais doit également respecter certaines conditions fixées par le PGDA. Tout épandage doit être réalisé à plus de 6 mètres des cours d’eau, étangs, ou autres eaux de surface. Le sol doit être portant, bien ressuyé, non enneigé ou non gelé. Une exception est toutefois d’application puisque les épandages de fumiers (sauf ceux de volailles) et composts sont autorisés sur sol gelé pour toute parcelle située hors zone vulnérable. Précisons que pour l’Administration, toute surface recouverte d’un voile blanc neigeux est considérée comme enneigée. Un sol est dit gelé si la température mesurée à la surface est négative pendant au minimum 24 h sans discontinuité.

À côté de ces considérations légales, il existe également quelques recommandations agronomiques qui favorisent une bonne valorisation des fertilisants organiques à action rapide par le couvert prairial. Ainsi, il est préférable d’épandre quand le temps est couvert et pluvieux. Il est également conseillé de réaliser cette opération par vent faible et quand les températures sont fraîches. Le respect de ces bonnes conditions peut réduire les pertes d’azote par volatilisation et les nuisances liées à l’épandage de ces matières organiques.

Apports maximaux autorisés

En prairie, les quantités épandues durant la seconde quinzaine de janvier ne peuvent pas dépasser 80 kg N/ha pour les apports d’azote organique à action rapide, soit environ 18.000 litres de lisier de bovins (teneur de 4.4 kg N/t). Du point de vue agronomique, les besoins de la prairie durant cette période ne justifient pas d’épandages plus importants. Sur base annuelle, la fertilisation organique ne peut excéder 230 kg N/ ha en tenant compte des restitutions au pâturage. La quantité maximale d’azote pouvant être apportée sur l’exploitation en prairie est fixée à 350 kg N/ha en apports organiques et minéraux.

Choisir le bon moment !

Les essais réalisés en Haute Ardenne par Agra-Ost sur l’application de lisier en prairie ont démontré l’importance de la date d’épandage. Comme pour tout fertilisant à action rapide, il est préférable de faire coïncider les premiers apports avec le démarrage de la végétation. En effet, à cette période, les fournitures en azote du sol sont trop faibles pour combler les besoins de la prairie. Par la suite il est recommandé d’appliquer une nouvelle fraction à chaque étape d’exploitation de la prairie. Celle-ci aidera le couvert à reprendre sa croissance. Par conséquent, seuls les apports durant les périodes de croissances sont utiles. En dehors de ces périodes, l’azote épandu ne sera pas assimilé par la prairie et sera définitivement perdu.

Enfin, les apports de fumiers et de composts, qui sont des engrais plus lents à se décomposer dans le sol, améliorent les fournitures d’azote, de phosphore et de potassium du sol sur le long terme. Ils peuvent être apportés en une seule application (15 t/ha/an). Toutefois, il est déconseillé d’épandre du fumier frais à la sortie de l’hiver, au risque d’étouffer la prairie. Un fumier composté sera par contre bien valorisé tout au long de l’année.

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Quel matériel utiliser ?

Le matériel utilisé en prairie doit avant tout préserver l’herbe. Il existe des injecteurs à faible profondeur spécifiquement développés à cette fin. À disques ou à patins, ces outils tracent de fins sillons dans lesquels ils déposent le lisier à l’aide de manchons en plastiques. Les systèmes de dépôt en surface, sous une hauteur d’herbe de 2 à 3 cm, conviennent également. Enfin, il faut rappeler que depuis le 1er janvier 2015, l’épandage de lisier « sous forme de gerbe vers le haut », via une buse palette classique (non inversée) est interdit pour les tonneaux de plus de 10.000 litres.

Pour davantage d’informations sur le calendrier d’épandage ou sur la fertilisation de vos prairies, il est possible de contacter Protect’eau mail à info@protecteau.be ou consultez la page www.protecteau.be.

D’après Protect’eau

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