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Les prix des produits alimentaires dans le monde: retour au niveau d’avant Covid-19

Soutenus par un raffermissement pour les huiles végétales et les céréales, les prix alimentaires mondiaux ont augmenté pour le 4e mois consécutif en septembre (+2,1 % par rapport à août) atteignant leur plus haut niveau depuis février, juste avant l’explosion de la pandémie, constate la Fao dans son bulletin du 8 octobre.

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L’Indice Fao – qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base – s’est établi en moyenne à 97,9 points en septembre, soit une hausse de 2 points (2,1 %) par rapport au mois d’août, et dépasse à présent de 4,6 points (5 %) sa valeur enregistrée il y a un an. Cet indice.

Du côté des céréales, le prix s’est établi en hausse de 5,1 % par rapport au mois d’août et de 13,6 % par rapport au même mois de l’année dernière. En raison d’une activité commerciale soutenue, qui s’explique par des craintes de plus en plus vives concernant les perspectives de production dans l’hémisphère Sud et les conséquences de la sécheresse sur les semis de blé d’hiver dans de nombreuses régions d’Europe, les prix du blé ont grimpé en septembre.

Les prix internationaux du maïs ont aussi enregistré une progression notable, sous l’effet d’une révision à la baisse des perspectives de production, en particulier dans l’UE, et de l’important recul des disponibilités prévu aux États-Unis d’Amérique après une révision à la baisse des reports de maïs du pays par rapport à la campagne précédente.

Une forte demande à l’importation de la Chine a permis de soutenir les prix du sorgho pour le 3e mois consécutif, alors que les prix du riz ont accusé un retrait de 1,4 %, car la récolte des cultures a débuté ou va bientôt débuter chez les fournisseurs de l’hémisphère Nord et la demande récente a ralenti.

Raffermissement des cours des huiles végétales

Le prix des huiles végétales s’est établi en moyenne en septembre en hausse de 6% par rapport à août et à son niveau le plus élevé depuis huit mois. Cette nouvelle hausse est principalement imputable à l’augmentation des prix des huiles de palme, de tournesol et de soja.

Les prix internationaux de l’huile de palme ont sensiblement progressé pour le 4e mois consécutif, en raison du renouveau de la demande mondiale à l’importation, ainsi que de niveaux de stocks plus réduits que prévu en Malaisie et des incertitudes concernant le rythme de la production en Asie du Sud-Est ces prochains mois.

Dans le même temps, les prix internationaux de l’huile de tournesol ont nettement augmenté en septembre, principalement sous l’effet de la détérioration des perspectives concernant les cultures dans la région de la mer Noire.

Quant à l’huile de soja, ses cours ont continué à progresser, soutenus par un rythme de broyage faible en Amérique du Sud et une forte demande de la part du secteur de l’agrogazole aux États-Unis.

Produits laitiers : stabilité

Les prix des produits laitiers se sont établis en moyenne en septembre à un niveau quasiment inchangé par rapport au mois d’août, mais supérieur de 2,5 % à celui du même mois de l’année dernière. Les hausses modérées des prix du beurre, du fromage et du lait écrémé en poudre ont été compensées par le repli de ceux du lait entier en poudre.De cette manière, l’Indice des prix reste à peu près stable en septembre.

Les prix du beurre ont progressé en raison d’une forte demande de livraisons à court terme et d’un recul des activités de transformation en Europe. Les cours du fromage ont, quant à eux, légèrement augmenté, sous l’effet d’une hausse de la demande à l’importation et d’un accroissement de la demande interne en Europe, malgré des ventes toujours aussi faibles dans les services alimentaires.

Les cours du lait écrémé en poudre ont également augmenté, en raison de disponibilités relativement faibles en Europe, où la production laitière connaît un repli saisonnier.

En revanche, les prix du lait entier en poudre ont baissé, car la demande à l’importation a fléchi, principalement au Moyen-Orient, au moment où la production a presque atteint son plus haut de la saison en Océanie.

Viande en recul

Les prix de la viande se sont établis en moyenne en septembre en léger recul (0,9 %) par rapport au mois d’août. La tendance générale à la baisse constatée depuis le mois de janvier de cette année se poursuit. En glissement annuel, le prix recule de 9,4 % par rapport à sa valeur à la même période l’année dernière.

En septembre, les cours de la viande de porc ont baissé, en partie du fait de la décision de la Chine d’interdire les importations en provenance d’Allemagne, où des cas de peste porcine africaine ont été détectés chez des sangliers.

Les cours de la viande d’ovins ont diminué en raison de disponibilités saisonnières importantes en Australie. En revanche, les cours de la viande de volaille ont progressé, sous l’effet du rythme élevé des ventes internationales et de disponibilités exportables limitées au Brésil.

Les prix de la viande de bovins sont restés stables, car la hausse des cours des produits brésiliens a été presque compensée par le recul de ceux des produits australiens, recul qui est principalement imputable aux conditions sous-jacentes de la demande à l’importation auxquelles sont confrontés tous les marchés.

Le Brésil et l’Inde pèsent sur le sucre

Les prix du sucre se sont établis en recul de 2,6 % par rapport à août. En cause principalement : les excédents de la production mondiale de sucre qui sont prévus pour la nouvelle campagne 2020-2021.

Les dernières indications montrent une nette reprise de la production en Inde, le deuxième plus gros producteur de sucre au monde, et une production abondante au Brésil, le principal exportateur mondial, après le recul enregistré lors de la dernière campagne. En outre, la faiblesse persistante du real brésilien par rapport au dollar des États-Unis d’Amérique a contribué au fléchissement des prix mondiaux du sucre.

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