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Les escourgeons en sortie d’hiver: apporter la juste dose aux lignées et hybrides

Les cultures d’escourgeon se sont développées jusqu’ici sans réel souci, sur des sols présentant à ce jour des richesses en azote dans la moyenne des valeurs observées ces 10 dernières années. Voici les conseils du Livre Blanc 2021 pour les apports en saison.

Temps de lecture : 4 min

Comme pour le froment l’équipe du Livre Blanc a livré ses conclusions d’analyse de profil et ses recommandations de fertilisation.

Des réserves supérieures à la moyenne mais…

Dix-sept parcelles d’escourgeon ont été échantillonnées en ce début d’année 2021 (tableau 1). Les quantités d’azote disponibles dans les 90 premiers centimètres du profil sont supérieures de 10 unités par apport à la moyenne de ces 10 dernières années. Une partie assez importante de l’azote se trouve dans la troisième couche (de 60 à 90 centimètres). Les semaines qui ont suivi les échantillonnages ont été marquées par des pluies relativement importantes. Étant donné que les sols étaient déjà saturés en eau, il est probable que l’azote présent dans les sols soit encore descendu. « Cela pourrait éventuellement compliquer sa récupération par la culture en début de saison ».

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Les fumures conseillées pour la saison 2021

La fumure de référence pour 2021 est basée sur les résultats de l’analyse pluriannuelle, sur une analyse des résultats des essais « fumures » de 2020 ainsi que sur base des observations de ce début de saison.

Les réponses à l’azote différant entre les variétés lignées et hybrides, les schémas de fumure seront traités séparément pour ces deux types de variétés et s’établissent comme suit :

lignées  : tallage (55 N), redressement (55 N) et dernière feuille (50 N) ;

hybrides  : tallage (25 N), redressement (75 N), dernière feuille (75 N).

Les variétés hybrides, fortes d’un système racinaire déjà bien développé avant l’hiver, ne doivent pas être trop stimulées en sortie d’hiver, mais le seront davantage dans les deux fractions suivantes.

Comme pour le froment, ces conseils de fumure doivent être adaptés en fonction des conditions culturales et de l’état de la culture au moment des apports. Chaque dose à appliquer doit être raisonnée sur la base de la référence et considérant de possibles correctifs tels que proposés dans le Livre blanc de février 2021.

Adapter le conseil en fonction des situations

La fumure de référence est valable dans la majorité des situations culturales. Le meilleur moment pour effectuer l’apport post-hivernal de tallage doit coïncider avec la reprise de la végétation. Intervenir plus tôt ne s’est jamais concrétisé par un bénéfice à la culture, au contraire une telle pratique présente des risques pour l’environnement et pour la culture.

D’une manière générale, le conseil reste de ne pas renforcer la fraction de tallage de la fumure azotée, qui reste de 25 kgN/ha pour les variétés hybrides et de 55 kgN/ha pour les variétés lignées. Dans une situation normale, augmenter de manière trop importante ces fumures risquerait de provoquer un développement de talles surnuméraires, non productives et génératrices de difficultés de conduite de la culture (densité de végétation trop forte, verse, maladies…).

Majorer au tallage…

Toutefois, une majoration de la dose préconisée au tallage peut se concevoir dans des situations particulières, lorsque l’emblavure apparaît claire ou peu développée à la sortie de l’hiver, comme dans les exemples suivants :

– cas de certains semis tardifs ;

– suite à l’arrêt précoce de la végétation à l’arrière-saison ;

– suite à un déchaussement de plante.

… ou faire l’impasse

Dans certaines situations, il est possible de faire l’impasse sur la fraction de tallage :

– dans les parcelles à bonne minéralisation (en région limoneuse et sablo-limoneuse),

– dans des cultures très denses en sortie d’hiver ;

– dans les parcelles ou la culture est plus précoce et proche du redressement à la sortie de l’hiver ;

– lorsque les conditions climatiques sont particulièrement favorables.

Si l’impasse de la fraction de tallage est nécessaire ou justifiée, il reste important de respecter certaines consignes quant au moment de l’application. Faire l’impasse de toute fumure avant le stade 1er nœud est souvent pénalisant. De ce fait, il conviendra d’anticiper et d’appliquer la fraction unique « tallage + redressement » quelques jours avant le stade « épis à 1 cm », en veillant à ne pas dépasser un total de 115 kgN/ha. Toutefois, le conseil est de se limiter à 100 kgN/ha.

À l’opposé, il convient de ne pas faire l’impasse sur la fumure de tallage dans les parcelles peu fertiles ou trop froides, même en Hesbaye.

Au redressement

À partir du stade redressement, les besoins de l’escourgeon deviennent importants. Les disponibilités à ce stade doivent être suffisantes pour couvrir les besoins afin d’éviter toute faim azotée mais, comme pour le tallage, il est inutile, quelles que soient les situations, d’appliquer des fumures excessives au risque d’entraîner ultérieurement des problèmes de verse, maladies…

À la dernière feuille

La fraction de dernière feuille est destinée à assurer le remplissage maximum des grains en maintenant une activité photosynthétique la plus longue possible pour permettre un transfert parfait des matières de réserve vers le grain.

D’après le Livre blanc

, février 2021

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