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En octobre, les prix alimentaires mondiaux ont poursuivi leur tendance haussière

Le solide raffermissement des prix du sucre, des produits laitiers, des céréales et des huiles végétales ont permis aux prix alimentaires mondiaux d’augmenter pour le cinquième mois consécutif (+3,1 % par rapport à septembre) et ce, malgré un nouveau recul constaté dans la filière viande. Les prix atteignent ainsi leur plus haut niveau depuis janvier, constate la Fao dans son bulletin du 5 novembre.

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L’indice Fao – qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base – s’est établi en moyenne à 100,9 points en octobre, soit une hausse de 3 points (3,1 %) par rapport à septembre et dépasse de 5,7 points (6,0 %) sa valeur enregistrée il y a un an.

Les prix du blé grimpent, le maïs atteint des sommets

Du côté des céréales, le prix s’est établi en hausse de 7,2 % par rapport au mois de septembre et de pas moins de 16,5 % par rapport au même mois de l’année dernière. Les prix du blé ont encore grimpé en octobre, sous l’effet d’une forte demande dans un contexte de réduction des disponibilités à l’exportation, de mauvaises conditions de culture en Argentine et d’un temps sec qui nuit à la culture du blé d’hiver dans certaines régions d’Europe, d’Amérique du nord et de la mer Noire.

Les cours internationaux du maïs ont également atteint des sommets inégalés depuis six ans, stimulés par l’accélération des achats en Chine, les prélèvements plus importants que prévu sur les stocks aux États-Unis d’Amérique ainsi que par la forte baisse des disponibilités exportables au Brésil et en Ukraine. Les prix de l’orge fourragère et du sorgho ont également augmenté en octobre, soutenus par une forte demande et par les retombées de la hausse des prix du maïs et du blé.

En revanche, les cours internationaux du riz ont atteint leur niveau le plus bas depuis sept mois, alors que les récoltes des cultures principales commençaient en Asie et que les efforts s’intensifiaient pour attirer les acheteurs.

Nouvelle croissance des huiles végétales

Les prix des huiles végétales se sont établis en moyenne, en octobre, en hausse de 1,8 % et à son niveau le plus élevé depuis neuf mois. Cette progression résulte de l’affermissement des prix des huiles de palme et de soja, alors que ceux de l’huile de colza ont reculé modérément.

Les cours internationaux de l’huile de palme ont progressé pour le cinquième mois consécutif, en raison de perspectives de production inférieures au potentiel dans les principaux pays producteurs et par la vigueur de la demande mondiale à l’importation. Dans le même temps, la tension sur l’offre qui devrait persister en Amérique du Sud a contribué à soutenir les prix de l’huile de soja.

A contrario, après une hausse de cinq mois consécutifs, les cours internationaux de l’huile de colza ont accusé une baisse en octobre, compte tenu de l’incertitude croissante qui pèse sur la demande aux États-Unis suite à la détérioration récente de la situation sanitaire dans ce pays.

Produits laitiers : hausse généralisée

Les prix des produits laitiers se sont établis en moyenne, en octobre, en hausse de 2,2 % par rapport au mois de septembre, marquant la cinquième hausse mensuelle consécutive et relevant les prix de 3,5 % au-dessus de leur valeur par rapport au même mois l’année dernière.

Les prix du fromage sont ceux qui ont le plus progressé, suivi du lait écrémé en poudre, du lait entier en poudre et du beurre. Cette hausse des prix en octobre était due, dans une certaine mesure, à une contraction du marché des livraisons à court terme, stimulée par la forte demande à l’importation des marchés asiatiques et moyen-orientaux alors que les disponibilités exportables en Océanie devraient diminuer plus tard dans l’année, lorsque la production connaîtra un repli saisonnier.

En outre, le dynamisme de la demande intérieure s’agissant des futures livraisons en Europe, où la production entre dans sa période creuse, a également contribué à un resserrement du marché au comptant et à un raffermissement des prix.

Viande : 9e  recul mensuel

Les prix de la viande se sont établis en moyenne, en octobre, en léger recul (0,5 %) par rapport au mois de septembre. C’est la neuvième baisse mensuelle depuis janvier, entraînant les prix 10,7 % sous leur niveau enregistré le même mois l’an dernier.

Les prix de la viande de porc ont chuté, en raison de la baisse des cours des produits allemands, sous l’effet continu des restrictions à l’importation imposées par la Chine à l’Allemagne où des cas de peste porcine africaine ont été identifiés chez des sangliers. La baisse des cours constatées chez nos voisins allemands a néanmoins été compensée par une hausse de ceux du Brésil, s’expliquant par la solidité de la demande à l’importation.

Les cours de la viande de bovins ont, quant à eux, diminué en raison de la faiblesse de la demande aux États-Unis, conjuguée à une hausse des livraisons en provenance d’Amérique du Sud, en dépit d’une contraction des disponibilités en Australie, du fait de la hausse de la demande de bétail pour la reconstitution du cheptel.

Les cours de la viande de volaille ont également accusé une légère baisse sous l’effet de la diminution des commandes en provenance de Chine et d’Arabie Saoudite. En revanche, les prix de la viande d’ovins se sont raffermis, stimulés par la stabilité de la demande intérieure et par le volume restreint des disponibilités exportables, notamment en Australie.

Forte volatilité des cours du sucre

Les prix du sucre se sont établis en hausse de 7,6 % par rapport au mois de septembre et de 9,3 % par rapport à l’année dernière. Cette progression s’explique essentiellement par la baisse escomptée de la production de sucre au Brésil et en Inde, qui sont les deux plus grands producteurs de sucre, résultant de précipitations inférieures à la moyenne. Les cours du sucre ont aussi été soutenus par la situation en Thaïlande, où la production de sucre a chuté de près de 5 % par rapport à l’année dernière du fait d’une sécheresse prolongée.

La pression a aussi été accentuée par la stratégie d’achat des fonds, comme l’indique le Commitment of Traders dans son rapport hebdomadaire. En outre, les incertitudes qui règnent sur le marché du pétrole brut et les variations du réal brésilien par rapport au dollar américain ont aussi contribué à la forte volatilité des cours du sucre.

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