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Bien gérer son local phyto: essentiel pour la santé de toutes et tous!

Dans le cadre de la sensibilisation continue du secteur, Vegaplan propose dans le présent article une série de rappels sur la bonne gestion du local réservé aux produits de protection des plantes.

Temps de lecture : 6 min

Le local phyto est l’un des sites de exploitation qui présentent le plus de risques, en raison du danger potentiel que les produits qui y sont stockés représentent pour l’homme et l’environnement. Ce n’est donc pas sans raison que la mise en place et la gestion de ce local sont soumises à des conditions particulières.

Celles-ci sont fixées par la loi et sont contrôlées par les autorités – l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire, le service publique fédéral et régional – et dans le cadre des audits du Standard Vegaplan.

Vegaplan entend mettre ici en évidence les différents aspects participant à la gestion responsable et respectueuse des réglementations en la matière.

A noter que les critères présentés dans le cadre de cet article sont ceux qui sont repris dans le standard Vegaplan. Ils ne constituent pas l’ensemble des exigences wallonnes, dont les check-lists sont référencées en fin d’article.

Par exemple, un élément administratif non abordé dans ces colonnes mais auquel il faut être attentif est l’identification correcte de ce local phyto le permis d’environnement.

Une bonne connaissance des risques permet de les maîtriser, du local phyto jusque dans les champs.
Une bonne connaissance des risques permet de les maîtriser, du local phyto jusque dans les champs. - M. de N.

L’aménagement du local phyto

Un local phyto propre et exempt de poussière, correctement installé, garantit la sécurité du stockage des produits phyto. Veillez à ce qu’il ne soit pas en contact direct avec des zones où vivent des personnes ou des animaux.

Lors de l’aménagement de cet espace, faites en sorte que celui-ci soit sec et bien ventilé, afin d’éviter l’accumulation de vapeurs toxiques. Lorsque les produits sont conservés dans une armoire phytosanitaire ou un vieux congélateur, il est préférable de prévoir une grille pour assurer la ventilation.

Il doit également être pourvu d’un bon éclairage permet la lecture aisée des étiquettes disposées sur les contenants. En utilisant une peinture ou des matériaux ignifuges, vous réduisez également le risque d’incendie.

Le risque de fuite de produits est toujours présent, mais il peut être limité par la mise en place d’un système de collecte. En Wallonie, c’est d’ailleurs une obligation, et le système de collecte doit avoir une capacité au moins égale au quart du volume total des produits phyto liquides ou au volume du plus grand emballage si celui-ci est plus grand.

Pour pouvoir nettoyer facilement les écoulements, vous devez également prévoir une surface dure étanche et des étagères non absorbantes. Un seau de sable ou de sciure de bois et une ramassette faciliteront également le nettoyage de ces éventuelles pertes de produits.

Lorsque les emballages vides sont gérés correctement, les bidons sont rincés, séchés et stockés dans des sacs Agrirecover prévus à cet effet. Les bouchons sont collectés séparément. Les scellés, ainsi que les matériaux d'emballage souillés tels que les sacs ou les boîtes, relèvent de la partie non rinçable.
Lorsque les emballages vides sont gérés correctement, les bidons sont rincés, séchés et stockés dans des sacs Agrirecover prévus à cet effet. Les bouchons sont collectés séparément. Les scellés, ainsi que les matériaux d'emballage souillés tels que les sacs ou les boîtes, relèvent de la partie non rinçable. - Protect'eau

Le stockage des produits phytosanitaires

Conservez toujours vos produits phytosanitaires dans leur emballage d’origine. Celui-ci est adapté à la composition chimique du produit, ce qui évite d’endommager l’emballage.

En outre, veillez à ce que l’étiquette originale soit toujours présente. Elle comprend toutes les informations obligatoires, ainsi que les mesures à prendre en cas d’accident.

Pour éviter les erreurs lors de la préparation de l’application, veillez à ranger vos produits de manière ordonnée, par exemple, par culture pour laquelle ils sont autorisés et/ou par groupe (fongicide/ herbicide/ insecticide/…).

Lors du rangement, il est également préférable de stocker les produits à l’état solide (poudres ou granulés) au-dessus des produits liquides, afin que les fuites éventuelles ne puissent pas endommager les produits placés en dessous.

Les produits phytosanitaires non utilisables (PPNU)

Le stockage des PPNU mérite une attention particulière.Il s’agit des produits dont l’autorisation a été retirée et dont la période d’utilisation a expiré, dont l’autorisation n’est pas (ou plus) applicable aux cultures de l’exploitation, dont la durée de conservation a expiré ou dont l’étiquette n’est plus lisible.

Au sens strict, ces produits ne peuvent être en votre possession que s’ils ont été classés comme PPNU depuis moins de 2 ans, et donc que vous n’avez pas encore pu les remettre lors de la collecte bisannuelle par AgriRecover. Vous devez prévoir pour ces produits un emplacement séparé dans le local phyto, que vous indiquez clairement au moyen d’une étiquette « PPNU » ou « périmé ».

Les produits bénéficiant d’une « Autorisation de 120 jours pour situations d’urgence » constituent un cas particulier. Ces produits sont considérés comme PPNU pendant la période en dehors de l’autorisation de 120 jours et doivent être stockés séparément avec la mention « PPNU 120 jours ». Tant que l’autorisation « 120 jours » de ces produits est renouvelée d’une année à l’autre, il n’est pas nécessaire de les remettre à AgriRecover.

Le stockage des emballages vides ne doit pas nécessairement avoir lieu dans le local phytosanitaire ; il peut se faire de manière ordonnée à un autre endroit de l’entreprise. Vous devez cependant les trier convenablement. Utilisez de préférence les sacs proposés par AgriRecover.

Les équipements de protection individuelle permettent de protéger au mieux votre santé lorsque vous travaillez avec des produits phytosanitaires. Un masque muni d'un filtre avec un marquage marron absorbe les vapeurs et une combinaison, des gants et des bottes empêchent le contact direct avec le produit.
Les équipements de protection individuelle permettent de protéger au mieux votre santé lorsque vous travaillez avec des produits phytosanitaires. Un masque muni d'un filtre avec un marquage marron absorbe les vapeurs et une combinaison, des gants et des bottes empêchent le contact direct avec le produit. - Protect’eau

L’équipement de l’opérateur

L’équipement de base doit vous permettre de travailler en toute sécurité avec les produits phyto. Une balance en bon état et un gobelet doseur sont indispensables pour vous permettre de doser et peser correctement les produits solides et liquides. Il faut prévoir de l’eau courante ou une douche oculaire à proximité du local phyto pour pouvoir pallier tout problème. Un extincteur n’est pas non plus un luxe superflu.

Lorsque vous travaillez avec des produits phyto, il est important de veiller à votre sécurité personnelle. Portez toujours une salopette propre, des bottes, des gants en nitrile ou en néoprène et des lunettes de sécuritéà usage exclusif pour l’application des produits. Evitez d’inhaler les fumées toxiques, en portant un masque avec un filtre pour les fumées organiques (code couleur marron). Il doit être remplacé régulièrement et ne peut être périmé. Vous devez aussi conserver votre équipement de protection individuelle à l’extérieur du local phyto, pour éviter qu’il ne soit contaminé ou que les filtres ne soient saturés de vapeurs.

Tout agriculteur dispose de plusieurs sources consultables qui permettent de répondre aux directives :

– liste des produits reconnus : https ://fytoweb.be/fr ;

– fiches de sécurité des produits phyto  : www.phytotrans.be/;

– collecte des emballages vides et des PPNU : https ://agrirecover.eu/ ;

– conseils techniques pour l’utilisation des produits phyto : https ://protecteau.be/fr ;

– conseils concernant le local phyto : https ://protecteau.be/fr/phytos/professionnels/local-phyto ;

– check-lists du SPW, Département Police et Contrôle : http://environnement.wallonie.be/;

– les Standards Vegaplan : /www.vegaplan.be.

Bon à retenir

Une bonne connaissance des risques permet de les maîtriser. Cela contribue à améliorer l’image de l’agriculture, à maintenir la reconnaissance des produits agréés, mais aussi à protéger votre propre santé. De plus, vous limitez le risque d’amende en cas de contrôle par les autorités, ou le risque que votre certificat soit retiré en cas d’audit pour Vegaplan.

D’après Mathias De Backer

, conseiller Vegaplan

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