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Maladies respiratoires des bovins: une approche tant globale que ciblée

En période hivernale, le confinement et la promiscuité à l’étable engendrent souvent de nombreuses pathologies respiratoires parmi les bovins de tout âge. Leur prévention nécessite la mise en place de mesures de biosécurité et leur traitement un diagnostic vétérinaire, au besoin étayé par des résultats du laboratoire.

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L ors de son examen clinique, le vétérinaire pourra localiser le siège de l’infection, soit des voies respiratoires hautes, soit du poumon. Mais les symptômes à eux seuls ne permettent que rarement d’identifier avec précision le ou les agents infectieux – nombreux et variés en pathologie respiratoire comme en atteste le graphique ci-dessous reprenant les germes les plus identifiés après autopsie à l’Arsia – qu’ils s’agissent de virus (RSV, PI3…) ou bactéries (pasteurelles, mycoplasmes…), sans oublier la participation éventuelle de parasites (strongles pulmonaires) voire de certains champignons comme l’aspergillose.

Figure 1: évolution entre 2018 et 2020 du pourcentage de poumons de bovins positifs à l’analyse PCR, selon six germes respiratoires
Figure 1: évolution entre 2018 et 2020 du pourcentage de poumons de bovins positifs à l’analyse PCR, selon six germes respiratoires

Le recours aux analyses de laboratoire s’avère indispensable pour optimiser le traitement et la prévention.

Dès les premiers signes, un traitement

Le traitement administré par le vétérinaire visera à soulager le plus rapidement possible l’animal et à le soigner, voire à prévenir les complications bactériennes au besoin. Plus le traitement sera précoce, plus le taux de guérison sera élevé et moins les séquelles et le risque de contagion seront importants.

Si le mal s’étend dans l’élevage, un traitement généralisé à tout le lot pourrait être envisagé, avec une préoccupation : tirer… droit dans la cible. En recherchant le ou les germes responsables, et en testant ensuite avec un antibiogramme les antibiotiques potentiels et leur efficacité sur le germe, on gagne du temps et de l’argent.

… et une approche globale de l’élevage

En cas d’explosion de cas dans le troupeau, il faut chercher la rupture d’équilibre entre l’immunité des animaux et la pression d’infection des agents pathogènes. Sont alors à vérifier le protocole de vaccination, l’alimentation des veaux – notamment la qualité et la quantité de colostrum –, la complémentation minérale et vitaminique, les transitions alimentaires ou encore l’accès à de l’eau de qualité et en quantité.

La présence de différentes tranches d’âge sous le même toit est à risque, les animaux plus âgés pouvant être porteurs sains et contaminer les veaux.

Dans un espace mal ventilé et surpeuplé, si cela ne se voit pas, cela se sent… Inspirez dans votre étable et, peut-être, percevrez-vous l’odeur de l’ammoniac dont l’excès est irritant pour les voies respiratoires et les fragilise.

Éliminée par la litière ou sous forme de vapeur, l’eau impacte le taux d’humidité ambiante. Pour une stabulation de 50 vaches avec leurs veaux, c’est plus de 1.000 l d’eau à évacuer chaque jour… L’humidité diminue la capacité des animaux à lutter contre le froid, maintient une litière moite et y fait le lit de germes en tous genres. La ventilation du bâtiment est déterminante pour la réguler. Le renouvellement d’air peut être insuffisant si tout est fermé ou défaillant… Gare aux courants d’air sur le dos des jeunes veaux ; les mesures correctives passent par l’amélioration de la circulation d’air horizontale, au moyen de filets brise-vent, bardage en bois ajouré ou tôles perforées afin de maîtriser l’air entrant. Si la ventilation statique s’avère insuffisante, une ventilation mécanique peut être nécessaire.

Vaccins et autovaccins, en préventif

Il vaut mieux prévenir que guérir, dit l’adage. En effet, bien que souvent requise pour éteindre l’incendie, l’antibiothérapie a ses limites : diffusion réduite sur le site de l’infection du bovin, antibiorésistance, ou tout simplement infection virale… indifférente aux antibiotiques.

En prévention, il existe de nombreux vaccins commerciaux qui vous seront proposés par votre vétérinaire, prenant en compte les résultats des analyses éventuelles issues des épisodes précédents, l’âge des animaux à protéger, la saison des problèmes.

Cependant, la solution commerciale n’est pas toujours disponible. C’est le cas par exemple pour Mycoplasma bovis , bactérie dont l’antibiorésistance semble croître, ou encore pour certains « variants » bactériens présents dans l’exploitation. À ce stade, l’auto-vaccin entre en jeu : celui-ci sera produit spécifiquement à partir de la ou des bactéries isolées dans l’exploitation.

Disponible et produit sur demande, l’auto-vaccin est une des dernières solutions à tenter dans le cadre d’une problématique infectieuse récalcitrante et récurrente. Et ce à un coût raisonnable, d’autant plus qu’il bénéficie en 2021 d’une action « Arsia+ », en particulier l’autovaccin contre la mycoplasmose.

Infos : www.arsia.be/autovaccin/ ou 083/23.05.15.

D’après l’Arsia Infos

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