Accueil Economie

UE et Royaume-Uni: les retards de livraison et la hausse des coûts perturbent le commerce

Un peu plus de deux mois après l’application de l’accord commercial entre l’UE et le Royaume-Uni, l’impact du Brexit est bien réel de chaque côté de la Manche.

Temps de lecture : 3 min

Les retards dans l’importation et l’exportation de marchandises à destination et en provenance de l’UE se sont aggravés depuis l’application au 1er janvier de l’accord commercial UE/Royaume-Uni. C’est le principal constat que l’on peut déjà faire, explique Neil McMillan, directeur Affaires politiques et commerce chez EuroCommerce, organisation représentant près de six millions d’entreprises commerciales de détail et de gros en Europe. Des retards qui « entraîneront des pénuries de stocks et des hausses de prix pour les consommateurs », prévient-il.

Sans pour autant disposer à l’heure actuelle de données actualisées montrant l’impact économique du Brexit sur les filières agricoles, l’expert assure qu’à terme « les exportateurs danois et polonais de viande porcine feront face à une nette baisse de leurs échanges avec le Royaume-Uni en raison d’une hausse des coûts liée aux retards dans l’approvisionnement des denrées ».

Simplifier le commerce des produits agricoles

De son côté, la présidente du Copa-Cogeca, Christiane Lambert, a appelé à des changements afin de simplifier le commerce des produits agricoles entre l’UE et le Royaume-Uni, en raison de l’augmentation des coûts pour les agriculteurs. Sur ce point, elle a indiqué que « les coopératives laitières doivent faire face depuis le début de l’année, à une hausse des coûts de 8 %, alors que le secteur des fruits et légumes a dû augmenter ses dépenses de 400 à 500 € par camion ».

Elle a également souligné le coût additionnel et la complexité des expéditions mixtes. Au regard de ces perturbations, la présidente du Copa-Cogeca a appelé la Commission européenne à mettre en place des certificats de pré-exportation pour les produits destinés au Royaume-Uni et a souligné la nécessité « d’assurer une approche cohérente entre tous les postes de contrôle frontaliers des différents États membres ».

Enfin, la présidente Lambert a demandé à la Commission et aux États membres de veiller à ce que le secteur agricole bénéficie de la réserve d’ajustement au Brexit.

Des exportateurs britanniques en difficultés

Outre-Manche, la situation est également très fragile. Selon une enquête menée le mois dernier par les Chambres de commerce britanniques, près de la moitié (49 %) des exportateurs a signalé des difficultés à s’adapter aux changements dans le commerce des biens. Ils constatent notamment que les principales raisons qui expliquent ces blocages sont liées à la fois à l’augmentation des procédures administratives, la hausse des coûts, le rallongement des délais de livraison et la confusion sur les règles à suivre.

Au regard de la complexité de la situation, les exportateurs britanniques appellent à retarder la mise en place de contrôles sanitaires et phytosanitaires supplémentaires à partir d’avril et de contrôles douaniers complets à partir de juillet sur les importations au Royaume-Uni. Par ailleurs, ils demandent aussi au gouvernement britannique de travailler étroitement avec Bruxelles afin de réduire les charges inutiles en lien notamment avec les règles d’origine.

Selon Adam Marshall, directeur général des Chambres de commerce britanniques, « cette situation pourrait s’aggraver si Londres s’en tient à ses positions et introduits des contrôles additionnels en avril et en juillet. Ces délais doivent changer, et le soutien aux entreprises qui luttent pour s’adapter aux nouvelles conditions commerciales doit être considérablement renforcé ».

A lire aussi en Economie

Voir plus d'articles