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Les députés européens affichent leurs inquiétudes sur les carences de l’accord commercial post-Brexit

Satisfaits de la conclusion de l’accord commercial entre l’UE et le Royaume-Uni, les eurodéputés ont tout de même fait savoir à la Commission européenne leurs préoccupations concernant l’absence de réglementation concernant les nouvelles « IG », le contrôle sanitaire et phytosanitaire et l’impact de la nouvelle réglementation bio.

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Tout en saluant l’accord post-Brexit conclu le 24 décembre, les députés européens ont exprimé à la Commission européenne, à l’occasion d’une réunion de la commission de l’Agriculture le 13 janvier, l’impérieuse nécessite de « prévoir des modalités à partir desquelles l’Union européenne pourra étendre les mêmes protections à ces nouvelles indications géographiques qui seront adoptées ».

Pour combler ce vide juridique, la Commission a répondu qu’une clause de révision serait mise en place pour permettre aux deux parties de revenir sur le dossier ultérieurement. Elle souligne également que « pour les nouvelles IG et celles existantes qui changent de dénomination, de nouvelles règles seront d’application ».

Concernant les réserves existantes de ces marques de reconnaissance, l’exécutif européen assure « qu’elles sont garanties et continueront à s’appliquer sans limites dans le temps ». Quant aux opérateurs qui souhaitent demander l’enregistrement de leur nouvelle IG, la Commission précise qu’ils peuvent le faire dès maintenant en toute liberté conformément à la législation nationale du Royaume-Uni.

Au sujet de la nouvelle réglementation bio qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2022, l’accord prévoit une équivalence entre les législations des deux parties.
Au sujet de la nouvelle réglementation bio qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2022, l’accord prévoit une équivalence entre les législations des deux parties.

Contrôles sanitaires et phytosanitaires

Les eurodéputés ont également exprimé leurs doutes concernant l’efficacité des contrôles sanitaires et phytosanitaires (pesticides, OGM…) sur les produits agricoles importés surtout au niveau de la frontière entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne.

Sur ce point, la Commission assure que « toutes les marchandises qui entrent dans l’UE et en Irlande du Nord en provenance de Grande-Bretagne sont contrôlées comme marchandises de pays tiers. Un contrôle systématique est opéré en ce qui concerne à la fois la santé publique et la santé animale sur tous les végétaux, denrées, aliments et animal qui entrent dans l’UE ».

Sur les OGM, les pesticides, les nouvelles techniques de sélection végétale, l’institution assure que « tous les produits de base sont vérifiés comme ils le sont pour le reste du monde, l’accord ne change en rien nos exigences en la matière, notamment sur les limites maximales de résidus ».

Et la Commission européenne ajoute qu’il n’y a pas de disposition dans l’accord qui autoriserait des négociations visant à modifier le niveau de contrôle sur les aliments entrants sur le territoire de l’UE en provenance du Royaume-Uni. Sur ce point, l’UE a gardé son autonomie réglementaire.

Nouvelle réglementation bio

Les eurodéputés ont également interrogé la Commission sur l’impact qu’aura la nouvelle réglementation bio (entrée en vigueur prévue le 1er janvier 2022) sur la législation du Royaume-Uni.

À ce sujet, l’institution européenne explique que l’accord prévoit une équivalence entre les législations des deux parties. Cela permet aux produits biologiques européens d’avoir accès au marché bio du Royaume-Uni sur base des règles actuelles telles que nous les connaissons dans l’UE.

Mais l’institution précise en même temps qu’« il existe une clause qui prévoit une réévaluation des équivalences afin de savoir si les produits en question peuvent encore circuler entre les deux parties ».

En cas de divergence du côté du Royaume-Uni (non-respect des nouvelles règles et absence d’équivalence), la Commission indique que « chaque partie dispose de la possibilité de suspendre la reconnaissance unilatéralement en attendant que l’autre partie se mette en conformité. »

Enfin, dans le cas où le Royaume-Uni importerait une denrée issue de pays tiers et la réexporterait immédiatement vers l’UE, l’exécutif européen précise que l’accord prévoit des mesures de sauvegarde afin de se défendre contre une concurrence déloyale abusive

Les deux commissions du commerce international et des affaires étrangères du Parlement européen, qui sont en charge du dossier, devraient se prononcer fin février ou en mars sur la proposition d’approbation de l’accord et sur ladite résolution.

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