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Portés par les huiles, les prix mondiaux des denrées, au plus haut depuis 3 ans

Les prix alimentaires mondiaux ont poursuivi leur hausse en décembre dernier, pour le septième mois consécutif, de 2,2 %, grâce à une hausse des cours des huiles végétales mais aussi des produits laitiers, de la viande et des céréales et malgré un recul pour le sucre, selon l’indice de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture publié le 7 janvier.

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Rappelons d’emblée que l’indice Fao des prix des produits alimentaires est une mesure de la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de denrées de base. Après de nouvelles hausses en décembre (2,2 % par rapport à novembre), à l’exception du sucre, il atteint son plus haut niveau depuis trois ans.

Hausse des prix du blé et du maïs

Les prix des céréales ont progressé en moyenne en décembre de 1 % par rapport à novembre.

Les prix du blé à l’exportation ont continué de progresser en décembre, sous l’effet d’un resserrement de l’offre chez les principaux exportateurs et d’inquiétudes concernant les conditions de croissance dans certaines régions des États-Unis et de Russie, ainsi que d’un recul plus important que prévu des expéditions de blé en partance de cette dernière, qui a annoncé la mise en place de taxes/quotas à l’exportation.

Du côté des céréales secondaires, les prix du sorgho ont nettement progressé en décembre, car les ventes des États-Unis, principalement à la Chine, sont restées solides. Les prix du maïs à l’exportation ont continué de grimper, en raison d’inquiétudes persistantes concernant les perspectives de récolte en Amérique du Sud et des répercussions de la forte progression des prix du soja.

Les prix internationaux du riz ont également augmenté, car les disponibilités de riz thaï et vietnamien se sont resserrées et les acheteurs se sont intéressés davantage à l’offre indienne et pakistanaise.

Sur toute l’année, les prix des céréales ont gagné en moyenne 6,6 % par rapport à la moyenne de 2019 et la moyenne annuelle la plus élevée depuis 2014.

Le resserrement des disponibilités et l’accroissement de la demande ont entraîné une hausse des prix du blé et du maïs, respectivement de 5,6 et 7,6 %, par rapport à 2019.

Concernant le riz, la demande mondiale à l’importation est restée terne en 2020, mais les prix à l’exportation ont pourtant progressé de 8,6 % par rapport à leurs faibles niveaux de 2019 et ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis six ans. Ce rebond s’explique par des contraintes liées à la production chez certains exportateurs, qui ont été aggravées par la mise en place de restrictions à l’exportation temporaires par certains fournisseurs au deuxième trimestre de l’année, ainsi que par des goulets d’étranglement logistiques.

Au plan mondial, les prix des céréales ont gagné en moyenne 6,6% en 2020 par rapport à l’année précédente.
Au plan mondial, les prix des céréales ont gagné en moyenne 6,6% en 2020 par rapport à l’année précédente. - M. de N.

Huiles végétales, moteur de la hausse des prix en 2020

Sur l’ensemble de l’année, les prix des huiles végétales ont connu une augmentation de 19,1 % atteignant leur plus haut depuis trois ans. Ils ont progressé en moyenne de 4,7 % en glissement mensuel pour atteindre en décembre dernier leur niveau le plus élevé depuis septembre 2012.

La poursuite de la hausse des cours en décembre est principalement imputable à l’affermissement des prix de l’huile de palme, même si ceux des huiles de soja, de colza et de tournesol ont également progressé. Les prix internationaux de l’huile de palme ont enregistré leur septième mois consécutif de hausse, principalement sous l’effet d’un resserrement de l’offre qui persiste dans les principaux pays producteurs.

En outre, la forte hausse des droits de douane à l’exportation en Indonésie, le premier fournisseur mondial d’huile de palme, a eu des répercussions sur les flux d’exportation.

En ce qui concerne l’huile de soja, les prix internationaux ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis sept ans, principalement en raison de la faiblesse des disponibilités exportables en Argentine, où des grèves prolongées ont eu des conséquences sur le broyage et la logistique portuaire.

L’huile de colza et l’huile de tournesol ont bénéficié du dynamisme du marché de l’huile de palme, mais leurs prix ont également été soutenus par une solide demande mondiale à l’importation.

Produits laitiers : 7e hausse mensuelle consécutive

Les prix des produits laitiers ont progressé en moyenne en décembre dernier de 3,2 % ra rapport à novembre, signant ainsi la septième hausse mensuelle consécutive.

Les prix internationaux des produits laitiers majeurs ont augmenté, le mois dernier, sous l’effet d’une forte demande mondiale à l’importation, principalement due à des inquiétudes concernant les effets négatifs sur la production laitière de conditions météorologiques plus sèches et plus chaudes en Océanie. La forte demande interne et le ralentissement de la production de certains produits laitiers en Europe de l’Ouest ont également soutenu les cours.

Toutefois, sur l’ensemble de l’année 2020, les prix des produits laitiers ont affiché un recul de 1 % par rapport à 2019.

Sur l’ensemble de l’année 2020, l’indice Fao des prix des produits alimentaires a atteint son niveau le plus élevé depuis trois ans avec une progression de 3,1% par rapport à 2019 et ce, en dépit du creux enregistré entre avril et juin durant la première vague de la pandémie de Covid-19. Il reste toutefois largement inférieur à son niveau record de 2011.
Sur l’ensemble de l’année 2020, l’indice Fao des prix des produits alimentaires a atteint son niveau le plus élevé depuis trois ans avec une progression de 3,1% par rapport à 2019 et ce, en dépit du creux enregistré entre avril et juin durant la première vague de la pandémie de Covid-19. Il reste toutefois largement inférieur à son niveau record de 2011.

Ce sont les prix du beurre qui ont enregistré le retrait le plus marqué, suivis de ceux du lait entier en poudre, alors que les prix du lait écrémé en poudre et du fromage ont progressé.

Rebond de la viande de volaille en décembre

Les prix de la viande ont enregistré en moyenne en décembre une hausse de 1,7 % en glissement mensuel. Ils restent toutefois en retrait de 11,6 % par rapport à leur niveau de l’année dernière au même mois. Il s’agit de la troisième hausse mensuelle consécutive.

Les cours de la viande de volaille ont rebondi en décembre, profitant à la fois d’une hausse de la demande à l’importation, en particulier au Moyen-Orient, de ventes internes conséquentes dans les principaux pays producteurs et des effets négatifs des épidémies de grippe aviaire sur la production en Europe.

Les cours de la viande de bovins et d’ovins ont eux aussi progressé, principalement en raison d’un resserrement des disponibilités en Océanie dû à une forte demande de reconstitution des troupeaux.

En revanche, les prix de la viande de porc ont légèrement reculé, car les exportations des principaux producteurs européens, en particulier l’Allemagne, vers les marchés asiatiques sont restées suspendues en raison des épidémies de peste porcine africaine.

Sur l’année entière, les prix de la viande ont reculé en moyenne de 4,5 % par rapport à 2019. Parmi les différentes catégories de viande, les prix de la viande de volaille ont enregistré la plus importante baisse, suivis de ceux des viandes d’ovins, de porcins et de bovins.

Resserrement du marché mondial du sucre en 2020

Les prix du sucre ont très légèrement reculé par rapport à la hausse marquée enregistrée en novembre. La bonne tenue relative des prix du sucre a été favorisée par les dernières données commerciales qui montrent que les importations de sucre en Chine, le deuxième plus grand importateur mondial de sucre, ont grimpé de 37 % en glissement annuel de janvier à novembre 2020.

En outre, l’Indonésie a signalé que la demande de sucre raffiné de la part du secteur des produits alimentaires et des boissons avait augmenté.

En revanche, l’amélioration des perspectives de production au Brésil, le premier producteur mondial, et en Inde, où une hausse de 17 % de la production est prévue pour 2020-2021, a empêché tout rebond des cours du sucre. Les subventions à l’exportation pour la campagne 2020-2021 approuvées récemment par le Gouvernement de l’Inde ont également contribué à tirer les prix vers le bas.

Sur l’année complète, les prix du sucre ont connu une hausse moyenne de 1,1 % par rapport à 2019, ce qui indique un resserrement du marché mondial du sucre en 2020.

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