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Quelques recommandations pour une utilisation raisonnée des antibiotiques lors du tarissement des laitières

Réduire la quantité d’antibiotiques utilisée lors du tarissement des vaches laitières est tout à fait possible, de même que mieux choisir les traitements à effectuer. Comment ? Grâce à ces quelques conseils.

Temps de lecture : 3 min

Dans la filière lait, c’est pour la santé du pis qu’est utilisée la plus grande partie des antibiotiques. Les préparations pour le tarissement contenant des antibiotiques, souvent employées dans un but prophylactique (préventif) ou métaphylactique (traitement appliqué aux animaux malades mais aussi sains), représentent une grande part des produits intramammaires utilisés. Elles sont aussi fréquemment composées de produits à large spectre.

Pour ces raisons, le Centre de connaissances concernant l’utilisation d’antibiotiques et l’antibiorésistance chez les animaux (Amcra) souhaite inciter les éleveurs à un usage raisonné des antibiotiques au tarissement chez les vaches laitières.

Réduire les antibiotiques…

Pour diminuer l’utilisation d’antibiotiques au tarissement chez le bétail laitier, l’Amcra dresse cinq recommandations.

Premièrement, il est conseillé d’améliorer la santé générale des animaux dans l’élevage. Comment ? En veillant à la prévention des mammites, au moyen d’un plan sanitaire adéquat.

L’Amcra recommande ensuite de prévoir une surveillance efficace de la santé générale du pis dans l’élevage, ainsi que sa surveillance individuelle. De même, investir dans le diagnostic étiologique en cas de mammites subcliniques et cliniques, tant pendant la lactation qu’au moment du tarissement, est préconisé.

Dans un troisième temps, l’utilisation sélective d’antibiotiques au tarissement est encouragée lorsque les conditions de l’élevage le permettent. La sélection s’effectue sur la base d’une estimation du statut infectieux de chaque vache au moment du tarissement en déterminant le nombre de ses cellules somatiques (ou de celles d’un des quartiers de son pis) et/ou d’un examen bactériologique.

Conseil suivant : prévenir les nouvelles infections chez les vaches taries en utilisant systématiquement et correctement des obturateurs de trayon et en pratiquant une gestion correcte du tarissement (hygiène, alimentation, immunité).

Enfin, chaque éleveur et vétérinaire devrait exploiter l’information provenant des rapports de benchmarking pour inventorier la quantité d’antibiotiques utilisés dans l’élevage et, si nécessaire, procéder à des ajustements.

… et mieux les choisir

Si le diagnostic chez une vache particulière montre qu’un traitement antibiotique au tarissement est indiqué, deux recommandations sont faites.

Dans un premier temps, il faut de préférence favoriser les antibiotiques à spectre étroit pour bactéries à Gram + et ce, sur la base des données belges disponibles (données bactériologiques et résultats de sensibilité in vitro publiés par l’Arsia en Wallonie).

Le choix de l’antibiotique sera ensuite adapté, si le vétérinaire d’exploitation le juge nécessaire et sur la base d’un diagnostic étiologique (et d’un antibiogramme) des infections spécifiques à l’élevage qui posent problème avant ou pendant la période tarissement.

Outre cette série de conseils, l’Amcra va informer, sensibiliser et soutenir les vétérinaires dans leur accompagnement des éleveurs dans le domaine du tarissement sélectif au moyen de formations ad hoc (pour les éleveurs et les vétérinaires). Une application plus large des lignes directrices existant en matière d’utilisation (thérapeutique) d’antibiotiques au tarissement sera également favorisée.

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