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«La nouvelle PAC se dessine en respectant la réalité belge», estiment nos ministres de l’Agriculture

Après presque deux jours de négociations, les 27 ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche ont adopté une position sur la nouvelle politique agricole commune (PAC) devant entrer en vigueur en 2023. Elle devra continuer à assurer la pérennité du secteur agricole afin de garantir la sécurité alimentaire et renforcer les efforts de protection de l’environnement tout en maintenant le tissu socio-économique des zones rurales.

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Selon l’accord adopté ce 21 octobre, les agriculteurs devront être tenus de respecter des normes environnementales plus ambitieuses que le cadre actuel afin de répondre aux objectifs climatiques et environnementaux. Le texte de compromis prévoit néanmoins une simplification dans le contrôle de la conditionnalité pour les exploitations de moins de 10 ha.

Par ailleurs, le compromis final intègre un mécanisme d’éco-régime qui devient à présent obligatoire dans le 1er  pilier. L’objectif est que les exploitations agricoles reçoivent des fonds supplémentaires si elles vont au-delà des normes de base en matière de climat et d’environnement. Le texte prévoit d’y consacrer 20 % du premier pilier mais avec une certaine flexibilité dans le calcul compte tenu des efforts réalisés dans le 2ème  pilier.

Une PAC adaptée à la Flandre et à la Wallonie

Le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, ainsi que ses homologues régionaux, Willy Borsus et Hilde Crevits, ont profité de l’occasion pour présenter un certain nombre de lignes directrices importantes au Conseil européen. La Belgique a, notamment, demandé une attention suffisante aux jeunes agriculteurs afin de préserver notre agriculture et notre horticulture à long terme. En outre, notre pays a plaidé pour des outils efficients permettant de soutenir les entreprises qui veulent changer ou diversifier leur modèle.

En ce qui concerne le paiement redistributif, la Belgique s’est déclarée favorable à une répartition équitable des aides entre les agriculteurs, compte tenu de l’importance de la main-d’œuvre active dans les exploitations. À cette fin, notre pays a demandé et obtenu la possibilité d’appliquer le nombre maximum d’hectares au niveau des membres des entités juridiques et des groupes de personnes physiques.

Notre pays a également insisté sur la nécessité d’actualiser les mécanismes de filet de sécurité en cas de crise via l’introduction de mesures de gestion de crise dans les dispositions de l’Organisation commune des marchés. « Les précédentes crises démontrent en effet qu’il y a une absolue nécessité d’approfondir les mécanismes de soutien du marché », expliquent les ministres.

Enfin, la Belgique a reçu l’autorisation de l’Europe de permettre à la Flandre et à la Wallonie de façonner la PAC en fonction des besoins propres aux deux Régions, qui vivent des réalités agricoles différentes.

Le processus de négociation, appelé trilogue, entre le Conseil, le Parlement européen et la Commission va désormais pouvoir débuter. Le fruit de ces négociations attendu au printemps 2021 affinera les dispositions légales de la prochaine PAC.

« En adéquation avec la réalité de notre pays »

À l’issue de Conseil, le ministre Clarinval s’est dit « heureux du résultat obtenu avec ses collègues régionaux, car cette nouvelle vision de la PAC reste en adéquation avec la réalité de notre pays. Le vote intervenu permettra à la Belgique d’assurer au mieux l’avenir de ses agriculteurs, en ayant suffisamment de souplesse pour coller le plus possible à leurs besoins ainsi qu’aux spécificités de la Wallonie et de la Flandre ». Il ajoute : « Le Conseil a également veillé à garantir un revenu juste et équitable pour les agriculteurs et leur famille, ce qui était aussi très important à nos yeux. »

Willy Borsus rejoint son homologue fédéral quant à la flexibilité allouée à la Belgique : « La Belgique a bataillé tout au long des négociations pour une PAC plus simple, plus résiliente et plus réactive face aux crises. Il est important que le cadre européen de la PAC puisse donner la flexibilité aux États membres pour atteindre les objectifs qui seront définis, de notre côté, dans le plan stratégique de la Wallonie ».

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