Actualité «arrachage et conservation» en pommes de terre

Quand il faut sécher les pommes de terre plus ou moins vigoureusement, on profitera de nuits et petits matins froids en travaillant avec un canon à chaleur.
Quand il faut sécher les pommes de terre plus ou moins vigoureusement, on profitera de nuits et petits matins froids en travaillant avec un canon à chaleur. - Daniel Ryckmans, Fiwap

Ainsi donc, la LMRt du chlorprophame dans les pommes de terre et les produits de pommes de terre (dont les frites surgelées) dont on parle depuis bientôt un an, a enfin été établie officiellement par le comité permanent pour les plantes, animaux, produits alimentaires et aliments pour animaux « SCoPAFF ». Elle est fixée à 0,40 mg/kg, indique la Fiwap dans son avis du 13 octobre.

À partir de l’été prochain – la date exacte reste à préciser – la limite temporaire maximale en résidus actuelle de 10,00 mg/kg passera temporairement à 0,40 mg/kg avant d’être ultérieurement (d’ici au moins 3 à 4 ans) abaissée à 0,01 mg/kg.

La fixation de cette LMRt une bonne nouvelle, car il est avéré que cette future limite de 0,40 mg/kg pourrait parfois encore être dépassée malgré un premier nettoyage (manifestement insuffisant) dans certains bâtiments.

De nouveaux nettoyages dès la fin du déstockage en première partie de 2021 – et l’aération des bâtiments jusqu’à la récolte 2021 –, devraient permettre de respecter ces 0,40 mg/kg pour la saison 2021-2022 !

Arrachages compliqués !

Tout au long de la semaine écoulée, quelques arrachages ont eu lieu, particulièrement dans les zones à terres plus légères et/ou ayant reçu moins de précipitations. Les quelques chantiers mis en œuvre, parfois pour quelques heures seulement, ont souvent été lents et laborieux, bien qu’il y ait aussi eu quelques exceptions !

On estime que les arrachages ont permis jusqu’au début de semaine de récolter entre 20 et 25 % des surfaces de pommes de terre de conservation dans le pays, avec une grande variabilité entre les sous-régions (de moins de 10 % en région côtière et dans une large bande au Centre du pays, à +/- 50 % dans le Limbourg et en Campine).

PSE élevés : gare aux coups bleus !

Le démarrage de la récolte – après des semaines d’attente à cause de la sécheresse, puis de l’excès de pluies, ne doit pas nous faire oublier que les poids sous eau extrêmement élevés des tubercules les rendent particulièrement sensibles aux coups et aux endommagements… et que dans un marché libre très difficile, les refus se feront plus facilement qu’en année de manque !

Les PSE élevés en Bintje (moyenne de 380 g/5 kg, entre 350 et 410, dans les parcelles de référence belges) et en Innovator (399 g/5 kg, entre 340 et 430) et très élevés en Fontane (417 g/5 kg, entre 350 et 480) ainsi qu’en Challenger (442 g/5 kg, de 400 à 500) indiquent la nécessité de ramener le plus de terre possible jusqu’à la seconde chaîne, de limiter les secouages et de déterrer avec attention lors de la réception !

Mise au stockage : on ventile, on sèche !

Dès les premières bennes rentrées, on veillera à favoriser les courants d’air : portes et volets de pignons ouverts, utilisation d’un ou plusieurs ventilateur(s) mobile(s) ; de même que le séchage, particulièrement en cas de problèmes de pommes de terre pourries, vitreuses ou fortement humides ou crottées.

Afin de limiter la condensation, il est indispensable d’homogénéiser les températures du tas entre bennes récoltées à des périodes, températures et états d’humidité différents – par ventilation interne, volets d’entrée d’air fermés, volets de sortie et portes ouvertes.

L’air plus froid que le tas est toujours séchant, mais veillez à ne pas abaisser les températures avant la fin de la cicatrisation, et tant que des périodes à risque de redoux (ce fut le cas ces dernières années jusque début décembre…) sont à craindre. Donc, quand il faut sécher plus ou moins vigoureusement, profitez de nuits / petits matins froids en travaillant avec un canon à chaleur…

Dès les premières bennes rentrées, il faut favoriser les courants d’air notamment via l’utilisation de ventilateurs mobiles.
Dès les premières bennes rentrées, il faut favoriser les courants d’air notamment via l’utilisation de ventilateurs mobiles. - Daniel Ryckmans, Fiwap

Poursuivre les précautions anti Covid-19

Pour les producteurs ayant du personnel: «continuez à prendre les précautions nécessaires pour vos chauffeurs, manipulateurs, aidants ! Le virus du corona se transmet avant tout par le contact et les aérosols. Distanciation physique et masques sont donc nécessaires en cas de promiscuité ! N’oubliez pas la désinfection des mains et des volants, boutons, manettes, poignées… à chaque fois que vous changez de chauffeur !», rappelle la Fiwap.

Agréation d’un nouvel antigerminatif

Phytoweb a fait part, le 8 octobre dernier, de l’autorisation du nouvel antigerminatif Argos (11091P/B). Il se compose d’huile essentielle d’orange ou limonène (843,2 g/l) et se présente sous la forme d’un produit pour nébulisation à chaud (thermonébulisation HN).

Cet antigerminatif est autorisé en pommes de terre (et actuellement pas en culture de plants) à raison de 0,1 l/t, avec 9 applications au maximum et au moins 21 jours d’intervalle entre 2 applications. Le délai de commercialisation après traitement est de 0 jour.

Pour le moment, il n’est pas agréé en production bio.

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