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Spécialisation agriculture biologique à la HEPN: des étudiants convertissent une ferme réelle à la bio

Convertir une ferme à l’agriculture biologique est une phase qui peut s’avérer difficile et insécurisante pour les agriculteurs. Cela s’apparente à un saut dans le vide puisqu’il faut à la fois maîtriser de nouvelles pratiques culturales, découvrir des nouvelles filières pour ses produits et composer avec de nouvelles réalités économiques. A cela s’ajoute l’obligation de suivre une nouvelle réglementation, appliquée non seulement aux cultures, mais aussi aux animaux, à la fertilisation, à la transformation et à la commercialisation. Ce passage à la bio requière donc une série de compétences qui une fois mises en œuvre doivent se comporter comme les rouages imbriqués d’une machine bien huilée.

Temps de lecture : 3 min

Au cours du diplôme de spécialisation en agriculture biologique organisé par la Haute école de la province de Namur (campus de Ciney), les étudiants sont petit à petit amenés à être capable de réaliser une conversion de ferme au cours d’un exercice d’application sur un cas réel pendant le second quadrimestre (février-juin). En effet, pendant les premiers mois de cours (septembre-décembre) les étudiants apprennent à maîtriser la réglementation bio afin de pouvoir l’appliquer à tout type de système de production et/ou de transformation. Ils sont non seulement capables d’identifier les pratiques qui sont compatibles et incompatibles avec le règlement bio, mais également de proposer des modifications de ces pratiques pour intégrer ledit mode de production. Ils étudient également les différentes filières biologiques qui existent dans notre pays, afin de pouvoir orienter ou réorienter les fermes vers les marchés les plus porteurs et de les écarter au contraire des marchés saturés. Ils approfondissent également leurs connaissances en biologie du sol pour raisonner des rotations de cultures adaptées à la réglementation. Pendant cette première partie de l’année, un nombre important de visites de terrain sont effectuées avec les étudiants afin de leur montrer et d’analyser les performances réelles des fermes.

Un cas pratique en ferme

Fort de ces enseignements, les étudiants sont ensuite mis en situation réelle dans la seconde partie de l’année via un projet concret : la conversion d’une ferme à l’agriculture biologique. Chaque année, l’équipe enseignante trouve une ferme qui est intéressée par l’agriculture biologique mais qui n’a pas encore franchi le pas. Accompagnés par les enseignants qui ont chacun leur spécialité, les étudiants vont réaliser un diagnostic de la ferme (état des lieux), clarifier les objectifs de conversion à l’agriculture biologique et enfin proposer un véritable plan de conversion. Il comprendra les démarches administratives de la conversion, les éléments économiques (primes, coûts des intrants, prix des produits sur le marché), les éléments techniques (ration du bétail, rotation type, plan de fertilisation) ainsi que les éléments réglementaires, ce en fonction des besoins de la ferme. C’est ce que l’on appelle de la pédagogie par projets, où les étudiants travaillent sur un cas réel, appliquant directement les connaissances et compétences acquises. Ils ont par conséquent de l’expérience réelle mais également le sentiment de faire quelque chose d’utile (ici pour la ferme qui bénéficie de leur travail). A la fin du projet, les étudiants peuvent considérer qu’ils ont réellement œuvré à la conversion d’une ferme à l’agriculture biologique.

Ce projet est particulier dans le sens où il fait intervenir toutes les compétences acquises au cours de la formation du jeune. Le projet mobilise plusieurs enseignants qui ont tous des compétences complémentaires et des points de vue différents. Aussi, le fait que le projet se fasse pour une ferme réelle rend l’enseignement vivant et plein de sens pour les étudiants.

Davantage d’infos: www.hepn.be/specialisation_agro_bio .

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