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Pour les marchands, transporteurs et abattoirs, les difficultés sont nombreuses, dit la Fncb

Le 16 octobre dernier, la Fédération du commerce de bétail a voulu attirer l’attention du ministre fédéral Clarinval sur une série de dossiers. Son secrétaire général Benoit Cassart en dresse l’inventaire.

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Différentes difficultés ont été évoquées lors de la réunion technique réunie à l’issue de nombreux échanges sur le site du marché couvert pour les transporteurs de bétail, pour les abattoirs et pour les marchands de bestiaux.

Identification du bétail

La Belgique mène depuis plusieurs années une politique de lutte indispensable contre le BVD. La détection de cette maladie se fait par un prélèvement via la boucle d’identification. « Ce type de boucle est beaucoup plus fragile et dès lors, la perte de ces boucles a augmenté en flèche. Lors des manipulations et des transports des animaux, ces pertes sont très fréquentes. Il faut arrêter de considérer le manque d’une boucle sur le marché comme une faute grave. On doit accepter un seuil de tolérance et sanctionner uniquement les opérateurs récidivistes qui, de manière systématique, dépassent ce seuil de tolérance. Il faudrait également relancer l’idée de pouvoir refaire des boucles sur le site de l’Arsia pour faciliter le rebouclage sans attendre l’arrivée des boucles venant de France », indique Benoît Cassart.

Dématérialisation des passeports bovins

L’Arsia entend éliminer les passeports bovins « papiers » et assurer une traçabilité en temps réel via un système informatisé et des smartphones. « Séduisant sur le plan théorique, ce système ne tient pas compte de la réalité de terrain, de la couverture internet et des capacités techniques des opérateurs. Contrairement aux objectifs de départ, cela deviendrait plus cher et plus compliqué pour le secteur. La Fncb demande au ministre Clarinval, de s’inscrire dans la continuité du ministre Borsus, qui a voulu maintenir l’option papier pour ceux qui le souhaitent. En outre, la gestion des marchés aux bestiaux et des centres de rassemblement n’est pas faisable sans ces documents papiers au moins en attendant la généralisation de la boucle électronique et la mise en place des moyens de lecture efficaces de celles-ci. »

Les tests à l’achat

L’Arsia a mis en place une série de nouveaux tests sanitaires. « Ceux-ci manquent de recul par rapport aux nouvelles maladies visées, dont le mycoplasme, par exemple, pour lequel 75 % des résultats sont positifs. Cela rend souvent les transactions commerciales compliquées. »

Politique IBR

Dans le passé, le commerce a souvent été pointé du doigt comme vecteur de dispersion de l’IBR, par rapport à laquelle la Belgique tente de devenir indemne. Le test à l’achat par rapport à cette maladie doit se faire en 2 temps. Cela implique 2 visites vétérinaires, 2 analyses et surtout l’obligation de contenir le bétail à 2 reprises. « Maintenant que l’état sanitaire du troupeau belge s’améliore fortement, que la traçabilité s’améliore et que les animaux n’offrant pas les garanties optimales sont canalisés, la Fncb est demandeuse d’assouplissements par rapport à ce test à l’achat. Les coûts sont astronomiques par rapport à un risque qui devient infime. »

La régionalisation du bien-être animal

« Alors que les contrôleurs de l’Afsca étaient à la fois compétents et bien placés pour contrôler également le bien-être, l’engagement de contrôleurs spécifiques a multiplié les coûts. Puisqu’ils sont spécialisés dans ce domaine, il faut qu’ils trouvent… et qui paie ? Le contribuable mais aussi et surtout le secteur ! Tois ministres pour déterminer des conditions d’abattage dans nos trois régions, c’est n’importe quoi ! Et quand celles-ci sont plus strictes que dans les pays voisins comme c’est le cas… les bovins vont se faire abattre ailleurs ! »

Les exportations

« L’exportation est un élément clef incontournable pour l’avenir de notre terroir wallon. Au cours de ces dernières années, on a trop souvent vu que l’excès de zèle de l’Afsca nous empêchait d’envoyer du bétail là où nos voisins en expédiaient beaucoup plus facilement. La Fncb souhaite une meilleure collaboration entre le secteur économique, l’administration et les pouvoirs publics », conclut le secrétaire général.

Propos recueillis par M. de N.

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