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Chant du coq et fumier reconnus «patrimoine sensoriel» en France

Alors que l’Assemblée nationale française a voté un texte consacrant en droit français la notion de « patrimoine sensoriel » des campagnes, la Fugea se réjouit de cette « avancée » et demande une initiative semblable en Wallonie.

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L’histoire du coq Maurice a fait beaucoup jaser en France et même au-delà des frontières de l’Hexagone. Le gallinacé et ses propriétaires, vivant sur l’Ile d’Oléron, avaient été visés en 2019 par une plainte pour trouble anormal du voisinage de la part de leurs voisins retraités, excédés par le chant trop matinal de l’animal. Le tribunal correctionnel de Rochefort (Charente-Maritime) avait finalement rejeté en septembre dernier la plainte et imposé aux plaignants le versement de 1.000 euros de dommages et intérêts.

Mais l’histoire, symbole des tensions qui peuvent exister entre ruraux et néo-ruraux, n’est pas isolée: des histoires de canards qui caquètent, de cloches qui sonnent, de grenouilles qui coassent et des cigales qui stridulent trop fort sont remontées jusqu’aux prétoires ou, à tout le moins, ont atterri sur les bureaux des commissariats de police.

Ce jeudi 30 janvier, l’Assemblée nationale française a voté en faveur d’une proposition de loi instaurant, dans le code français de l’environnement, la notion de «patrimoine sensoriel». L’idée est de protéger, au nom de ce patrimoine, certains bruits (d’animaux) et odeurs (de fumier par exemple) liés à la vie à la campagne.

Une initiative saluée par la Fugea. Le syndicat agricole wallon demande aux responsables politiques de s’inspirer de l’exemple français «afin de poser un geste fort envers le monde agricole.» «Il est primordial que les herbivores qui pâturent, le travail de la terre nourricière et les chants de coqs puissent continuer à animer nos campagnes rurales et que nos fermes à taille familiale puissent continuer à les structurer», estime la Fugea. «Les bruits et odeurs issus du travail agricole sont des réalités des zones rurales qui ne sont pas toujours bien accueillies par le citoyen. Pourtant, de nos jours, il faut s’en réjouir et les percevoir comme des signaux salutaires qu’un agriculteur est toujours en activité près de chez soi», insiste la Fugea. Il est vrai que le nombre d’exploitations agricoles ne cesse de diminuer en Wallonie et en Belgique: depuis 1980, leur nombre a reculé de près de 70%, soit un rythme de -2,5% par an en moyenne.

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