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Les dépenses des Wallons en produits frais bio se stabilisent

Les dépenses des ménages wallons allouées aux produits frais bio avaient bondi de 40 % en 2018. L’année dernière, la hausse n’a été que de 1 %, signe d’un retour à davantage de stabilité. En parallèle, les points de vente spécialisés, qui constituent le second canal de distribution des produits alimentaires bio, voient également leurs parts de marché se maintenir au même niveau qu’en 2018.

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Outre une carte détaillée du paysage agricole bio wallon, Biowallonie dresse un état des lieux de la consommation de produits bio dans notre Région. Et la structure d’encadrement de la filière de constater que l’engouement des consommateurs, tant belges que wallons, pour les produits issus de ce mode de production ne cesse de croître. Pour preuve, la part de marché du bio ne cesse d’augmenter depuis 2008, de même que les dépenses des consommateurs.

779 millions pour le bio

Les dépenses totales des ménages belges pour les produits bio (alimentaires et non alimentaires) s’élevaient à 779 millions d’euros l’année dernière, soit une hausse de 4 % par rapport à 2018. Cette augmentation, bien que nettement inférieure à l’année précédente (+15 %), contraste avec la diminution de 1,1 % des dépenses en général pour les biens de grande consommation (aliments, boissons, droguerie et non alimentaire).

Biowallonie explique cette situation par une hausse du nombre d’acheteurs bio et par une fréquence d’achat moyenne plus élevée pour les produits bio (+1 acte d’achat par an) par rapport à une baisse de la fréquence d’achat générale (-1 acte d’achat par an).

Flandre et Bruxelles en croissance

La part de marché de l’ensemble des produits bio sur le marché total belge est en constante augmentation depuis 2008 et s’établissait, fin 2019, à 3,4 %, soit une légère hausse de 0,1 % en un an. En Région wallonne, cette part est plus importante et s’élève à 4,9 % (4,7 % en 2018). Elle a plus que triplé en 10 ans !

L’année écoulée, les dépenses pour les produits frais bio (fruits, légumes, pommes de terre, viande, produits laitiers, charcuterie, œufs, riz, pâtes sèches…, à l’exclusion du café, des biscuits, des sucreries et autres produits d’épicerie) ont avoisiné les 530 millions, soit une augmentation de 3 % à l’échelle nationale.

Des disparités sont néanmoins observées entre les régions. Ainsi, en Wallonie, la progression reste légère (+1 %) alors qu’elle avait été exceptionnelle en 2018 (+40 %). En Flandre et à Bruxelles, elle est plus importante : respectivement +5 % et +6 %. Entre 2010 et 2019, les dépenses pour les produits frais bio ont augmenté de plus de 70 % en Flandre et ont triplé en Wallonie.

L’alimentation d’origine végétale (pommes de terre, légumes et fruits) représente toujours la plus grande part des dépenses bio (41 %, contre 24 % en conventionnel).Les produits d’origine animale (viandes, poissons et œufs) s’adjugent 21 % des dépenses, contre 39 % en conventionnel. Les parts allouées aux produits laitiers et aux produits céréaliers sont respectivement de 22 % (20 % en conventionnel) et 12 % (8 % en conventionnel). Le vin et la bière représentent quant à eux 4 % des dépenses en bio (9 % en conventionnel).

Un top 3 bien connu : lait, légumes et fruits

En considérant la population totale, chaque Belge a consacré, en moyenne, 47 € aux produits frais bio durant l’année 2019, soit seulement 1 € supplémentaire par rapport à 2018. Entre 2017 et 2018, le saut était de 6,50 €. En Wallonie, ces dépenses s’élèvent à 70 € par habitant, contre 31 € en Flandre.

Si l’on classe les dépenses alimentaires bio par catégorie de produits, les produits laitiers se retrouvent une nouvelle fois en première position, avec 10,50 € de dépenses par Belge (14,80 € par Wallon). Suivent les légumes (8,60 € par Belge ; 12,30 € par Wallon) et les fruits (6,90 € par Belge ; 12 € par Wallon). La viande et la volaille (5 € par Belge ; 7,10 € par Wallon) et les œufs (2,40 € par Belge ; 3,70 € par Wallon) terminent le top 5.

En Belgique, la part de marché des produits frais bio varie fortement d’un type de produit à l’autre. Les trois catégories ayant la plus grande part de marchés sont les substituts de viande bio (23,7 % du marché belge des alternatives végétariennes, en recul de 3,7 %), les œufs bio (17,2 % des œufs consommés, en recul de 0,9 %) et les légumes frais bio (8,7 % des légumes frais consommés, en hausse de 0,1 %). À l’échelle wallonne, ce top 3 est identique.

Stabilisation du nombre d’acheteurs

En 2019, la part des Belges ayant acheté au moins une fois un produit bio dans l’année était de 96 %, contre 95 % en 2018. En Wallonie, ce pourcentage est le même alors qu’il n’était que de 77 % en 2008.

Les légumes, les produits laitiers et les fruits constituent les denrées bio les plus achetées par les consommateurs. En effet, 72 % d’entre eux, soit près de 3 consommateurs sur 4, ont acheté au moins une fois des légumes bio en 2019. Plus de la moitié d’entre eux (55 %) a acheté au moins une fois des produits laitiers et ils sont tout autant (54 %) a avoir opté pour des fruits. En quatrième position, on retrouve les œufs, achetés par 28 % des consommateurs. Les pommes de terre, acquises par 23 % d’entre eux, s’adjugent la cinquième place. Pain et viande ont été achetés par un peu moins d’un consommateur sur 5.

Par rapport à 2018, la part d’acheteurs bio se stabilise pour presque toutes les catégories, relève Biowallonie. La structure d’encadrement constate toutefois une hausse de 6 % d’acheteurs pour les produits laitiers et un recul de 5 % d’acheteurs pour les œufs.

La grande distribution se redresse

Si les supermarchés classiques constituent le plus gros canal de distribution des produits alimentaires bio avec 39 % du marché belge (35 % en 2018), ils sont talonnés par les magasins spécialisés (y compris Bio-Planet, appartenant au groupe Colruyt) dont la part de marché atteint 32 %, en recul de 1 %. Suivent les supermarchés de quartier, dont la part de marché se stabilise à 14 %. Le hard discount recule quelque peu, ne s’adjugeant que 9 % des parts de marché, contre 10 % en 2018. Enfin, les fermes et marchés se partagent le solde (6 %).

Jusqu’en 2018, la part des supermarchés classiques diminuait chaque année, au profit du hard discount et des supermarchés de quartier. Toutefois, en 2019, ils s’affichent en hausse, tandis que le hard discount accuse une très légère baisse, constate Biowallonie.

En Wallonie, les grandes surface caracolent également en tête, avec 46 % dépenses réalisées pour des produits alimentaires bio, en hausse de 4 % par rapport à 2018. Les points de vente bio (dont Bio-Planet) se situent en deuxième position, avec 28 % du marché, en baisse de 1 %. Enfin, le hard discount s’affiche en légère augmentation par rapport à 2018 (+ 1 %) et s’empare de 8 % des parts de marché.

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