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MAEC: une certaine flexibilité permise par les cultures favorables à l’environnement (MB6)

Le programme agroenvironnemental wallon présente un large panel de méthodes. Au fil des semaines, nous aurons l’occasion de les passer en revue. Après plusieurs articles relatifs aux prairies, intéressons-nous aux cultures favorables à l’environnement (MB6).

Temps de lecture : 6 min

La méthode « cultures favorables à l’environnement » est une des méthodes les plus récentes, et qui a connu de nombreuses évolutions. Elle présente dorénavant 6 variantes. La superficie qui peut être engagée va de 1 à 30 hectares. Un agriculteur peut s’engager pour une seule variante, ou pour un mix d’entre elles. Celui-ci peut varier d’une année à l’autre.

À noter que c’est le code pac qui permettra à l’administration de savoir pour quelle variante la parcelle est engagée.

Voici donc les 6 variantes, avec le détail de leur cahier des charges et les codes pac concernés :

1. Les mélanges céréales-légumineuses

– L’objectif est de soutenir l’autonomie fourragère de l’exploitation, tout en étant favorable aux insectes butineurs ;

– les codes éligibles sont 541 (Mélange protéagineux d’hiver + céréales), 542 (Mélange protéagineux de printemps + céréales), 543 (Mélange légumineuses fourragères avec céréales) et 39 (Mélange céréales et peu de légumineuses) ; bien veiller à la cohérence avec le nom de la variante (céréales – légumineuses) : un mélange dactyle – luzerne n’est pas éligible, par exemple ;

– les mélanges de céréales et de légumineuses éligibles contiennent au moins 20 % de légumineuses ;

– les insecticides sont interdits, y compris en enrobage (tous les autres traitements, fertilisations sont autorisés, dans le respect des autres législations en vigueur).

2. Les céréales laissées sur pied : le froment d’hiver, le triticale d’hiver ou l’épeautre

– L’objectif est de fournir des graines de céréales aux oiseaux des plaines (Bruant proyer, perdrix…) durant l’hiver. C’est une des MAEC qui présente les meilleurs résultats sur le terrain ;

– les codes éligibles sont 311 (froment d’hiver), 351 (triticale d’hiver) et 36 (épeautre) ;

– le champ est cultivé de manière habituelle : pas de restriction au niveau herbicides, fongicides, fertilisations, régulateurs de croissance, insecticides (si besoin). Il est toutefois recommandé de raisonner les apports ;

– 10 % de la parcelle engagée sont non récoltés et laissés sur pied au moment de la récolte, sans aucune intervention jusque fin février. Pour des facilités de culture, il est donc conseillé d’implanter une culture de printemps l’année suivante sur la parcelle engagée ;

– les blocs laissés sur pied représentent un maximum de 50 ares, distants d’au moins 100 m d’un autre bloc ;

– les céréales non récoltées doivent être laissées sur pied jusqu’au dernier jour de février inclus ;

– les céréales laissées sur pied ne peuvent se situer à moins de 50 m d’un bois ou d’un bosquet de plus de 10 m de large.

3. Le chanvre

– L’objectif est de soutenir une culture nécessitant peu d’intrants et présentant une bonne immobilisation de carbone ;

– les codes éligibles sont 922 et 872 ;

– les insecticides sont interdits, y compris en enrobage (tous les autres traitements, fertilisations sont autorisés, dans le respect des autres législations en vigueur) ;

– à noter qu’une demande d’autorisation doit être introduite avant l’implantation de la culture de chanvre. Le formulaire spécifique ‘Communication de culture de chanvre’ à utiliser à cette fin est repris en « Annexes » sur Pac-on-Web.

4. Les légumineuses fourragères

– L’objectif est de soutenir l’autonomie fourragère de l’exploitation, tout en étant favorable aux insectes butineurs ;

– les cultures (et codes) éligibles sont le trèfle (72), la luzerne (73), la luzerne lupuline (56), le sainfoin (58), les fèves et féveroles (521, 522), le pois protéagineux (511, 512), le lupin (53), le lotier (57) et autres protéagineux (55) ;

– pour les récoltes de graines : récolte de toute la parcelle ;

– pour les récoltes par fauche, 10 % de zone refuge doit être maintenue jusqu’à la fauche suivante. Si une coupe est réalisée après le 1er octobre, l’ensemble de la parcelle peut être récolté ;

– les insecticides sont interdits, y compris en enrobage (tous les autres traitements, fertilisations sont autorisés, dans le respect des autres législations en vigueur) ;

5. Les céréales de printemps et cultures assimilées

– L’objectif est de soutenir des cultures nécessitant peu d’intrants et, pour la plupart d’entre elles, favorables aux nidifications des oiseaux des plaines ;

– les cultures (et codes) éligibles sont le froment de printemps (312), l’orge de printemps (322), l’orge brassicole (323), le triticale de printemps (352), l’avoine de printemps (342), le seigle de printemps (332), le sarrasin (37), le sorgho (381), le quinoa (382) et le seigle d’hiver (331) ;

– les insecticides sont interdits, y compris en enrobage (tous les autres traitements, fertilisations sont autorisés, dans le respect des autres législations en vigueur) ;

– l’ensemble de la parcelle peut être récolté.

6. Les cultures sarclées avec désherbage mécanique

– L’objectif est de limiter les quantités d’herbicides appliquées ;

– les cultures (et codes) éligibles sont les betteraves (71, 91), la chicorée (9811, 9812) et le maïs (201, 202) ;

– annuellement, minimum 2 désherbages mécanisés doivent être réalisés sur les parcelles engagées ;

– les insecticides sont interdits, y compris en enrobage (tous les autres traitements, fertilisations sont autorisés, dans le respect des autres législations en vigueur).

Un complément d’infos

La méthode est cumulable avec les aides bio. Toutefois, l’agriculteur bio qui s’engage n’est plus exempté pour le verdissement.

À l’exception de la variante céréale sur pied, toutes les variantes peuvent être suivies par une SIE culture dérobée.

La méthode est rotationnelle : les parcelles engagées peuvent changer chaque année (cas des céréales laissées sur pied, par exemple) ou rester au même endroit (une luzernière, par exemple).

Contrairement à ce qui était possible au départ, il n’est plus possible de faire varier de 20% la superficie engagée.

Le montant de l’aide est de 240  €/ha engagé.

S’agissant d’une méthode de base, l’agriculteur n’a pas besoin de l’intervention d’un conseiller pour s’engager. Si vous avez des questions, ce dernier pourra néanmoins y répondre. Vous trouverez ses coordonnées sur www.natagriwal.be ou en appelant le secrétariat au 010/47.37.71.

Il s’agit d’une méthode relativement flexible, pour laquelle chaque exploitation peut trouver une variante qui lui correspond. La variante céréale sur pied est une des méthodes susceptibles d’enrayer le déclin des oiseaux des champs, en contribuant à leur survie hivernale.

Enfin, les cultures favorables à l’environnement présentent une croissance continue : 900 ha engagés en 2018, 6.000 ha en 2019, plus de 10.000 ha en 2020, par 780 agriculteurs.

Tout agriculteur souhaitant s’engager pour une des méthodes du programme agroenvironnemental wallon (MAEC) doit rentrer sa demande d’aide pour le 31 octobre via Pac-on-Web.

D’après Natagriwal

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