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Les bons gestes pour prévenir la septoriose du céleri

Les céleris sont des légumes appréciés dans nos jardins. Nous cultivons le céleri-rave, le céleri à côte vert ou doré, le céleri à jets, la livèche ou céleri perpétuel. Les céleris à côtes, branche et céleri-rave sont les plus fréquemment choisis pour la culture.

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Toutes ces formes sont sensibles à la septoriose mais à des degrés divers. Le céleri à côtes est nettement plus sensible que le céleri-rave. Le céleri à côtes doré est même plus sensible que le céleri à côtes vert.

Le céleri à côte doré est très sensible à la septoriose.  La surveillance des symptômes permet de décider de la  récolte avant que les dégâts ne soient trop importants.
Le céleri à côte doré est très sensible à la septoriose. La surveillance des symptômes permet de décider de la récolte avant que les dégâts ne soient trop importants. - F.

C’est à cette époque de l’année que la septoriose s’étend. En se penchant sur cette maladie, nous pouvons revoir l’ensemble des gestes du bon jardinier pour prévenir et pour s’adapter à la présence de maladies de nos légumes dans l’environnement.

La septoriose

La septoriose du céleri est due à un champignon, Septoria apiicola. Elle se développe à la faveur de la chaleur et de l’humidité et s’étend rapidement. Le feuillage prend une couleur brune et se dessèche. C’est la raison pour laquelle la maladie est parfois improprement appelée rouille du céleri.

Sur le feuillage, de petites taches beige de quelques mm de diamètre apparaissent.  Elles brunissent progressivement.
Sur le feuillage, de petites taches beige de quelques mm de diamètre apparaissent. Elles brunissent progressivement. - F.

La période à risque s’étend sur presque toute la durée de la culture, d’avril à octobre. Les plantes sont sensibles à tous les stades. En pratique, il y a deux moments durant lesquels les attaques sont très préjudiciables. D’abord peu après la levée, la septoriose peut provoquer la mortalité des jeunes plantules, mais c’est assez rare quand nous employons des semences certifiées. Ensuite, à partir de mi-août, le feuillage peut être attaqué et brunir ; c’est la forme la plus impressionnante de la maladie. Les céleris à côtes dorés sont plus sensibles que les céleris à côtes verts et que les céleris-raves. Cette année, les conditions très sèches de l’été ont retardé les fortes attaques d’environ un mois, les risques seront importants à partir de la mi-septembre.

Les sources de contamination sont les semences et le vent. Les semences certifiées sont normalement indemnes de la maladie. De plus, nous savons que les spores présentes sur la graine ne peuvent survivre longtemps. En employant des semences qui ont un an d’âge, nous nous préservons des attaques précoces lors de la levée et le début de la croissance.

Le vent nous amène des spores provenant de plantes porteuses de la maladie. Elles peuvent être issues de parcelles voisines, de débris végétaux abandonnés sur le sol ou encore de plantes sauvages présentes dans l’environnement.

Avec les développement de la maladie, les taches seront de plus en plus nombreuses et finiront par provoquer le desséchement complet du limbe de la feuille puis du pétiole.
Avec les développement de la maladie, les taches seront de plus en plus nombreuses et finiront par provoquer le desséchement complet du limbe de la feuille puis du pétiole. - F.

Sur le feuillage, de petites taches beiges de quelques mm de diamètre apparaissent. Elles brunissent progressivement. Avec le développement de la maladie, les tâches seront de plus en plus nombreuses et finiront par provoquer le desséchement complet du limbe de la feuille puis du pétiole. La maladie s’étend très rapidement lors de périodes pluvieuses. Il en est de même en cas d’irrigation risquant de mouiller le feuillage. Les céleris à côtes deviennent impropres à la consommation. Les raves ne grossissent plus.

La résistance des plantes aux maladies est complexe. Plusieurs facteurs interviennent. La résistance peut être spécifique à l’égard d’un agresseur bien particulier ou générale. Elle est génétique et liée à la variété. Le jardinier peut intervenir sur cette résistance par le choix variétal. Il est simpliste de s’imaginer que les variétés anciennes sont plus résistantes. Les sélectionneurs ont au contraire une démarche constante d’amélioration du comportement de leurs obtentions.

Le jardinier peut aussi intervenir sur les conditions de culture pour tenter d’éviter la propagation et l’extension des maladies. Il agit sur les conditions environnementales de ses cultures.

Les conditions idéales pour le champignon

Le champignon est hébergé sur les débris végétaux abandonnés au sol. En respectant une rotation large, nous pouvons diminuer les risques de transmission directe et précoce aux cultures.

Lorsque la température dépasse 10ºC, les spores sont produites sur ces débris végétaux et seront disséminées par la pluie et le vent. Les feuilles les plus basses sont les premières concernées. Sur les feuilles contaminées apparaissent des taches sur lesquelles de nouvelles générations de spores seront produites. Il faut toujours au moins 10ºC pour cette production de spores, l’optimum se situant entre 20 et 25ºC. La présence d’eau sur le feuillage est très favorable à l’extension de la maladie. Cette eau provient de la pluie, de rosées ou des arrosages mouillant le feuillage. Le jardinier peut agir en ne plantant pas les plantes trop près les unes des autres pour favoriser le séchage de la rosée le matin et en évitant absolument les arrosages sur le feuillage.

Si nous plantons des céleris à deux dates différentes pour étaler la récolte, plantons les plus précoces sous le vent par rapport à la plus tardive. Nous devons tenir compte surtout des vents de pluie, orientés chez nous au sud-sud-ouest. Cela permet d’éviter que les spores de la plus ancienne plantation ne soient amenées sur la plus jeune par le vent humide.

Que faire quand les symptômes deviennent importants ?

Pour les céleris à côtes, le mieux est de décider d’une récolte rapide. Tant que ce ne sont que les limbes des feuilles qui sont attaquées, ce n’est pas trop grave. Quand les côtes le seront, elles perdront tout intérêt pour notre usage. En s’activant à les récolter, nous préservons la production.

Pour les céleris-raves, les attaques sont généralement moins précoces. De plus, la rave garde sa valeur culinaire, même si sa croissance s’arrête lorsque le feuillage est desséché.

En bref

La septoriose du céleri est une occasion de rappeler les bons gestes du jardinier.

– Choisissons des semences certifiées. Pour les céleris, les semences d’au moins un an sont préférables.

– Bien respecter les règles de la rotation des cultures dans son potager.

– Favoriser une bonne aération des plantes pour permettre le séchage rapide du feuillage après une pluie ou la rosée.

– Ne pas mouiller le feuillage en arrosant.

– Surveiller les cultures pour repérer les premiers symptômes.

– Récolter avant que les dégâts ne soient très importants.

F.

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