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Les stratégies «de la fourche à la fourchette» et «biodiversité 2030» sont attendues pour le 20 mai

Les stratégies « de la fourche à la fourchette » et biodiversité 2030 sont en phase de finalisation au sein de l’exécutif européen. La Commission européenne ne considère pas la transition qu’elles promeuvent comme une menace, mais au contraire comme un « avantage compétitif ».

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Le vice-président de la Commission européenne en charge du pacte vert (Green deal), Frans Timmermans, l’a réaffirmé le 7 mai : ces deux stratégies devraient bien être adoptées par la Commission le 20 mai. Et de confirmer que des objectifs de réduction des risques liés aux produits phytosanitaires et de l’usage des engrais allaient être fixés.

Il a prévenu les eurodéputés que cette stratégie devra être assortie d’outils et de financements : « Pour cela nous devons réfléchir à l’utilisation que nous faisons des fonds de la pac qui doit être passée à la loupe ». En parallèle de la présentation de sa stratégie « de la fourche à la fourchette », l’exécutif européen publiera une analyse d’impact détaillant les mesures les plus efficaces. Pour Frans Timmermans, cela doit passer par la numérisation, les écorégimes du premier pilier qui doivent être introduits dans la future pac, et des soutiens ciblés vers les petits producteurs plutôt que vers les grands propriétaires terriens.

Des recommandations aux États membres

La dernière version de cette communication « Pour un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement » prévoit donc parmi ses 26 initiatives clefs pour la chaîne d’approvisionnement alimentaire d’adopter « des recommandations » à chaque État membre concernant les neuf objectifs spécifiques de la future pac avant qu’ils ne soumettent leurs projets de plans stratégiques à la Commission européenne.

Le reste des initiatives à l’agenda n’a que peu évolué par rapport aux précédentes versions du texte. Entre autres : révision des directives pesticides (en 2022), harmonisation de l’étiquetage nutritionnel obligatoire sur les emballages (en 2023), ou encore un plan global pour la gestion intégrée des éléments nutritifs visant à réduire la pollution notamment celle due aux engrais dans l’agriculture (attendu pour 2022-2023).

Une nouveauté quand même, en lien avec l’épidémie actuelle de coronavirus : un Observatoire de la sécurité alimentaire de l’UE pour « surveiller et faire rapport sur la capacité de l’Union à assurer la disponibilité des approvisionnements, couvrant la production alimentaire et les infrastructures critiques, assurant la transparence et la coordination en temps de défis de sécurité alimentaire » ; et un plan d’urgence « pour assurer l’approvisionnement et la sécurité alimentaires en cas de crise de toute nature ».

En 2030 : 25 % de bio !

L’autre stratégie de la Commission européenne attendue pour le 20 mai, sur la biodiversité à l’horizon 2030, fournit davantage d’éléments chiffrés sur les objectifs que veut fixer l’institution. Le projet prévoit que d’ici 2030 au moins 25% des terres agricoles de l’Union européenne devront être consacrés à l’agriculture biologique. Un plan global pour le développement du secteur biologique en 2021-2026 sera présenté courant 2020 avec pour but « de stimuler un développement de l’offre et de la demande de produits bio ».

Le projet baptisé « Faire revenir la nature dans nos vies » évoque également un certain nombre d’autres objectifs : au moins 30 % des terres et 30 % de la mer (contre actuellement 26 % et 11 % respectivement) devront être protégée dans l’Union. Celui-ci souligne également d’urgence de consacrer au moins 10 % de la surface agricole utilisée pour des paysages de grande diversité, comme les bandes tampons, les jachères, ou les éléments du paysage (haies, arbres, mares…). Les États membres auront jusqu’à la fin de 2023 pour démontrer des progrès significatifs dans la désignation légale des nouvelles zones protégées requises et l’intégration de corridors écologiques dans le cadre d’un réseau naturel transeuropéen véritablement cohérent.

La stratégie pour la biodiversité suggère une réduction de 50 % des risques liés à l’utilisation des pesticides chimiques et de 50 % de l’utilisation des pesticides à haut risque. Un objectif « pollution zéro » liée aux flux d’azote et de phosphore provenant des engrais, en réduisant les pertes d’éléments nutritifs d’au moins 50 % est proposé. Ce dernier objectif devrait se traduire par une diminution de l’utilisation d’azote d’au moins 20 %.

L’exécutif de l’UE prévoit également d’élaborer un plan d’action pour la gestion intégrée des nutriments en 2022. En ce qui concerne la santé des sols, la Commission mettra à jour la stratégie thématique de l’UE pour les sols et dévoilera le plan d’action « Zéro pollution » pour l’air, l’eau et les sols en 2021.

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