Paulette à des fleurs: des fleurs locales, uniques, raisonnées et de saison!
L’été passé, j’ai rencontré Pauline Wattiez, Paulette pour les intimes. Une parenthèse fleurie et colorée bien agréable en cette période particulière. La jeune femme semble si imprégnée de ses fleurs et de son projet qu’on s’y mettrait bien avec elle. Il n’empêche que l’entreprise demande patience et planification mais, le résultat est à la hauteur de l’effort. Le printemps sera bientôt là et les premières plantes de Paulette ne tarderont plus à se parer de couleurs. Faites un détour par Rêves si vous souhaitez admirer ses champs fleuris et en faire profiter vos intérieurs ou vos amis.
Les fleurs, c’est le dada de Pauline et elle y consacre aujourd’hui tout son temps. Elle propose aux fleuristes et particuliers des fleurs et bouquets écologiques et de saison.
Tout part d’un constat
Après un bachelier horticole en architecture du paysage, Pauline s’est lancée dans une formation de fleuriste. Lors de celle-ci, elle rencontre pas mal de professionnels et, à chaque fois, elle fait le même constat : les fleurs travaillées sont souvent très calibrées et typées. « Quand on veut exploiter le côté artistique, cette standardisation et cette rigidité posent problème. On travaille un produit identique et figé, à la longue, ça devient lassant et au final on dénature la fleur ».
« Les fleurs proposées en criées sont souvent très calibrées. Quand on veut exploiter le côté artistique, cette standardisation pose problème ».
Pour remédier à ce manque, elle décide de faire germer ses propres graines et de planter et cultiver ses fleurs. « Mes beaux-parents, Françoise et Michel Lesseigne, agriculteurs à Rêves, m’ont prêté leur serre et un petit bout de champs pour y installer mes fleurs. J’ai tout d’abord fait cela pour moi mais très vite, les fleuristes chez qui je travaillais m’ont indiqué qu’ils étaient demandeurs de ce type de produits, si les fleurs étaient locales et non traitées, c’était encore mieux. Je m’y suis donc mise, d’abord en complément mais, la mise en place, la récolte et les livraisons prenant vite du temps, je m’y consacre à plein-temps depuis avril 2020 ». Pauline peut également compter sur son mari, Jean-Christophe, qui lui apporte de l’aide autant qu’il le peut.
Le choix des fleurs : pour l’entretien, pour l’originalité et pour toute l’année
Les champs de Paulette sont fleuris de mars à octobre. Pour ce faire, elle travaille avec différents groupes de plantes : les bulbes, les vivaces, les annuelles et bisannuelles.
Le choix des fleurs se fait pour échelonner les floraisons mais pas seulement. Il tient également compte du climat belge et de l’utilisation des fleurs, sous oublier les coups de cœur : « Je privilégie les fleurs faciles à cultiver chez nous, peu sensibles aux maladies et qui répondent à mes attentes. Je choisis des variétés peu communes mais adaptées à ma méthode de travail et qui demandent peu d’entretien. Je prends aussi le temps de tester des nouveautés sur une saison. Si je vois que la fleur est facile à cultiver, à couper, qu’elle tient bien en bouquet et que les fleuristes apprécient alors j’étends la culture l’année d’après. Par contre si elle me demande trop d’entretien, je ne poursuis pas. Et puis, il y a quand même aussi mes affinités. Je suis, par exemple, fane du dahlia et j’ai toujours envie de dénicher la perle rare. Les renoncules et anémones qui débutent la saison ont aussi mes faveurs et j’aime également beaucoup les plantes qui sentent comme la monarde ou qui peuvent apporter un feuillage original. Le but est vraiment de proposer des fleurs spéciales, qu’on ne trouve pas partout. Je crois que c’est ce que les gens souhaitent ».
« Nous ne sommes pas bio, nous travaillons de manière écologique et raisonnée ».
Pauline veille également à ce qu’une partie des plantes cultivées puisse être séchée. « Ça me permet de continuer à vendre des fleurs pendant la période creuse. Durant l’été, on passe dans les lits pour récolter les fleurs adaptées au séchage. Elles sèchent en bottes, la tête en bas sans traitement et on les vend en automne et en hiver sous forme de couronnes ou en bouquets de fleurs séchées ».
Des fleurs et des graines
Plus de diversité pour le même budget
Respecter la saisonnalité
« 20 ares ça parait peu mais ça prend du temps ». Les fleurs sont réparties sur deux parcelles et dans deux serres. « La petite serre de mes beaux-parents permet les semis avant la mise en terre et nous avons également installé une grande serre grâce à un crowfunding qui abrite les plantes plus délicates ».
Les espaces non occupés par les vivaces ou les bulbes sont amendés avec du compost ou du fumier. Dès l’automne, on y met de l’engrais vert. Les graines sont d’abord semées en alvéoles : « On conserve une plante par alvéole. Ça demande de la patience. Pour la répartition de certaines graines, j’y vais à la pointe de bic ». Les plantes sont ensuite placées en pleine terre. « On essaie d’instaurer des rotations et de respecter la saisonnalité. Bien sûr, on utilise des cultures précoces et tardives pour allonger notre saison mais pas question de proposer des jacinthes en décembre, c’est une fleur de printemps ».
Les plantes sont paillées pour conserver l’humidité. L’arrosage se fait à l’eau de pluie. Elles demandent peut d’intervention au niveau maladies : « À peine un peu de savon noir contre les pucerons cette année mais, c’est un critère de choix des fleurs. On n’est pas pour autant bio, car il s’agit d’un label qui doit être certifié et qui ne doit pas être utilisé à tort et à travers. On garantit qu’on travaille de manière écologique et raisonnée».
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