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Neuf questions à se poser pour envisager l’avenir de nos vergers, malgré un climat incertain

Cultiver des espèces dites « exotiques », modifier notre assortiment variétal, irriguer les parcelles… ne sont que quelques-unes des pistes évoquées pour adapter nos vergers aux changements climatiques et plus particulièrement à l’élévation attendue des températures. Mais quel sera l’impact de ce phénomène sur les bio-agresseurs, sur le développement des adventices ou encore sur la qualité des fruits ? Les questions sont nombreuses, tout comme les incertitudes. Ce qui complique la prise de décision !

Temps de lecture : 16 min

Dans la première partie de cet article (lire ici), nous avons présenté les faits marquants de l’évolution récente de notre climat qui ont des conséquences pour le comportement de nos espèces fruitières et de leurs bio-agresseurs. Plusieurs changements importants sont intervenus au cours des vingt dernières années : la hausse de la température moyenne annuelle, une diminution de la rigueur des hivers, une augmentation du nombre d’épisodes de canicule, une plus grande irrégularité de la répartition des pluies, avec une tendance à un printemps plus sec, une augmentation de l’ensoleillement. Toutefois les gelées tardives printanières sont toujours présentes.

En conséquence de tout cela, la phénologie s’est modifiée : les floraisons sont avancées de 10 à 13 jours et les dates de récolte de quelques jours ; la saison de végétation s’est allongée. Des bio-agresseurs nouveaux apparaissent et d’autres ont un cycle biologique modifié.

Lorsqu’il doit faire des choix pour l’avenir, l’arboriculteur professionnel ou amateur doit nécessairement tenir compte des prévisions faites par les climatologues. Entre les plus pessimistes et les plus optimistes, faute de pouvoir trancher, il convient d’adopter par prudence une position médiane qui diminuera les risques d’erreurs.

Des questions, et parfois des réponses…

Les questions qui suivent sont celles qui sont le plus souvent posées à propos des répercussions des changements climatiques sur l’arboriculture fruitière. Les réponses sont rarement tranchées : « oui » ou « non ». Ce sera souvent « oui, mais » ou « oui, si » parce que plusieurs éléments sont à prendre en compte, et que certaines incertitudes subsistent, notamment en ce qui concerne l’augmentation de la température au cours de ce siècle. Voyons-en quelques-unes.

Introduire chez nous des variétés et espèces « exotiques »

C’est la question que posent le plus souvent les jardiniers-amateurs dans le contexte d’un réchauffement du climat et de l’allongement de la période de végétation, après qu’ils aient visité des jardins dans des contrées à climat plus chaud

Au début de ce siècle, la culture de la vigne de cuve a entamé une extension fulgurante dans notre pays avec soit des cépages européens, soit des cépages hybrides interspécifiques. La réponse technique est tout à fait positive, avec une restriction à propos du risque de gelées tardives ; reste à voir ce que seront les résultats économiques de cette spéculation dans un contexte mondial de surproduction.

La culture du kiwaï (Actinidia arguta) se développe dans le Nord de notre pays sous l’impulsion de l’Université de Gand, et on observe la même tendance dans des pays voisins. Toutefois, comme on l’a constaté à plusieurs reprises ces dernières années, cette plante se révèle très sensible aux gelées tardives printanières.

La culture de l’abricot est étudiée au Centre fruitier wallon à Merdorp-Hannut. L’avenir nous dira si elle est techniquement possible, et surtout s’il est possible de placer ce fruit délicat comme produit de niche dans un marché saturé chaque année par les productions françaises, italiennes et espagnoles.

Les pêchers sont souvent présents dans les jardins d’amateurs. Par contre, la culture de cette espèce en vergers commerciaux appartient au passé. Elle a disparu de Belgique au début des années 1970. Il s’agissait de variétés à chair blanche, plus fragiles mais beaucoup plus goûteuses que les pêches jaunes qui nous arrivent de France, d’Italie ou d’Espagne.

Sous notre climat, le pêcher souffre fort de l’humidité en hiver et au printemps, ainsi que du froid hivernal et des gelées tardives. La longévité des arbres est faible. Un ancien producteur de pêches du Hageland nous a dit que sur dix années, on comptait un tiers de bonnes récoltes, un autre tiers de productions moyennes et un dernier tiers d’années sans production. De nouvelles variétés de pêches à chair blanche ont vu le jour ; rien ne dit que leur comportement sous notre climat sera satisfaisant. La question mérite d’être étudiée, tout comme c’est le cas avec l’abricot.

Modifier notre assortiment variétal

L’augmentation du nombre de jours de végétation et de la somme des températures offre la possibilité pour les fruits à pépins de cultiver des variétés qui n’atteignaient pas leur pleine maturité chez nous. C’est le cas par exemple des pommes ‘Braeburn’ ou ‘Granny Smith’ et de la poire ‘Passe Crassane’. Diverses variétés nouvelles ont été sélectionnées pour être cultivées dans des climats chauds pendant la saison de végétation, et où un hiver doux est suffisant pour satisfaire leurs besoins en froid.

S’adapter aux changements du cycle physiologique annuel

Nous avons évoqué dans l’article précédent la hausse de la température d’octobre à avril survenue depuis 1988. La satisfaction des besoins en froid pour lever la dormance ne semble pas remise en cause, mais chez certaines variétés de pommes les plus exigeantes à cet égard, on a pu observer des anomalies de végétation (bourgeons restant dormants ou à croissance lente, fleurs petites ou nécrosées, floraison plus échelonnée…) qui peuvent être imputées à une non-satisfaction des besoins en froid. Chez les espèces à noyau, des mortalités de bourgeons seraient dues à des hivers trop doux.

Le climat hivernal et printanier influence la phénologie : gonflement et éclatement des bourgeons, floraison, fécondation puis développement des fruits sont avancés dans le temps de 10 à 13 jours par rapport aux années 1970. Si les dates des dernières gelées printanières ne se déplacent pas, comme cela semble être le cas, les dégâts aux fleurs seront nettement plus fréquents et plus importants.

Depuis 1988, on observe une augmentation des gelées à -1ºC pendant la floraison. En 2020, les gelées de fin-mars et début avril, alors que les premières fleurs de ‘Conférence’ étaient ouvertes et que ‘Jonagold’ était au stade « bouton vert », ont occasionné des dégâts importants. Ceci incite à mettre en place les mesures classiques de protection contre le gel tardif malgré leur coût et les difficultés techniques.

Après la floraison, l’évolution des fruits jusqu’à la cueillette est plus irrégulière ; celle-ci doit être effectuée en plusieurs passages successifs. De manière générale, les dates de récolte sont avancées : on estime globalement qu’une avance de trois jours de la floraison génère une avance d’un jour de la récolte. Cela s’est vu, par exemple, pour la cueillette des poires ‘Conférence’ qui commençait dans les derniers jours d’août. En Alsace, la maturité du raisin ‘Riesling’ se situe maintenant 20 jours plus tôt qu’il y a cinquante ans !

Une modification de la qualité intrinsèque des fruits

Une maturité avancée génère un taux de sucres plus élevé, une acidité moindre et un meilleur développement des arômes. Mais cela peut aussi influencer négativement la durée de conservation des fruits à pépins en chambre froide avec atmosphère modifiée.

Pour le raisin de cuve, des spécialistes français disent qu’il faudra apporter au moût moins de sucre (= chaptaliser) que cela se faisait parfois autrefois et davantage d’acides.

Une modification de l’incidence des bio-agresseurs

Il se dit parfois qu’un climat humide favorise les maladies cryptogamiques et qu’un climat chaud favorise les insectes et les acariens. Une affirmation qui mérite d’être nuancée !

Envisageons d’abord une maladie bactérienne : le « feu bactérien » des Rosacées (Erwinia amylovora) qui s’attaque principalement à nos poiriers. Les portes d’entrée principales sont les fleurs. Au Royaume-Uni, Mme Billing a observé que l’émission de bactéries à partir des chancres hivernants sur le bois demande une certaine quantité de chaleur, dans une atmosphère humide. Dans nos conditions climatiques actuelles, le seuil critique n’est atteint qu’une fois que la floraison principale est terminée, ce qui diminue le risque d’infection. Un changement du climat pourrait modifier cette situation et accroître le risque d’infection florale.

La principale maladie cryptogamique des pommiers et des poiriers est la tavelure (Venturia spp.). On sait que les émissions d’ascospores, qui se font en fin d’hiver et au début du printemps à partir de feuilles mortes infectées l’année précédente, dépendent de la température et de l’humidité, et que la germination de ces spores sur des organes verts (feuilles et ovaire des fleurs) dépend en plus de la durée d’humectation de ceux-ci. Une longue période de pluies au printemps augmente les risques de tavelure, et une longue période sèche les diminue.

Chez les poiriers, la « rouille grillagée » (Gymnosporangium sabinae) qui était connue au 19ème  siècle et dans la première moitié du vingtième, est probablement réapparue à la fin du 20ème  siècle à la faveur d’une série d’étés chauds ; son incidence est plus forte sur des arbres adossés à un mur qu’en plein-vent.

La rouille grillagée du poirier, une maladie réapparue  depuis 1975 à la faveur d’une série d’étés chauds.
La rouille grillagée du poirier, une maladie réapparue depuis 1975 à la faveur d’une série d’étés chauds.

Un automne et un hiver plus doux et constamment humides augmentent chez les pommiers les risques d’infection du chancre commun (Nectria galligena) et imposent des traitements préventifs lors de la chute des feuilles et après la taille hivernale.

L’oïdium du pommier (Podosphera leucotricha) hiverne entre les écailles des bourgeons infectés en automne. Un hiver très rude détruit à la fois ces bourgeons et le champignon, tandis qu’un hiver doux permet au champignon de survivre. Une attention spéciale doit alors être accordée lors de la taille à la recherche des bourgeons infectés.

En ce qui concerne les insectes nuisibles, on sait qu’un hiver très rude provoque une mortalité plus importante des formes hivernantes : selon le cas, adultes, chrysalides, larves ou œufs qui se sont abrités dans la ramure ou dans le sol. Toutefois, chez une espèce à plusieurs générations par an, on peut atteindre rapidement à nouveau une population importante.

La drosophile asiatique (Drosophila suzukii) est exemplative à cet égard. Ce diptère a été observé pour la première fois en Belgique en automne 2009, et en 2013, on pouvait considérer qu’il était présent dans tout le pays. La femelle pond de 300 à 400 œufs sous l’épiderme des fruits charnus de toutes espèces, et il y a 6 à 10 générations par an ! Bien que le froid tue bon nombre d’adultes hivernants, la population augmente rapidement au printemps et en été, d’autant plus que jusqu’à présent l’insecte ne compte pas d’ennemis naturels.

Des étés chauds ont amené chez nous le retour de la mouche de la cerise (Rhagoletis cerasi), et pour le carpocapse des pommes et des poires (Cydia pomonella) systématiquement une deuxième génération par an, qui se confond avec la fin de la première.

En raison d’étés chauds, le carpocapse des pommes et des poires  fait systématiquement une deuxième génération par an,  qui se confond avec la fin de la première (ici : dégâts sur pomme).
En raison d’étés chauds, le carpocapse des pommes et des poires fait systématiquement une deuxième génération par an, qui se confond avec la fin de la première (ici : dégâts sur pomme).

De manière générale, les acariens sont favorisés par un temps chaud et sec, et le nombre de générations est alors plus élevé.

On pourrait citer encore bien d’autres exemples de l’effet d’une augmentation de la température et de l’humidité sur les bio-agresseurs de nos espèces fruitières.

Éviter les « coups de soleil »

De par leur texture, tous les fruits charnus risquent d’être endommagés par un ensoleillement violent. Le risque existe sur des fruits exposés dès que la température atteint 30ºC. Il est plus grand pour les fruits à pépins plus exposés que pour les fruits à noyau, davantage à l’ombre du feuillage. Nous gardons de souvenir d’une visite de vergers de pommiers dans le Limousin, où début août régnait une température proche de 40ºC, et où on percevait une odeur de pommes en train de cuire !

Dans nos vergers basse-tige, où les arbres ont une cime conique afin de mieux intercepter la lumière, une augmentation des épisodes de canicule pourrait nous amener à adopter une forme cylindrique qui ombrage un peu mieux les fruits, comme c’est le cas dans des zones très ensoleillées, mais sans toutefois arriver à une forme de « parasol ».

Les dégâts de chaleur sur les troncs, surtout sur les espèces à noyau, seront évités en blanchissant ceux-ci.

Brûlures sur pommes, causées par un ensoleillement trop violent.
Brûlures sur pommes, causées par un ensoleillement trop violent.

Dans les climats très chauds, le seul moyen d’éviter des brûlures du feuillage est l’aspersion d’eau dès que la température dépasse 30ºC.

En automne, un climat caractérisé par des alternances de journées chaudes et de nuits fraîches, avec de la rosée au lever du jour, est la meilleure garantie de coloration des pommes bicolores. Il faudra voir si la modification du climat ne va pas atténuer ce processus qui a une grande importance commerciale.

Éviter les stress hydriques

Un stress hydrique chez des plantes est provoqué par un manque d’eau. On l’évite en réalisant un équilibre entre l’offre en eau par le climat ou les irrigations qui alimentent la réserve du sol, et la demande, c’est-à-dire l’évapotranspiration réelle : c’est l’eau évaporée par le sol, additionnée de celle qui est absorbée par les plantes puis restituée à l’atmosphère. Pour assurer une végétation constante et la meilleure possible, il faut que l’offre soit constamment supérieure ou égale à la demande, sinon l’activité des plantes cesse temporairement.

Un stress hydrique est plus fréquent sur des arbres basse-tige greffés sur un sujet porte-greffe faible : M9 ou M27 pour les pommiers, cognassier C pour les poiriers, GiSelA 5 ou Edabriz pour les cerisiers, Ferlenain ou Pixy pour les pruniers. On l’observe aussi sur les poiriers dont on a coupé une partie des racines suite au retrait du Cycocel afin de modérer la vigueur.

Un déficit, même temporaire d’eau, et par la même occasion d’éléments minéraux, perturbe toute la physiologie des arbres au moment où les besoins en eau sont les plus élevés : l’été, mais aussi au printemps. Ce fut le cas au printemps en 2007, 2012, 2013, 2014 et surtout en 2020.

Comme on peut constater que les sujets porte-greffe de très faible vigueur est un facteur de stress hydrique, le recours à des sujets porte-greffe un peu plus vigoureux et qui explorent un volume de sol plus grand est à envisager, sans arriver toutefois à une vigueur excessive. Cela pourrait être dès à présent le Malling 26 pour les pommiers, le Cognassier A ou Adams pour les poiriers, le Damil ou le Colt pour les cerisiers et le Saint-Julien A pour les pruniers. Ils ont été utilisés dans un passé récent et leur comportement en ce qui concerne la vigueur, la fertilité, la qualité des fruits et la longévité des arbres, ainsi que l’adaptation au sol est bien connu. Dans les programmes de création de nouveaux sujets porte-greffe, ce problème devrait être davantage pris en compte qu’il l’est actuellement.

Le rôle des mycorhizes dans l’alimentation des arbres en eau et en éléments minéraux a été surtout étudié pour les arbres forestiers. Il y a là certainement des connaissances à appliquer pour l’arboriculture fruitière.

Réserve facilement utilisable et évapotranspiration réelle

Pour les arbres et arbustes comme pour les autres végétaux, l’offre en eau du sol dépend de la hauteur de la nappe et de la réserve facilement utilisable (R.F.U.), qui est alimentée par les précipitations et les irrigations. Cette quantité d’eau disponible dépend de la texture du sol, de sa structure et de sa teneur en humus, ainsi que de la profondeur d’enracinement des plantes.

On considère que des arbres dont l’enracinement ne dépasse pas un mètre de profondeur disposent d’une R.F.U. de 100 mm en sol argileux mal structuré et de 170 mm en sol argilo-limoneux à bonne structure. On voit ici combien une texture et une structure favorables sont importantes pour l’alimentation des arbres en eau. Le maintien ou l’élévation du taux de matière organique du sol doit être une préoccupation constante. De plus, dans ce cas, les irrigations pourront être plus espacées.

L’évapotranspiration réelle (E.T.R.) est la quantité totale d’eau évaporée par le sol et transpirée par la végétation. Elle dérive de l’évapotranspiration potentielle (E.T.P.), un paramètre microclimatique qui s’évalue par des mesures ou des calculs. Il faut veiller à la diminuer afin que le feuillage ait chaque jour une durée de fonctionnement la meilleure possible.

En cela, les brise-vent jouent un rôle essentiel. En diminuant la vitesse du vent, ils peuvent diminuer l’E.T.P. de 25 à 30 % et ils augmentent la température de l’air de 1 à 2ºC en comparaison avec un terrain ouvert. Le brise-vent le plus efficace a une perméabilité de 50 % ; sa zone d’influence sous le vent est de 15 à 20 fois sa hauteur.

Vers une irrigation des vergers ?

Malgré diverses expérimentations qui ont montré son utilité, l’irrigation des vergers n’est guère pratiquée en Belgique. Le choix de la technique (par aspersion sur ou sous frondaison, ou localisée goutte-à-goutte, avec apport de fertilisants ou non ?) doit être décidé en tenant compte aussi de la disponibilité en eau. L’aspersion sur frondaison permet aussi de lutter contre les gelées tardives et les « coups de soleil », tandis que l’irrigation localisée se révèle plus économe en eau.

Dans l’avenir, au vu des irrégularités croissantes des pluies, une irrigation des vergers au cours des deux ou trois premières années semble être une option de plus en plus opportune, voire une nécessité. En effet, un sol qui a été travaillé se dessèche plus rapidement qu’un sol affermi. Un premier semestre sec, nécessitant des arrosages, représente certes une dépense supplémentaire, mais l’apport d’eau évite un retard d’entrée des arbres en phase adulte (=en pleine production) d’au moins un an. La deuxième et la troisième année demandent aussi une attention particulière. Rappelons ici que la pluviométrie des printemps 2017, 2018 et 2020 fut très déficitaire, et celle de 2019 à peine normale.

Par la suite, l’irrigation permettra d’atténuer le phénomène d’alternance de production, puisqu’après une année sèche où l’induction florale pour l’année suivante est freinée, on aura une floraison moins abondante. Une bonne alimentation en eau permet aussi une augmentation sensible du calibre des fruits.

Gérer la couverture herbacée du sol

Dans un verger basse-tige adulte où le sol est enherbé en bandes, l’E.T.R. représente approximativement 90 % de l’E.T.P., dont 50 à 60 % par les arbres et 30 à 40 % par l’enherbement. Un constat qui mérite d’y être attentif.

La couverture végétale du sol a des effets très favorables : une limitation de l’érosion, la conservation de sa structure en évitant les tassements, l’approvisionnement en humus par l’herbe de tonte laissée sur place, et de manière générale l’activité biologique.

Un fauchage fréquent limite la consommation d’eau.
Un fauchage fréquent limite la consommation d’eau.

Il est possible de réduire la consommation d’eau de l’enherbement en choisissant un mélange de graminées et de légumineuses à développement plus faible. De même, un fauchage plus fréquent réduit l’E.T.R. et le développement en profondeur de l’enracinement.

On a constaté qu’après des pluies, l’enherbement permet aussi une pénétration plus facile de l’eau dans un sol desséché, ce qui réduit les pertes d’eau par ruissellement.

Et la flore adventice ?

Par une élévation de la température en avant-saison, plusieurs plantes adventives dont la germination est tardive à cause de leurs exigences en chaleur vont trouver plus tôt des conditions favorables à leur pullulation. C’est par exemple le cas de la mercuriale annuelle (Mercurialis annua), du galinsoge à petites fleurs (Galinsoga parviflora), des panics (Panicum spp. = Echinochloa spp.), et des amarantes (Amaranthus spp.).

Comme certains insectes, des plantes adventices installées dans les régions méridionales pourraient faire leur entrée chez nous. On pense par exemple à l’ambroisie (Ambrosia artemisiifolia) une espèce annuelle originaire des États-Unis qui apprécie la chaleur. Elle est très redoutée à cause de son pollen très allergisant : quelques grains de pollen par m³ d’air suffisent à déclencher des crises chez les personnes les plus sensibles. Elle a une résistance de plus en plus forte aux herbicides. Comme ce fut le cas autrefois pour le Galinsoge, des graines peuvent être présentes dans des mélanges importés de nourriture pour oiseaux.

Ir. André Sansdrap

Wépion

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