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Mesures de soutien européennes pour le secteur laitier:à quand une régulation structurelle de la production ?

Le secteur laitier est particulièrement touché par la crise actuelle et la situation économique des fermes laitières est fragilisée. La Commission européenne a annoncé le 22 avril différentes mesures pour soutenir cette filière (et d’autres secteurs). La Fugea regrette qu’aucune mesure spécifique de réduction de la production pour le marché laitier n’ait été annoncée.

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La crise actuelle n’épargne pas le secteur agricole et le secteur laitier est particulièrement touché. Pour les

industriels, les conséquences sont multiples et varient en fonction des laiteries (pertes de débouchés, problèmes logistiques, etc.). Les éleveurs sont alors utilisés comme variable d'ajustement : ils doivent diminuer leur production tout en acceptant un prix à la baisse. La situation est donc tendue, voire insoutenable

financièrement pour de nombreuses exploitations. Depuis un mois, la Fugea tire la sonnette d’alarme et appelle une réponse politique et collective pour soutenir nos agriculteurs.

La Commission européenne a annoncé le 22 avril plusieurs mesures pour soutenir le secteur agricole en cette

période de crise sanitaire. Le secteur laitier est directement concerné :

– des aides au stockage privé ont été validées (et concerne aussi le secteur des fleurs, pommes de terre et viande). Concrètement, des volumes de lait pourront être retirés des marchés et stockés (sous forme lait en poudre, fromages, beurre) pour une période minimum de 2-3 mois et maximum 6 mois;

– une dérogation aux règles du droit de la concurrence a été acceptée (comme pour les secteurs des fleurs et des pommes de terre). Les opérateurs des filières pourront prendre des mesures pour s’entendre sur la production.

Pour ladite fédération, ces mesures de gestion des marchés ont tardé à être annoncées, révélant le manque de réactivité de l’Union européenne face aux crises. Surtout, elle regrette qu’aucune mesure spécifique de réduction de la production pour le marché laitier n’ait été annoncée.«Une aide à la réduction volontaire doit être envisagée.

En 2016, en pleine crise laitière, c’est cette mesure qui avait permis de rééquilibrer le marché. Son succès avait entrainé une petite réduction des volumes de lait pour un impact majeur sur le prix payé aux producteurs. A l’inverse, les mesures d’aides au stockage privé ou de dérogation aux droits à la concurrence n’avaient eu que peu d’effets. Elle demande donc à la Commission de s’inspirer des leçons du passé pour gérer la crise actuelle.

A plus long-terme, la future devra intégrer des mesures structurelles pour réguler le marché européen du lait (et des autre secteurs). Des instruments efficaces d’anticipation et de gestion de crise doivent aussi être implémentés. Depuis de trop nombreuses années, les éleveurs laitiers sont victimes de la situation des marchés et de leur instabilité. Cette situation doit cesser au risque de voir nos fermes laitières disparaitre. En outre, la transition du modèle agricole, réclamée par de nombreux acteurs, ne pourra s’effectuer sans garantir un prix stable et rémunérateur aux producteurs.

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