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Au potager, un hôtel pour les bienveillants visiteurs!

Aucun doute, le jardinier n’est pas seul dans son jardin. Des milliers d’insectes invités l’accompagnent au fil des saisons. Ils seront d’autant plus nombreux qu’ils trouvent sur place des endroits pour se loger et se reproduire.

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Dans un jardin diversifié, certes les nids potentiels sont nombreux. Mais un petit effort de notre part est payant. C’est le but de l’installation d’hôtels à insectes et d’autres aménagements pour la petite faune amie des jardiniers.

Un hôtel ou une zone d’habitats mélangés ?

L’hôtel à insectes est bien connu pour sa capacité d’hébergement. Surtout, le logement doit être très visible et favoriser l’observation de la vie des insectes. Cet intérêt pédagogique de sensibilisation à la biodiversité est un grand avantage de ces structures, qui en outre apportent un attrait décoratif.

Les trous prèformés sont de différentes tailles pour s'adapter à une multitude d'espèces différentes d'insectes.
Les trous prèformés sont de différentes tailles pour s'adapter à une multitude d'espèces différentes d'insectes. - F.

Acheter ou construire soi-même ?

Les jardineries nous proposent des hôtels à insectes de différentes tailles et finitions. Nous trouvons sur Internet des suggestions de plans pour en construire soi-même. Mais avant tout, posons-nous la question de leur utilité, de l’endroit idéal pour les installer, de leur nombre, de leur taille.

L’hôtel est un complément aux autres zones d’habitat naturellement présentes dans le jardin ou aux zones aménagées à cet effet. Des paillis, des taisons de poterie en petit tas, des fagots de tiges creuses ou tendres comme celles des renouées du Japon (elles seront utiles, cette fois) ou des rameaux de sureau à la moelle tendre conviennent parfaitement.

C’est le moment d’y penser !

Les pontes de nos hôtes commencent déjà en février et s’étendent sur plusieurs mois. Il n’est pas trop tard pour bien faire, mais il est grand temps. Dans l’édition du Sillon Belge du 11 mars, un article consacré aux arbres fruitiers était illustré d’un hôtel à insectes. Le thème exposé mettait en évidence le rôle pollinisateur de ces invités.

Pour quels insectes ?

Les espèces d’insectes sont extrêmement nombreuses dans un jardin. Certaines sont discrètes mais n’ont pas moins d’importance que les autres. Nous sommes parfois tentés de les cataloguer d’utiles ou de nuisibles, mais la réalité est beaucoup plus nuancée. C’est l’ensemble de ces espèces et leur équilibre qui donne une richesse à l’environnement immédiat de notre potager.

Un pot en terre cuite empli de foin ou de paille et positionné au soleil se réchauffe rapidement dès le printemps. Il ne faudra pas longtemps pour qu'il soit habité.
Un pot en terre cuite empli de foin ou de paille et positionné au soleil se réchauffe rapidement dès le printemps. Il ne faudra pas longtemps pour qu'il soit habité. - F.

Quelques exemples bien connus

Les chrysopes sont des insectes particulièrement efficaces pour leur voracité à l’égard des colonies de pucerons. Leur nombre augmente surtout en juin, à l’éclosion des œufs posés délicatement par la femelle sur les plantes elles-mêmes.

De nombreuses espèces de bourdons interviennent dans la pollinisation des fleurs. C’est aussi au printemps que le jardinier espère le plus leur aide.

Des abeilles, guêpes solitaires et d’autres espèces d’insectes hyménoptères jouent des rôles très importants également, en pollinisation notamment.

Les carabes sont des insectes coléoptères. Plusieurs espèces sont suffisamment puissantes que pour s’attaquer aux limaces.

Ces espèces différentes ont besoin de types d’abris différents. C’est cette diversité d’habitats qui donnera de la richesse à la faune d’insectes du jardin.

Nous trouvons souvent des coccinelles blotties entre les fenêtres des maisons et leurs dormants. Au potager, des planchettes empilées et séparées d’environ 5 mm et bien positionnées à l’abri du nord seront très vite habitées.

Les perce-oreilles s’installent aisément dans des pots à fleurs en terre cuite à l’envers et remplis de foin ou de feuilles sèches ou des tessons de terre cuite posés en tas au sol.

Des insectes, oui, mais d’autres espèces aussi

Les insectes sont précieux dans l’équilibre des espèces. Des araignées, genres et espèces proches, mais d’autres animaux aussi. Une caisse en bois protégée par un tas de bois, de paille ou de feuille et munie d’une ouverture peut devenir un abri d’hiver pour les hérissons.

Tant que nous y sommes à bricoler, n’oublions pas non plus quelques nichoirs à passereaux (moineaux, mésanges).

Une question de choix

Est-il préférable d’installer un grand hôtel à insectes avec plusieurs aménagements de confort pour plusieurs espèces ? Ou au contraire, devrions-nous préférer de petits aménagements répartis en différents endroits du potager et du jardin ? Ou les deux ?

Si nous souhaitons privilégier les aspects didactiques de l’installation d’abris pour les insectes, l’hôtel concentre en son sein différents habitats et donc permet de trouver en un seul endroit plusieurs espèces que nous pourrons observer.

Si nous privilégions l’efficacité, préférons plusieurs habitats délocalisés. Pour les insectes qui se déplacent en marchant, les distances seront plus courtes. Les insectes éliront eux-mêmes les lieux qui leur conviennent le mieux parmi ceux qui leur sont proposés par la nature et avec l’aide du jardinier.

Enfin, les oiseaux insectivores auront la tâche moins facile pour manger nos auxiliaires s’ils ne sont pas concentrés en un seul site : à chacun sa chance!

Un petit tas de tessons de terre cuite au pied d’un tuteur, un petit fagot de brindilles de sureau, des fétus de paille noués et retenus au sol ou sur un support, le paillage au pied d’une haie. Un paillage de feuilles mortes ou de paille auprès du potager, ce sont autant de logements pour les insectes.

Des briques creuses, des pailles, des rameaux creux, autant de niches potentielles pour accueillir des hôtes.
Des briques creuses, des pailles, des rameaux creux, autant de niches potentielles pour accueillir des hôtes. - F.

Ce qu’il faut éviter c’est un terrain trop lisse, sans abris, uniformément bêché. Quelques abris répartis sur la surface du potager apportent énormément d’habitat. Ces abris seront installés idéalement avant la fin de l’hiver. C’est lorsque commencent les pontes que les abris sont les plus précieux.

C’est également en diversifiant les abris que la petite faune se diversifiera. C’est tout avantage pour la nature et pour notre potager.

Quant aux hôtels à insectes, ils ont le grand avantage de démystifier la crainte des insectes en général et de mettre en évidence leur rôle. Ils peuvent aussi être décoratifs. Ils complètent également les sites propices aux insectes et disséminés dans le jardin. Ils ne les remplacent pas.

Protégeons ces habitats

Les insectes et animaux que nous hébergeons intéressent aussi d’autres animaux de la nature, pour leur servir de nourriture. Ce n’est pas le but premier de notre démarche. Pensons donc à protéger ces habitats par des barrières physiques efficaces. Par exemple, un grillage à mailles de 2 cm placé à une dizaine de centimètres des nids à insectes protège ceux-ci des attaques des pics.

F.

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