Accueil Equipements

Fin des pulvérisations: l’entretien du biofiltre... et le point sur la réglementation

La fin des chantiers de pulvérisation marque le moment de procéder à l’entretien des systèmes de traitement des effluents phyto, qu’il s’agisse de biofiltres ou de tout autre équipement. Qui est concerné ? Quels sont les points importants à vérifier au moment de l’entretien annuel de son système ? Qu’en est-il d’une mise aux normes ? Le point avec l’asbl Protect’eau.

Temps de lecture : 4 min

L’acquisition d’un biofiltre ou d’un autre système de traitement d’effluents phyto n’est pas obligatoire. Le législateur laisse le choix de travailler soit au champ, soit sur une aire enherbée, soit sur une aire étanche. Un STEPHY n’est nécessaire que si l’agriculteur choisit de nettoyer son pulvérisateur sur une aire étanche et de traiter lui-même les effluents.

Déclaration des lieux de remplissage et de nettoyage du pulvérisateur

Toute personne utilisant un pulvérisateur devra toutefois informer annuellement l’administration de son choix de lieu de remplissage et de nettoyage du pulvérisateur. Pour les agriculteurs, cette démarche se fait via la déclaration de superficie.

Les autres utilisateurs professionnels, qui ne remplissent pas de déclaration de superficie, doivent également faire une déclaration pour le 31 décembre au plus tard, via le formulaire du Spw. Ce formulaire de déclaration est disponible sur www.protecteau.be > Publications > Documents légaux et formulaires.

Entretien hivernal du biofiltre

Un biofiltre est une tourelle constituée de 1 à 3 cubitainers superposés qui sont remplis d’un mélange de paille, de compost et de terre de culture (voir la photo ci-jointe). Ce dispositif simple permet d’épurer les effluents phytopharmaceutiques par voie biologique.

Les microorganismes présents dans le substrat sont capables de décomposer les matières actives, comme dans le sol des cultures. Pour que le biofiltre fonctionne bien, il faut veiller, tout au long de la saison, à fournir à ces bactéries de bonnes conditions d’humidité et d’aération pour leur développement.

Chaque année, durant l’hiver, il importe de brasser et réalimenter le substrat qui compose les unités du biofiltre. Le volume perdu par tassement et dégradation par les micro-organismes doit être comblé avec de la paille hachée, du terreau ou compost de fumier et de la terre de culture. Il est recommandé de renouveler la totalité du substrat après 6 à 8 années d’utilisation.

Des améliorations possibles

L’entretien hivernal est une bonne occasion d’apporter au système de traitement certaines améliorations. Lors des visites-conseils réalisées sur le terrain par les équipes de Protect’eau, les questions relatives à la gestion de l’humidité des biofiltres reviennent fréquemment.

Dans certains cas, l’utilisation d’une installation de stockage tampon est conseillée afin de réguler les apports d’effluents dans le biofiltre. Dans d’autres cas, des unités ont été ajoutées ou retirées afin d’adapter la taille du biofiltre aux besoins actuels des utilisateurs.

Il n’est pas rare que de petites modifications soient réalisées au niveau du montage du biofiltre pour favoriser le maintien d’un bon niveau d’humidité.

Régulièrement, un conseil est aussi apporté afin d’améliorer la répartition des effluents sur le substrat organique suite à l’apparition de voies d’écoulement préférentiel.

Récupération des eaux, registre, dimensionnement : quelles obligations ?

Depuis 2019, de nouvelles obligations encadrent l’utilisation des «STEPHY . Il est dès lors important de profiter de l’entretien hivernal pour vérifier si votre installation est en ordre.

1. Premièrement, les éventuelles eaux récupérées à la sortie du système de traitement, comme dans le cas des biofiltres, ne peuvent jamais être dirigées vers un égout, un fossé ou une eau de surface.

Elles doivent être soit dirigées vers un réservoir d’effluents d’élevage aux normes, soit appliquées au champ ou sur une aire enherbée, soit réutilisées pour préparer une bouillie d’herbicide total.

Il est également possible de les diriger vers des bacs plantés de saules et de carex afin de les éliminer par évaporation. Cette adaptation est facilement réalisable si la place nécessaire est disponible.

2. Ensuite, il faut vérifier que le système est en bon état et s’assurer que les substrats organiques usagés et les autres déchets éventuels (filtres, etc.) sont éliminés conformément à la réglementation.

Il faut aussi disposer d’un registre dans lequel sont consignées toutes les opérations de rinçage du pulvérisateur et les opérations de maintenance effectuées sur le système de traitement.

3. Enfin, il est nécessaire de vérifier que le système, tel qu’installé au départ, répond toujours aux besoins de l’exploitation. Il faut, pour ce faire, estimer à nouveau les volumes d’effluents produits durant un an sur l’aire de nettoyage du pulvérisateur et vérifier si le système est toujours bien dimensionné pour gérer ces volumes.

Les équipes de Protect’eau peuvent vérifier avec les personnes intéressées, de manière confidentielle, si les infrastructures répondent aux normes et fournir des conseils sur d’éventuelles modifications à apporter. De petits aménagements et un peu d’inventivité sont généralement suffisants !

Pour de plus amples informatuons: Centre d’action Protect’eau; info@protecteau.be; www.protecteau.be.

A lire aussi en Equipements

Voir plus d'articles