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Stocks de pommes de terre au 1er avril: la pandémie du Covid-19 sème la confusion!

Quelque 40 % de la récolte initiale étaient encore en stock au 1er avril, soit 1,71 million de tonnes (Mt), dont 540.000 tonnes libres. Domination absolue de Fontane, Bintje se dégage.

Temps de lecture : 4 min

L évaluation des stocks en cours de commercialisation reste un élément de première importance pour appréhender l’évolution des marchés. Pour ce faire, une enquête est menée dans le cadre du Centre pilote par la Fiwap, le Carah et Inagro/Pca auprès de producteurs belges de pomme de terre. C’est ainsi que 92 agriculteurs en Wallonie et 131 agriculteurs en Flandre ont accepté d’y participer.

Évolution des stocks belges depuis la récolte 2019 jusque début avril

Fontane  : avec 54 % de la récolte initiale, les stocks restaient importants au 1er avril. Quelque 17 % de la récolte initiale ont été dégagés les 2 mois précédents, de manière comparable aux 2 dernières saisons. Les 2 tiers des stocks étaient déjà vendus.

Challenger  : il en restait encore près d’un quart en stock (23 %), et en majorité libre (13 %).

Bintje  : au 1er avril dernier, il restait selon l’enquête 26 % de la production initiale en stock. Une proportion comparable à celle de l’an dernier, mais plus faible que lors de 3 années récentes (31 à 40 %). Plus de 45 % du stock actuel sont libres. Seuls 21 % de la récolte initiale sont sortis des hangars, en février et mars, soit moins que la moyenne des 3 dernières années (24 %) ;

Innovator  : les stocks au 1er avril ne représentaient plus que 17 % de la production initiale et étaient quasi entièrement sous contrat (15 %).

Autres variétés  : il s’agit principalement de Markies, Royal, Ramos, Lady Claire… La moitié de la récolte initiale était encore en stock, en grande majorité déjà vendue. Le dégagement en février et mars a été plutôt faible (moins de 10 %).

Toutes variétés  : 42 % en stock au 1er avril dernier, une situation semblable à celle d’avril 2018 (42 %), mais c’est davantage que lors des 3 années précédentes. Environ 17 % de la récolte initiale sont sortis des hangars durant les 2 derniers mois, comparable aux 2 dernières années. Quelque 25 % des stocks sont libres.

Estimation des tonnages et comparaison pluriannuelle

Fontane  : près d’1 million de tonnes étaient encore dans les hangars début avril, soit environ 60 % des stocks belges, toutes variétés confondues ! Les marchés ont consommé 830.000 t de cette variété depuis le début de saison, contre 720.000 t en moyenne pour les 3 saisons précédentes. La période de février-mars a dégagé 300.000 t (dont 130.000 tonnes de libres), contre 240.000 à 330.000 t, ces 3 dernières années. L’enlèvement des contrats a été correct (170.000 t), et au final, le stock reste très majoritairement déjà vendu. Il resterait ainsi environ 980.000 t de Fontane en stock, dont 650.000 t sous contrat.

Challenger  : il ne restait que 130.000 t dans les hangars, début avril (identique à avril 2018), dominées curieusement par le libre (70.000 t). Les marchés ont consommé 420.000 t depuis le début de la saison, et la période février/mars semble avoir été particulièrement active par rapport aux années précédentes.

Bintje  : avec 100.000 t encore en stock, début avril, Bintje devient marginale. Les stocks sont répartis équitablement entre contrats et libre. Le marché a dégagé assez linéairement entre 35.000 et 40.000 t par mois depuis septembre.

Innovator  : sa conservation ne se prolonge pas beaucoup plus loin qu’avril. Les stocks au début du mois étaient donc faibles (80.000 t), dont moins de 10.000 t libres, et s’inscrivent dans la continuité des 3 années précédentes (60.000 à 100.000 t).

Bon à retenir

Il est difficile de tirer des conclusions sur les stocks relevés au 1er avril, vu les graves perturbations subies par les marchés en raison de la pandémie. Les chiffres confirment la domination absolue de Fontane et la quasi-disparition de Bintje dans les stocks de fin de saison.

L’enquête a surtout permis de chiffrer le dommage maximum (voir ci-dessous) que le secteur subira dans notre pays, au travers du dégagement vers des débouchés alternatifs de volumes rendus inutilisés par le ralentissement du rythme des usines de transformation.

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