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Lutte contre le cancer et promotion de la viande: un plan européen moins sévère que prévu

Les viandes rouges et transformées ne sont finalement pas aussi stigmatisées qu’attendu par le plan de lutte contre le cancer présenté par la Commission européenne. Celle-ci prépare néanmoins une révision de sa politique de promotion qui pourrait réduire les soutiens à ces productions d’origine animale.

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La Commission européenne confirme, dans le cadre de son plan de lutte contre le cancer dévoilé le 3 février, qu’elle souhaite promouvoir le passage à un régime alimentaire plus végétal, avec moins de viande rouge et transformée et d’autres aliments liés aux risques de cancer, et davantage de fruits et légumes. Cette ambition devrait se refléter dans la révision de la politique de promotion des produits agricoles, attendue pour la fin 2021.

Dans une première version non finalisée de ce plan, la Commission avait montré des intentions plus claires de mettre fin au financement communautaire des campagnes de promotion de la viande, mais, regrette Greenpeace, « cette partie a été édulcorée dans la version publiée aujourd’hui ».

Ladite Ong appelle à mettre fin au financement communautaire des campagnes publicitaires visant à accroître la consommation de produits d’origine animale « ayant un impact négatif sur la santé publique, le climat et la nature ».

La Commission européenne avait déjà envisagé dans le cadre de la stratégie de la Ferme à la table de s’attaquer à la promotion de la viande rouge, pour des raisons d’impact environnemental.

Pour 2021, elle a lancé le 28 janvier ses premiers appels à propositions pour les programmes européens de promotion qui disposeront cette année d’un budget de 183 millions € dont près de la moitié devra répondre aux objectifs du Green Deal (Pacte vert) et 18 % sont réservés pour le bio.

Fruits et légumes, étiquetage et alcool

Mais l’institution ne s’en tient pas à la viande. Il est également prévu de revoir le programme européen de distribution de fruits, légumes et lait dans les écoles pour lutter contre l’obésité infantile. Autre objectif fixé : réduire la présence de contaminants cancérigènes dans les aliments. Des teneurs maximales pour un plus grand nombre de ces contaminants seront imposées sur la base des dernières preuves scientifiques disponibles.

Le plan de lutte contre le cancer envisage aussi des mesures visant à rendre les aliments sains plus accessibles via des incitations fiscales pour augmenter leur consommation et l’amélioration de l’information des consommateurs. La Commission rappelle notamment son intention, inscrite dans la stratégie de la ferme à la table, de proposer un étiquetage nutritionnel harmonisé et obligatoire sur le devant des emballages des produits alimentaires. Une étude d’impact est attendue en 2022.

L’exécutif européen va également se lancer dans une révision de la législation de l’UE sur la taxation de l’alcool et les achats transfrontaliers de produits alcoolisés ainsi que de nouveaux avertissements sanitaires sur les boissons alcoolisées, sont également au programme.

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